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Détente - amitié - rencontre entre nous - un peu de couleurs pour éclaircir le quotidien parfois un peu gris...
 
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 NAPOLEON ET LES FEMMES

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MORGANE
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JEAN
MARCO
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epistophélès

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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 24 Juil - 17:28

Bérengère, pour Eva Kraus et son fils Eugène Megerie, je n'ai pas trouvé grand chose. Je ferai à nouveau des recherches de chez moi. Là, je suis chez mon fils. Wink
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epistophélès

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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 24 Juil - 18:01

Pendant dix jours, l'Impératrice reçut, chaque matin, une lettre de l'Empereur. Ces deux êtres, qui venaient de se séparer pour toujours après s'être trompés sans aucun ménagement, vécurent alors la plus inattendue des lunes de miel.
A l'aube, Napoléon quittait furtivement le lit de sa favorite pour griffonner un petit mot qu'un garde portait, au galop, à Joséphine. Après quoi, le temps lui pesait. Incapable de s'occuper de ses affaires, ayant suspendu sa correspondance, ses audiences, ses conseils, il chassait, rêvait au coin du feu, pleurait et s'allait, finalement, consoler dans les bras de Christine...


Le soir de Noël, il convia la Créole, Hortense et Eugène à Trianon. Après ce dernier dîner pris en commun, l'Impératrice remonta dans son carrosse et rentra à la Malmaison. Le lendemain, l'Empereur regagnait les Tuileries.
En apprenant qu'il s'était réinstallé à Paris, Joséphine se jeta dans les bras de Mme de Rémusat :

- Il me semble, lui dit-elle, que je suis morte et qu'il ne me reste qu'une sorte de faculté vague de sentir que je ne suis plus................ (la pôôôv'e tongue )

Cet état peu rassurant ne l'empêchait pas de se tenir au courant des projets matrimoniaux de son ex-mari.
Elle allait même être mêlée personnellement à de curieuses négociations.
A ce moment, Napoléon espérait toujours épouser la grande -duchesse Anne, soeur du tsar. Cette union lui tenait tant à coeur qu'il était prêt, pour la contracter, à trahir la promesse faite, jadis à Marie Walewska. Déjà une convention secrète était prête sur le bureau de Caulaincourt. Elle précisait que le grand-duché de Varsovie ne pourrait jamais redevenir royaume ni reprendre le nom de Pologne.
Lorsqu'un document secret traîne sur le bureau d'un ambassadeur, toutes les Chancelleries ne tardent pas à être informées de son contenu.
Le prince Poniatowski apprit donc rapidement que Napoléon était prêt à sacrifier la Pologne pour épouser la petite Anne. Il en instruisit Marie qui fut atterrée.

- Que dois-je faire ?
- Aller à Paris. D'ailleurs, il vaut mieux, pour son avenir, pour le vôtre et pour le nôtre, que l'enfant de Napoléon naisse en France. Vous y séjournerez le temps nécessaire et vous obtiendrez de l'Empereur qu'il renonce à son mariage plutôt que de signer une telle convention avec la Russie.


Malgré son état, Marie partit le lendemain.
Or, pendant qu'elle glissait sur les routes glacées d'Europe orientale, Napoléon apprit que la tsarine, mère d'Alexandre, racontait, à qui voulait l'entendre, qu'il était impuissant et que, pour cette raison, elle hésitait à lui donner sa fille.
Il fut vivement contrarié et pensa qu'il convenait de chercher une autre princesse à épouser. Justement, l'empereur d'Autriche, qui voyait avec effroi les liens se resserrer entre la Russie et la France, essayait depuis quelque temps d'attirer l'attention de Paris par mille amabilités. Napoléon décida d'entamer des négociations en vue d'un mariage avec la jeune archiduchesse Marie-Louise, âgée de dix-neuf ans.


Les pourparlers devant rester officieux (il espérait toujours une union avec la grande-duchesse Anne), il eut l'idée singulière d'en charger Joséphine...
L'impératrice s'ennuyait tellement à la Malmaison qu'elle accepta, heureuse d'avoir une occupation intéressante.
D'autre part, les liens qu'elle avait depuis longtemps avec l'Autriche, son amitié avec Louis de Coblentz, sa familiarité avec Metternich, lui donnaient à penser qu'elle avait tout à gagner d'un mariage autrichien.

Le 1er janvier 1810, elle invita Mme Metternich. La femme de l'ambassadeur, un peu surprise, se rendit le 2 à la Malmaison et fut d'abord reçue par Hortense qui, après quelques banalités polies, lui dit ces mots stupéfiants :

- Vous savez que nous sommes tous Autrichiens dans l'âme, mais vous ne devineriez jamais que ma mère a eu le courage de conseiller à l'Empereur de demander votre archiduchesse.

Mme Metternich n'eut pas le temps de répondre. Joséphine venait d'entrer et enchaînait :

- J'ai un projet qui m'occupe exclusivement et dont la réussite seule me fait espérer que le sacrifice que je viens de faire ne sera pas en pure perte : c'est que l'Empereur épouse votre archiduchesse ; je lui en ai parlé hier et il m'a dit que son choix n'était pas encore fixé, mais je crois qu'il le serai s'il était sûr d'être accepté par vous.

Mme Metternich, un peu interloquée, répondit qu'elle regarderait ce mariage comme un grand bonheur ; mais qu'il serait peut-être pénible, pour une archiduchesse d'Autriche, de venir s'établir en France où l'on avait guillotiné Marie-Antoinette.

Joséphine eut un petit geste désinvolte :

- Il faut que nous tâchions d'arranger cela, dit-elle.


Quelques jours plus tard, Metternich faisait savoir à l'Impératrice que le cabinet autrichien était favorable à un projet de mariage.
Napoléon, aussitôt informé, se frotta les mains (rhé, rhé... tongue ). Il pouvait attendre maintenant, sans inquiétude, la réponse de Saint-Pétersbourg, et donner au monde l'illusion d'un choix
.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMer 25 Juil - 11:33

Bon, ne retrouvant plus le Tome 9 de ma collection, j'ai dû en commander un. Sauf que celui que j'ai reçu ce matin, correspond au n°7 (toujours du même auteur, mais d'une autre édition)... Laughing J'ai donc re-commandé, mais ne recevrait le livre que la semaine prochaine.


C'est alors que Marie Walewska, poussée par Poniatowski, débarqua à Paris. L'empereur, devinant ce qu'elle venait lui rappeler, la reçut avec un peu d'embarras.
Il lui parla affectueusement de sa santé. Puis il déclara :

- Notre fils (car pour lui le sexe de l'enfant ne faisait aucun doute) sera prince de Pologne !

A ces mots, Marie éclata en sanglots et révéla ce qu'elle savait de la convention préparée à Saint-Pétersbourg.
Napoléon fut gêné. Il baissa la tête, et la jeune femme en profita. Pendant deux heures, elle se fit tout à tout convaincante, chatte, diplomate et amoureuse.
Finalement, l'Empereur, très ému, promit de ne pas sacrifier la Pologne et d'épouser l'Autrichienne.

A l'heure du choix, une femme venait, une fois de plus, de collaborer au destin de la France. Et, fait significatif, elle intervenait pour permettre à une autre femme de jouer un rôle - capital, celui-là - dans l'existence du maître alors incontesté de l'Europe. Napoléon, qui avait été lancé vers le zénith par sa première épouse, sera précipité dans la chute par la seconde...

Après quoi, d'autres dames viendront, légères, sournoises, efficaces, toujours gracieuses, teinter la royauté renaissante d'un romantisme, qui, hélas ! fera école
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMer 25 Juil - 13:10

Si le Tome IX tarde trop, voulez-vous que j'attaque le n° X ?
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 26 Juil - 6:45

Bon, ben je crains de vous avoir fait une frayeur inutile. Je croyais avoir égaré l'avant dernier volume d'Histoires d'amour d' H... et du coup, l'avait commandé.
Quand ce matin, éveillée, à 6 h, et me prélassant dans mon lit, l'image de la couverture du dit tome, m'est apparue. Bon sang, mais c'est bien sûr !
Me suis précipitée dans le bureau. Le bouquin était juste à côté de l'ordi............... depuis des semaines ! ...........
Embarassed Laughing
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 26 Juil - 8:50

L'amour est l'occupation de l'homme oisif, la distraction du guerrier, l'écueil du souverain.
NAPOLEON


"La femme fait l'homme et puis le mange" dit un vieux proverbe corse.
Cette expression de la sagesse populaire s'applique admirablement à Napoléon Ier. Fait pas Joséphine et par Désirée Clary, il fut dévoré par Marie-Louise.
Ayant abandonné, au faîte de sa gloire, celle qu'il appelait avec une ferveur superstitieuse "son bon ange", l'empereur se confia corps et âme à une princesse sensuelle qui le haïssait. Devenu marionnette entre les mains expertes de cette jeune femme, qui savait faire de son lit le plus enivrant des champs de bataille, il perdit en quatre ans un empire qu'il avait mis quinze ans à édifier.
Or, une question se pose aux historiens depuis cent cinquante ans ; en poussant le maître de l'Europe à accomplir d'exténuantes prouesses amoureuses, Marie-Louise, n'obéissait-elle pas à un ordre paternel . Certains fouilleurs d'archives le prétendent. D'après eux, l'empereur d'Autriche François Ier aurait donné à sa fille des consignes très précises sur les moyens qu'elle devait employer pour épuiser Napoléon. Incapables de le vaincre sur le terrain, les coalisés l'auraient donc anéanti dans son lit. Ainsi, pour abattre l'homme de guerre le plus fameux de tous les temps, ses ennemis n'avaient trouvé qu'une arme : la femme...

Il est vrai que chez Napoléon, le talon d'Achille était curieusement placé
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 26 Juil - 9:19

A QUINZE ANS, MARIE-LOUISE D'AUTRICHE S'AMUSAIT A "EGORGER" NAPOLEON



C'était la plus douce des petites filles - SIMONE BOUVIER -



LE 16 janvier 1806, dans un salon du palais de Schönbrunn, devant une immense cheminée où brûlaient des troncs d'arbres, un jeune garçon et une fillette, allongés sur le tapis, jouaient avec des soldats de bois.
Ces deux enfants étaient intéressants à plus d'un titre.
D'abord, ils avaient la lèvre inférieure épaisse et un peu pendante - signe particulier qu'ils tenaient d'un aïeul assez disgracieux nommé paradoxalement, Philippe le Beau, et que Charles Quint leur avait transmis avec la manière de s'en servir - ensuite, ils étaient fils et fille de l'empereur François Ier d'Autriche.
Il s'agissait, en effet, de l'archiduc Ferdinand, âgé de douze ans, et de l'archiduchesse Marie-Louise, qui venait d'en avoir quinze.
Ayant placé leurs armées face à face à chaque extrémité de la pièce, ils préparèrent une belle bataille.
Mais au moment de donner une nationalité aux belligérants, une dispute éclata : ni Ferdinand ni Marie-Louise ne voulait commander les Français;

- Je ne veux avoir que des militaires loyaux et non des révolutionnaires assoiffés de sang, dit l'archiduchesse.

A quoi, l'archiduc répliqua que le ciel l'ayant fait naître héritier d'un empire, il ne pouvait être le général d'une horde de sauvages.
Puis il cracha par terre.


Alors l'adolescente, dont le regard bleu s'était soudain durci, déclara qu'elle préférait renoncer à jouer plutôt que d'avoir sous ses ordres "l'armée de brutes" qui avait battu les troupes de leur père à Austerlitz.

Finalement, les enfants se mirent d'accord pour commander à deux l'armée autrichienne et pour mettre en pièce l'armée française.
Marie-Louise choisit alors le plus laid des soldats, lui dessina une mèche sur le front et annonça :

- Celui-ci sera le Corsicain (c'était le nom que l'on donnait alors en Autriche à Napoléon).

Après quoi, cette réduction de Napoléon ayant été placée devant les régiments ennemis, le combat commença. Tout de suite, grâce aux bons instincts de deux petits princes, la bataille atteignit un haut degré de sauvagerie. Au moyen de billes, de cailloux, de cubes, les "Français" furent renversés, bombardés, disloqués, réduits en poussière, au milieu d'un concert d'apostrophes dont la charité, il faut bien le dire, laissait à désirer...
Lorsque tous les soldats représentant la Grande Armée eurent été abattus, Ferdinand et Marie-Louise, animés par une incroyable frénésie, allèrent les piétiner, achevant les blessés, brisant les drapeaux, écrasant les têtes à coups de talon.
Puis, l'archiduchesse s'empara du "Corsicain".

- Quant à celui-ci, dit-elle, il n'a pas assez souffert. Nous allons l'égorger.

Et, s'approchant d'une table à ouvrage, elle prit des épingles qu'elle enfonça avec rage dans les yeux, le nez, le cou et la poitrine du petit soldat. (Tous ces détails sont rapportés par le baron de Méneval dans [i]Napoléon et Marie-Louise)


- Monstre ! Monstre ! criait-elle.

Quand la figurine ressembla à un hérisson, la fillette le jeta à toute volée contre le mur où elle se brisa..
.
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MessageSujet: Re: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 26 Juil - 10:41

Ouf, tu as retrouvé le tome six cheers c'est amusant, parfois on retrouve le moins ce qui est le plus apparent Laughing
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MARCO

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MessageSujet: Re: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 26 Juil - 19:57

Il devait être entre le serpent et deux mygales .. pas si sûr que ce soit apparent ..



Bonjour à ta maman Episto !! Elle vient t'aider à faire des cartons ?
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyLun 30 Juil - 17:01

Cette haine contre Bonaparte, Marie-Louise l'avait depuis sa plus tendre enfance. A cinq ans, on lui présentait le Premier Consul comme un orgre. Plus tard, il était devenu ppour elle le omplice des hommes qui avaient guillotiné sa tante Marie-Antoinette. Depuis deux mois, il représentait l'envahisseur. A cause de lui, en novembre 1805, tous les membres de la famille impériale d'Autriche, en effet, avaient dû quitter Vienne précipitamment et fuir sur les routes à la recherche d'un abri...
D'autres faits avaient contribué à noircir encore le portrait du "monstre corse". L'empereur François Ier recevait régulièrement d'Angleterre des caricatures en couleur montrant "le petit Bonaparte", personage chétif, contrefait, souvent bossu, assistant le bourreau sur le plancher rouge de la guillotine, portant le bonnet phrygien ou se préparant à déchirer l'Europe à pleines dents. Il y avait eu pire. A douze ans, Marie-Louise, qui était très pratiquante, avait été choquée dans sa foi chrétienne en apprenant par sa mère - de façon un peu déformée - l'attitude de Bonaparte en Egypte. Voici, d'ailleurs, la lettre qu'elle avait écrite à ce propos, en 1803 :


Maman m'a fait écrire le titre d'un livre qu'elle veut faire venir de France et qu'elle croit être pour nous.
C'est le Plutarque de la jeunesse par le même Blanchard qui a fait ces deux ouvrages que nous avons déjà lus, c'est la vie des hommes illutres depuis Homère jusqu'à Bonaparte. Ce nom ternit son ouvrage et j'aurais mieux aimé qui'l ait terminé par François II, qui a fait des actions remarquables en rétablissant le Theresinum, etc., tandis que l'autre n'a commis que des injustices, en ôtant à quelques-uns leur pays.
Maman m'a raconté une drôle de chose à présent que Monsieur Bonaparte s'est sauvé quand toute l'armée a été (sic) ruinée, avec seulement deux, trois personnes et qu'il s'est fait Turc, c'est-à-dire qu'il a dit : moi je ne suis pas votre ennemi, je suis un musulman, je reconnais pour prophète le grand Mahomet, et puis en revenant en France il a fait le catholique...


Cette histoire avait révolté Marie-Louise.
Enfin, la jeune archiduchesse était persuadée, pour l'avoir entendu raconter maintes fois à la Cour de son père par des personages dignes de foi, que Napoléon rossait ses ministres comme un portefaix, qu'il distribuait des soufflets (des gifles) aux évêques désobéissants et qu'il tuait de sa propre main les généraux qui avaient le malheur de lui perdre une bataille...
Témoignages qui, on le reconnaîtra, ne contribuaient pas à rendre le personnage sympathique.
Aussi, dans sa fougue enfantine, Marie-Louise n'hésitait-elle pas à le supprimer symboliquement
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyLun 30 Juil - 19:38

Bien entendu, la petite archiduchesse ne passait pas tout son temps à ces jeux cruels. Sachant qu'un jour, pour les besoins de la politique autrichienne, elle épouserait un souverain, elle apprenait le rudiment des princesses : la musique, le dessin, l'équitation, le billard, le beau style et les langues. Elle parlait l'allemand, l'anglais, le turc, l'espagnol, l'italien, le français et le latin, pour être à même de pouvoir converser avec son futur époux d'où qu'il vînt.
Mais pour être propre à servir d'appoint dans quelque traité, il fallait que Marie-Louise parvînt au mariage dans un état de virginité absolu. Une grossesse prématurée, due aux bons soins d'un cousin, d'un jardinier ou d'un précepteur, eût bouleversé les plans des diplomates et changé le destin de l'Europe...
L'empereur, qui connaissait la chaleur de son sang et la fertilité des femmes de la maison d'Autriche, avait donc décidé de veiller particulièrement sur la vertu de Marie-Louise. Et pour que la charmante enfant ne fût point poussée vers un acte irréparable par quelque malsaine curiosité, on s'était efforcé de lui laisser ignorer l'existence du sexe masculin...

Entreprise singulière, qui nécessitait, on s'en doute, des soins constants, ainsi que nous le rapporte Frédéric Masson :


"Avec des précautions dont s'avisent seuls les causuistes de la grande école espagnole, on s'est ingénié, pour ménager l'innocence de Marie-Louise, à de tels raffinements pudibonds qu'il en deviennent presque obscènes. Dans les basse-cours, rien que des poules, point de coq ; point de serin dans les cages, rien que des serines ; point de petits chiens dans les appartements, rien que des chiennes. Les livres - et quels pitoyables livres ! - sont expurgés ciseaux en main ;des pages, des lignes, des mots même coupés, sans qu'il vienne à l'idée des coupeurs que, devant ces trous, les archiduchesses rêvent..."

C'est ainsi qu'à quinze ans, pour avoir été mal informée, la future Impératrice des Français croyait candidement que son père était une femme.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 31 Juil - 14:13

L'empereur d'Autriche avait pourtant une virilité du meilleur aloi. Il s'en servait en grand seigneur, honorant toutes les personnes du sexe qu'il rencontrait, pourvu qu'elle eussent du charme, de beaux yeux, les seins fermes et la jambe bien faite.
Du lever au coucher, il parcourait son palais, l'oeil en éveil, à la recherche d'une soubrette, d'une dame de compagnie, ou d'une cuisinière appétissante et, sur-le-champ, il lui montrait son savoir-faire.
Le soir ne le trouvait pas terrassé. Au contraire. Il se précipitait au lit avec l'ardeur du nouveau marié et poussait l'Impératrice Marie-Thérèse dans ses derniers retranchements.

La malheureuse n'avait pas le tempérament fougueux de son époux. Après lui avoir donné dix-sept enfants, elle mourut à la tâche. On l'enterra le 13 août 1807.

Neuf mois plus tard, l'insatiable empereur se remaria avec sa nièce, la ravissante Maria-Ludovica d'Este, de quatre ans plus âgée que Marie-Louise.
En voyant arriver à Schönbrunn cette jeune belle-mère dont elle était la cousine germaine, Marie-Louise fut d'abord animée par un vilain sentiment de jalousie.
Puis Maria-Ludovica réussit à l'approvoiser, et les deux adolescentes devinrent bientôt les meilleures amies du monde. Ensemble, elles composaient un herbier, elles dansaient, elles faisaient de la tapisserie ou de l'aquarelle. Mais, vers qutre heures de l'après-midi, lorsque l'archiduchesse s'en allait goûter sur l'herbe avec la fille de sa gouvernante, la jeune impératrice se retirait dans sa chambre pour accomplir un curieux devoir conjugal. Chaque jour, en effet, elle écrivait à son mari des lettres extrêmement libertines, que l'empereur lisait avec volupté dans ses moments de solitude...
Quand elle avait rempli consciencieusement ses quatre pages de mots orduriers, de descriptions audacieuses ou de souvenirs lascifs, Maria-Ludovica venait retrouver sa belle-fille et faisait avec elle une candide partie de chat perché
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 31 Juil - 14:18

Pour vous tenir informés : Maria-Ludovica, mourut à l'âge de 28 ans, de tuberculose, sans avoir donné de descendant(s) à son époux.

Elle avait été la troisième épouse de l'empereur d'Autriche.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 31 Juil - 19:30

Au début de mai 1809, Marie-Louise et Maria-Ludovica abandonnèrent cette vie calme pour fuir devant les troupes de Napoléon, qui, une fois encore, s'approchaient de Vienne. Elles allèrent se réfugier en Hongrie. C'est là que, le 23 mai, elle apprirent la rencontre d'Essling, où vingt-sept mille Autrichiens avaient été tués. L'archiduchesse n'eut plus, dès lors, assez de mots cruels et injurieux pour désigner l'empereur des Français.

- C'est l'Antéchrist, disait-elle. Qui donc débarrassera l'univers de ce monstre ?

Chaque soir elle faisait des prières pour que son oncle, l'archiduc Charles, réussît à vaincre Napoléon. Puis elle se couchait et imaginait benoîtement toutes les tortures, tous les supplices qu'elle eût aimé faire subir à son ennemi. Les yeux fermés, souriant aux anges, elle se voyait lui crevant les prunelles, lui enfonçant des poignards dans le ventre ou le faisant rôtir à petit feu. Ravie, elle croyait l'entendre pousser des plaintes effroyables...
La défaite de Wagram l'atterra.

- Notre monarchie est perdue, disait-elle en pleurant.

Elle ignorait que son père se préparait à lui faire jouer un rôle capital dans le salut de l'Autriche et dans l'histoire du monde.


Depuis quelque temps, l'empereur François Ier suivait avec intérêt les tractations secrètes engagées par Paris avec Saint-Pétersbourg en vue d'un mariage entre la grande-duchesse Anne de Russie et Napoléon. Celui-ci, au faîte de sa puissance et de sa gloire, voulait avoir pour femme une princesse qui pût lui donner un héritier réellement apparenté à toutes les familles couronnées de l'Europe.
Or, les pourparlers étaient constamment ralentis par la mère du tsar qui détestait Napoléon. Informé de ces atermoiements, François Ier pensa qu'il avait une carte à jouer. La dernière, peut-être, avant l'anéantissement de l'Autriche : donner sa fille à Napoléon afin de séparer celui-ci des Russes.
Il en parla à ses conseillers, et le baron Brandau déclara :

- Nous pourrons ainsi tenir, les mains liées, le plus terrible adversaire que nous ayons eu depuis l'invasion de 1683...


Bientôt une autre idée vint à l'esprit de l'empereur d'Autriche. Une idée machiavélique, en vérité, mais qui pouvait débarrasser l'Europe de son épouvantail.
Cette idée, la voici : Napoléon avait quarante ans ; il était déjà usé physiquement. Marie-Louise en avait dix-huit ; elle était fraîche et en excellente santé. Livré à une adolescente pleine de vigueur et douée - François Ier n'en doutait pas - du tempérament exigeant qui était une des caractéristiques de la famille d'Autriche, le Corse devait sombrer rapidement dans d'épuisants excès sexuels propres à amoindrir ses facultés et à le conduire à un gâtisme précoce.
Mis dans la confidence, Metternich exulta :

- Il faut que ce mariage se fasse !


Au début de décembre 1809, Napoléon qui espérait toujours épouser la soeur du tsar, répudia Joséphine et fit annoncer officiellement qu'il allait prendre pour femme une princesse de sang impérial...
Toute l'Europe effarée se demanda qui serait l'élue.
C'est alors que, fort habilement, Metternich commença à faire prononer le nom de Marie-Louise.
Aussi fut-il ravi de recevoir de M. de Fahnenberg la lettre suivante :


Ratisbonne, le 30 décembre

Le divorce de l'empereur Napoléon avec son épouse Joséphine a fait ici une grande sensation. Tout ce qu'on dit pour le justifier est bien loin de satisfaire. Charlemagne a bien également répudié sa première épouse Himiltrude, d'après le conseil de sa mère Bertrade, pour épouser la fille du roi lombard Didier, mais il se repentit bientôt de cet acte de violence.
Les conjonctures varient sur le choix d'une nouvelle épouse que l'empereur français fera. Les uns croient que le choix tombera sur Son Altesse Impériale l'archiduchesse Marie-Louise ; d'autres sur la princesse royale d'Angleterre, héritière de la couronne de la Grande-Bretagne, Charlotte-Augusta, ou sur la princesse impériale russe Anna Paulowna ; et, enfin, d'autres prétendent que ce sera la reine de Hollande, après avoir également divorcé d'avec son mari
.


Il ajoutait, et ce passage dut faire sourire Metternich :

La première supposition n'est point invraisemblable. Il paraît que la haute politique conseille d'apprivoiser le destructeur du monde , Napoléon, par les liens doux de l'amour et de la parenté. Il est vrai, le sacrifice sera pénible, et les souvenirs douloureux pourront bien augmenter l'amertume de ce sacrifice, mais le bien-être de la monarchie autrichienne paraît l'exiger néanmoins, surtout si la restitution des provinces perdues était comprise dans le présent de noces...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 31 Juil - 19:43

Bien entendu, Marie-Louise n'avait pas été mise au courant des intentions de son père. Aussi, le 10 janvier 1810, tandis que les premières propositions de l'Autriche arrivaient à Paris, écrivit-elle naïvement à son amie la comtesse de Colloredo :

Bude est comme Vienne, et l'on ne parle que du divorce de Napoléon. Je laisse parler tout le monde et ne m'en inquiète pas du tout, je plains seulement la pauvre princesse qu'il choisira, car je suis sûre que ce n'est pas moi qui deviendrai la victime de la politique. Les nouvellistes de Bude nomment la fille du prince Maximilien de Saxe et la princesse de Parme.

Quelques jours plus tard, en lisant un journal, elle apprit avec effroi que son nom avait été prononcé à Paris et que Napoléon, renonçant au mariage russe, souhaitait devenir par son mariage autrichien, le "neveu" de Louis XVI...
Tremblante, elle écrivit à Mlle de Poutet :


Napoléon a trop peur d'un refus et trop envie de nous faire encore du mal pour faire une pareille demande, et papa est trop bon pour me contraindre sur un point d'une telle importance.

Pendant près d'un mois, Marie-Louise, qui ignorait tout des pourparlers engagés avec la France, essaya de se rassurer pensant que les bruits qui couraient sur son mariage avec le Corsicain étaient inventés par des journalistes. Chaque soir, elle priait longuement pour que cette union "épouvantable" ne se fît pas et pour qu'elle pût épouser l'homme qu'elle aimait ; son cousin l'archiduc François d'Autriche. Mais au début de février, Metternich vint l'informer qu'il était chargé de demander officiellement sa main à François Ier de la part de Napoléon.

Elle faillit s'évanouir :

- Je frémis à la seule pensée de l'entrevoir, dit-elle, car cela serait un supplice pire que tous les martyres.

Pourtant, elle ajouta :

- Quelle est la volonté de mon père ?

Metternich la regarda dans les yeux :

- Il vous laisse libre de choisir, dit-il.

Mais le ton ne trompait personne. Comprenant qu'elle devait sacrifier son bonheur à l'intérêt, elle murmura, en pleurant :

- Je ferai tout comme le désire mon cher papa !
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptySam 4 Aoû - 17:13

Dès lors, tout se passa pour elle comme dans un rêve.
Le 16 février, son consentement fut expédié à Paris ; le 23, elle reçut une lettre fort tendre du Corsicain ; le 24, les fiançailles furent rendues publiques ; le 4 mars le maréchal Berthier arriva à Vienne ; le 8, on attachait publiquement au cou de la jeune fille une miniature de son futur mari ; le 9, Berthier et Metternich signaient le contrat, calqué sur celui du Dauphin Louis - futur Louis XVI - et de Marie-Antoinette ; le soir, pour que l'Europe entière comprît bien le sens de cette union, François Ier faisait représenter Iphigénie en Aulide, et le 11, à la cathédrale Saint-Etienne, Marie-Louise était mariée par procuration à l'homme qu'elle haïssait le plus au monde...
(Malicieux comme toujours, Napoléon avait désigné pour le représenter à la cérémonie, l'archiduc Charles, qui, pendant douze ans, l'avait combattu sur tous les champs de bataille d'Europe...)
Le 13, elle fit ses adieux à sa famille. Avant de monter dans la voiture qui devait la conduire dans cette France qu'elle détestait depuis son enfance, elle dit à son père ces mots énigmatiques :

- Je travaillerai à votre bonheur et au mien.

Avait-elle été instruite par Metternich du plan diabolique de l'empereur François ? Certains historiens l'ont assuré. "Marie-Louise, écrit Gérard Despeau, partait en France pour y accomplir une mission. Son père l'avait chargée d'amollir Napoléon, d'énerver sa constitution et d'égarer son génie, afin de précipiter sa chute et de permettre à l'Europe de respirer."


Marie-Louise reçut-elle ces directives ?
On ne le saura jamais.
Mais il est troublant de constater que, pendant quatre ans, son attitude sera exactement conforme au plan qu'avait dans son machiavélisme, imaginé l'empereur d'Autriche
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptySam 4 Aoû - 17:19

LA NUIT DE NOCES DE NAPOLEON SCANDALISE LA COUR




Il était hâtif en toutes choses - MICHELET -



TANDIS que les quatre-vingt-trois carrosses qui amenaient Marie-Louise et sa suite roulaient vers la France, Napoléon piaffait. (il était impatient).
Tous les jours, il appelait les officiers qui revenaient de Vienne et leur demandait, en faisant des gestes expressifs :

- A-t-elle de cela ? ... Et de cela ? ... Hein, dites-moi, dites-moi ! ...

Les pauvres aides de camp de Berthier, extrêmement gênés, s'efforçaient alors de renseigner leur empereur sur les rotondités de la nouvelle impératrice en dessinant dans l'air des volumes à faire rêver un moine thibétain...
Mis en verve par ces perspectives, Napoléon courait vers sa glace et se demandait avec anxiété s'il pourrait plaire à cette "belle génisse" que l'empereur d'Autriche avait la bonté de lui envoyer
.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptySam 4 Aoû - 19:11

Ce problème le tourmentait tellement que, depuis des semaines, il essayait de se rajeunir, se parfumait, se fardait, se pomponnait, se privait de tabac, fredonnait les airs à la mode, se faisait faire un costume couvert de broderies et s'efforçait de perdre du ventre.
Parfois, il s'enfermait pendant deux heures dans son cabinet avec le fameux Dubois, consignant sévèrement sa porte Conférait-il d'une alliance ? D'une guerre ?
Non. Tout simplement il apprenait à danser la valse pour séduire Marie-Louise.


Toutes ces coquetteries finirent par être connues, et la duchesse d'Abrantès put écrire : "Notre Salomon attend sa reine de Saba, et il verse dans tous les divertissements enfantins..."
Pour cette jeune femme qu'il ne connaissait pas encore, mais qu'il aimait déjà, parce qu'elle avait "de cela" et "de cela", il voulait que le palais des Tuileries fût rénové et lui-même, abandonnant les affaires de l'Etat, surveillait la décoration des appartements de la nouvelle souveraine. Il courait, s'agitait, indiquait la place d'un meuble, faisait changer un tissu et donnait des idées. Il avait, entre autres, imaginé un boudoir assez étrange, aux sièges asiatiques et entièrement tapissé de cachemires rares des Indes dont le prix dépassait 400 000 francs (120 millions de nos anciens francs).

De temps en temps, il tirait de sa poche une miniature de Marie-Louise et la contemplait avec une joie d'enfant. Parfois, il la comparait à une médaille des Habsbourg.

- Ah ! c'est bien la lèvre autrichienne, s'écriait-il alors avec ravissement.


Et ce trait semblait le rapprocher encore de Louis XVI, son nouvel oncle...
Quand il reçut les soixante paires de souliers brodés qu'il avait commandés pour Marie-Louise, il se mit à jongler avec les deux plus beaux. Les faisant admirer aux menuisiers, aux peintres, aux valets de chambre, aux ministres, il dit alors :

- Regardez. Connaissez-vous une femme qui ait un plus petit pied ?


Son exaltation était telle qu'on le sentait prêt à commettre les pires extravagances pour que tout fût parfait lors de l'arrivée de Marie-Louise. Il devait d'ailleurs en donner la preuve le jour où on l'informa que les tapissiers chargés de transformer le grand salon du Louvre en chapelle, pour la bénédiction, ne savaient pas où mettre les nombreux et merveilleux tableaux qui s'y trouvaient. Sans hésiter, il déclara :

- Il n'y a qu'à les brûler ! ...

Fort heureusement, quelqu'un trouva une solution moins expéditive
.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptySam 4 Aoû - 20:02

Marie-Louise était bien loin de se douter que son arrivée provoquait un pareil trouble dans le coeur de Napoléon.
Tremblante, malgré les marques de tendresse qu'il lui témoignait quotidiennement par des lettres, des cadeaux, des envois de gibier, elle regardait les paysages d'Allemagne défiler dans la vitre de son carrosse.
Le 16 mars, à Braunau-sur-Inn bruissante de carillons et de salves d'artillerie, elle avait été "remise" par le prince Trauttmansdof au maréchal Berthier, mandataire de Napoléon. Devenue officiellement impératrice des Français, elle s'était séparée en pleurant de sa suite autrichienne pour adopter un quarteron de dames d'honneur que commandait avec un rien d'aigreur la charmante Caroline Bonaparte.
Puis elle était passsée sous un arc de triomphe orné d'une banderole où les braves gens avaient, dans leur candeur habituelle, tracé ces deux phrases pleines d'une émouvante espérance :


L'amour nous assure contre de futurs dangers.
Qu'il nous fasse aussi heureux que nous pouvons l'être
.


Après quoi, elle était repartie vers Ulm, Stuttgart et Strasbourg, où les fêtes d'un éclat exceptionnel avaient été organisées pour l'accueillir.
En voyant le Rhin, limite naturelle de la terre allemande, Marie-Louise s'était mise à sangloter. Et lorsque son carrosse, après avoir franchi le fleuve sur un pont de bateaux, était parvenu à la rive française, elle avait crié :

- Adieu Deutschland ! ...

Exclamation pathétique qui la faisait ressembler plus à une prisonnière qu'on enlève qu'à une souveraine qui s'en va vers son trône...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyDim 5 Aoû - 13:48

Marie-Louise avait quitté Strasbourg le 24 mars sous la pluie. Elle était passée à Lunéville, Nancy, Toul, Ligny-en-Barrois, Bar-le-Duc, Châlons, Reims, Sillery.
Le 27, alors qu'elle venait de quitter Vitry-sur-Marne, elle contempla la miniature de Napoléon et sourit pour la première fois.


- Il a belle allure, dit-elle.

Puis elle ajouta :

- Je m'ennuie bien de voir l'empereur.

Caroline lui expliqua :

- Vous rencontrerez Sa Majesté demain après-midi, près de Soissons, sous une tente élevée près de la ferme de Pontarché.

Marie-Louise poussa un soupir :

- Va-t-on me faire recommencer tout le cérémonial de Braunau ?


Profondément déprimée par cette perspective, elle s'enfonça dans les coussins de la voiture et considéra avec mélancolie la pluie qui frappait la vitre...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyDim 5 Aoû - 20:28

A l'entrée du petit village de Courcelles, deux hommes, enveloppés dans des capes, surgirent brusquement du porche de l'église où ils s'étaient abrité et se placèrent sur la route, devant la berline.

- Arrêtez !

Le cocher retint les chevaux et immogilisa la voiture.
L'un des mystérieux personnages - le plus petit - ouvrit alors la portière. Il était tout mouillé. Une mèche de cheveux, collée par la pluie, lui tombait sur l'oeil.
Marie-Louise, qui croyait à un attentat, était blême de peur.

- Sa Majesté l'Empereur, dit Caroline en s'inclinant.

C'était Napoléon, en effet, qui, ne pouvant attendre plus longtemps, avait quitté Compiègne en compagnie de Murat.

- Madame, j'éprouve à vous voir un grand plaisir, dit-il.


Après quoi, jugeant les présentations suffisantes, il monta dans la berline, se jeta sur son épouse un peu interloquée et l'embrassa à plusieurs reprises.

Maintenant, dit-il, vite, à Compiègne.

La voiture reprit la route à bride abattue, traversant en trombe des villages pavoisés où des maires qui avaient préparé un discours ne trouvaient même pas le temps de faire un salut.

- Vive l'empereur ! criaient-ils, éberlués. Mais la berline était déjà loin.

A Soissons, un grand dîner avait été prévu. Les rues étaient noires de monde. Des enfants agitaient des drapeaux :

- Vive l'empereur !

Le cortège se fraya un passage et continua sa route, laissant les Soissonnais fort déçus. Certains ricanèrent :

- Une nuit de noces, dame ! cela rend les gens pressés...

Leurs réflexions eussent été plus vertes encore s'ils avaient vu Napoléon quelques minutes plus tard faire descendre Caroline, qui trouva place dans la deuxième voiture, afin de continuer la route seul avec son épouse...


Il faisait nuit lorsque la berline de Leurs Majestés s'arrêta devant lescalier du château de Compiègne.
Marie-Louise, vêtue d'un long manteau de velours et coiffée d'une toque ornée de plumes de perroquet, descendit à petits pas, et d'une façon un peu sautillante qui étonna l'assistance.
Puis elle s'appuya sur le bras de Napoléon et gravit les marches du perron avec le même air agité.
Enfin, elle arriva dans un salon, où deux fillettes vinrent, assez gauchement, lui présenter les fleurs et lui dire un compliment. Pendant toute cette scène l'impératrice n'arrêta pas de sauter d'un pied sur l'autre en montrant un sourire crispé.


Quand elle eut remercié, on la vit se pencher pour dire quelques mots à sa dame de compagnie, Mme de Montebello. Aussitôt celle-ci fit un signe et, sans se soucier des courtisans qui attendaient d'être présentés, l'entraîna à vive allure vers le fond des appartements.
En voyant passer ainsi leur nouvelle impératrice coudes au corps, certains se prirent à regretter les manières plus douces et plus élégantes de Joséphine. Habitués à considérer les membres de la famille impériale comme de demi-divinités, ils ne pouvaient supposer que Marie-Louise s'en allait tout simplement et tout bourgeoisement faire pipi...


Quelques instants plus tard, elle réapparut, souriante et visiblement soulagée.
Les présentations commencèrent. Mme de Montebello, toute rouge d'émotion, en profita pour aller raconter à ses amies ce que venait de faire Marie-Louise ( Razz passionnant, un pipi de souveraine). Et les dames du palais, fort excitées d'être les dépositaires d'une telle confidence, pensèrent que le règne de la nouvelle impératrice commençait de façon bien attrayante...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyMar 7 Aoû - 20:29

Lorsque toutes les présentations furent faites, et tandis que les familiers de la Cour s'apprêtaient à se diriger vers la salle à manger, Napoléon prit Marie-Louise par la main et la conduisit à sa chambre. Là, se trouvait Mgr Fesch. L'emepreur l'attira dans une encoignure de fenêtre.

- Le mariage par procuration est-il valabe aux yeux de l'Eglise ?
- Oui, Sire.
- Nous sommes donc mariés, l'impératrice et moi ?
- Parfaitement, Sire ! ...

Napoléon respira largement et sourit.

- Merci !

Puis il congédia l'évêque, Caroline, les dames de compagnie et s'approcha de Marie-Louise.

- Que vous a-t-on dit à Vienne ?

L'impératrice rougit un peu :

- D'être à mon mari tout à fait et de lui obéir en toute chose ! ...

Cette fois, Napoléon se frotta les mains.

- Fort bien ! dit-il. Dans ce cas, déshabillez-vous et couchez-vous, je reviens
.

Et tout frétillant, il alla dans ses appartements, pour quitter son uniforme, prendre un bain et se parfumer.
Un quart d'heure plsu tard, nu, sous sa robe de chambre, il réapparaissait chez Marie-Louise.
Couchée au fond du lit, les draps tirés jusqu'au nez, la jeune fille, qui, un an plus tôt ignorait encore l'existence du sexe masculin, s'efforçait de rassembler dans sa mémoire les informations fragmentaires et confuses qu'elle possédait sur le mécanisme des nuits de noces.
Sans prononcer un mot, Napoléon se déshabilla et bondit auprès de son épouse. "Alors, nous dit un historien, celle-ci comprit qu'elle s'était unie à un homme d'action..."


Tandis que Napoléon donnait ainsi - et avec sa fougue habituelle - une première leçon d'amour à l'impératrice, les invités attendaient toujours le moment de passer à table.
Soudain, un chambellan vint leur annoncer :

- Leurs Majestés se sont retirées !

Ces mots provoquèrent une grande stupeur.
Comme il paraissait impossible que les souverains se fussent permis d'aller dîner en cachette quant tout le monde les attendait, quelqu'un demanda :

- Mais où sont-ils ?

A ce moment, le général Bertrand arriva, essoufflé.

- Il paraît qu'ils sont couchés !


Cette fois, les ducs, les duchesses, les maréchaux, les barons se considérèrent avec effarement. Jamais, de mémoire de courtisan, on n'avait vu une nuit de noces se dérouler de façon aussi désinvolte.
Les lèvres pincées, chacun se retira dans ses appartements. Mais, en dépit d'un air volontairement sévère, il y avait dans les regards une petite étincelle qui témoignait de l'orientation des pensées...


"Le lendemain matin, nous dit Constant, l'empereur me demanda, à sa toilette, si l'on s'était aperçu de l'accroc qu'il avait fait au programme. Je répondis que non, au risque de mentir Razz . A ce moment, entra un des familiers de l'empereur qui n'était point marié. Sa Majesté, lui tirant les oreilles, lui dit :

" - Mon cher, épousez une Allemande. Ce sont les meilleures femmes du monde ; douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses.

"A l'air de satisfaction de Sa Majesté, il était facile de voir qu'elle faisait un portrait, et qu'il n'y avait pas longtemps que le peintre avait quitté le modèle. .......... tongue
"Après quelques soins donnés à sa personne, l'empereur retourna chez l'impératrice, et, vers midi, il fit monter à déjeuner pour elle et pour lui, se faisant servir près du lit, et par les femmes de Sa Majesté.
Tout le reste du jour, il fut d'une gaieté charmante..."

Le soir, il déclara à des amis :

- Elle fait cela en riant ! ...

Pendant vingt-quatre heures, l'empereur fut intarissable sur sa nuit de noces, donnant des détails sur son plaisir, sur la longueur des ébats et sur la virginité de Marie-Louise. Puis il fallut penser aux choses sérieuses
.
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 9 Aoû - 20:19

Le 29 mars, on partit pour Saint-Cloud où fut célébré, en présence de la Cour, le mariage civil, et, le 2 avril, par un soleil radieux, l'empereur et l'impératrice firent leur entrée solennelle dans la capitale.
Sous les acclamations de trois millions de spectateurs, Marie-Louise descendit les Champs-Elysées et traversa la place de la Concorde. Là où dix-sept ans plus tôt sa grand-tante, Marie-Antoinette avait été décapitée, le peuple français applaudissait l'arrivée d'une nouvelle Autrichienne...
Le cortège traversa les jardins des Tuileries et se rendit au Louvre, où devait être célébré le mariage religieux.
Le début de la cérémonie fut troublé par un incident : les soeurs de Napoléon se refusaient à porter la queue du manteau de l'impératrice. L'empereur les interpella vertement :

- Reine de Naples ! Grande-duchesse de Toscane ! Princesse Borghèse, cria-t-il, quand on a porté le panier au marché, on peut bien, sans déchoir, soutenir une traîne impériale.

Tout rentra dans l'ordre.


Pendant trois semaines, Napoléon et Marie-Louise passèrent leur temps sur des lits, des sophas, des canapés.
Lorsqu'ils eurent l'impression de se connaître un peu, ils se regardèrent en souriant. Alors l'empereur décida d'emmener sa jeune femme en voyage de noces. Le 27, ils quittèrent Saint-Cloud et partirent visiter leurs peuples du Nord, les Flamands, les Belges et les Hollandais. Tendrement enlacés, ils visitèrent Saint-Quentin, Cambrai (les Bêtises tongue ), Valenciennes, Bruxelles (les Hercule Poirot Razz ), Anvers, Bruges, Ostende, etc.
Dans un gros bourg de Hollande, il se passa une scène fort savoureuse. La municipalité avait fait élever un arc de triomphe orné d'une banderole portant cette extraordinaire inscription :


Il n'a pas fait une sottise
En épousant Marie-Louise.


Dès qu'il eut aperçu ce distique, Napoléon fit demander le bourgmestre.

- Monsieur le maire, lui dit-il, on cultive les muses françaises chez vous ?

L'autre rougit :

- Sire, je fais quelques vers...
- Ah ! C'est donc vous... Prenez-vous du tabac ?

Et l'empereur présenta une tabatière enrichie de diamants.
Le bourgmestre devint écarlate :

- Ouis, Sire, mais je suis confus ...
- Prenez, prenez, dit Napoléon en souriant. Gardez la boîte et le tabac. Puis il ajouta d'un ton théâtral :


Quand vous prendrez une prise
Rappelez-vous de Marie-Louise
...


Depuis quelques jours, en effet, Napoléon était d'une extrême gaieté.
L'impératrice s'en réjouissait, sans se douter que cette bonne humeur était due à la naissance d'Alexandre-Florian de Welewice Walewski, gros bâtard que Marie Walewska venait de donner à Napoléon
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyJeu 9 Aoû - 20:43

tongue MARIE-LOUISE EMPÊCHE NAPOLEON DE S'OCCUPER DES AFFAIRES DE L'ETAT



Elle lui suçait la vie - JEAN-RENE MARTINEAU -



NAPOLEON, on le sait, avait au plus haut point le sens de l'organisation. C'est ainsi qu'au cours du voyage en Hollande il avait prévu dans son emploi du temps un certain nombre de moments de tendresse pour la "préparation du roi de Rome". A heures fixes, il entraînait l'impératrice sur un grand lit et s'efforçait de l'ensemencer par des moyens éprouvés.
Ce travail de jardinier plaisait infiniment à Marie-Louise dont l'initiation amoureuse avait été fulgurante.
Vraie fille de son père, elle était devenue, en quelques semaines, une partenaire pleine d'initiatives et de raffinement, ce dont Napoléon lui savait gré...
De son côté, la jeune femme était reconnaissante à l'empereur de lui avoir fait connaître les jeux de la volupté, et si sa haine de jadis ne s'était pas encore transformée en amour, du moins avait-elle fait place à une tendre complicité qui pouvait en donner l'illusion. Elle l'appelait Nana, Popo, ou mon très méchant galant, et disait aux dames de sa suite :

- L'empereur est bien charmant et bien doux pour un homme de guerre si redoutable.


Gourmande au lit, comme elle l'était à table, elle faisait passer à Napoléon des nuits merveilleuses, mais un peu épuisantes pour un chef d'Etat.
Obéissait-elle alors à la fougue de ses dix-neuf ans ou à des ordres précis envoyés par son père, comme le supposent certains historiens ? On l'ignorera toujours.
Mais il est certain que, le lendemain, le grand empereur, le cerveau vidé, les jambes molles et l'oeil terne, avait bien du mal à s'occuper des affaires de l'Empire.

Ces défaillances intellectuelles ne ralentissaient pas l'ardeur de Napoléon dont l'objectif capital était alors de concevoir un héritier. Préférant prononcer des mauvais discours, dicter des lettres sans queue ni tête, mais créer une dynastie, il courait, plusieurs fois par jour, savourer l'impératrice.
Au contact de cette charmante nymphomane, l'empereur, qui avait déjà un goût immodéré pour la bagatelle, devint véritablement obsédé.


"Les excès génésiques, auxquels l'entraînait Marie-Louise, écrit le docteur Passard, provoquèrent rapidement chez cet homme de quarante et un an, assez sobre, un état presque constant d'excitation vénérienne.
Atteint de priapisme (son membre "érigeait" en permanence tongue ) au moment où il lui aurait fallu justement le calme des sens pour parachever son destin de façon grandiose, il devint une marionnette dont chaque dame qui passait faisait tourner la tête et dresser les membres..."


On le vit bien en Hollande. Alors que Marie-Louise exigeait de lui des hommages qui eussent exténué plusieurs artilleurs, il devint l'amant de la belle princesse Aldobrandini et de la duchesse de Montebello...
L'attitude de la jeune impératrice est sévèrement commentée par Alexandre Mahan :


"Si elle avait été une Circé ou quelque mauvaise fée envoyée pour débarrasser l'Europe de son conquérant et venger la mort de Marie-Antoinette, écrit-il, elle n'aurait pas agi autrement.
"Quel était le moyen le plus sûr de conduire Napoléon à la ruine ? L'étude de son caractère nous arévélé une faiblesse : sa passion pour les femmes et sa méconnaissance de l'influence qu'elles pouvaient exercer sur lui ; sur ce sujet, il avait trop confiance en lui-même et se trouvait par conséquent exposé à toutes les surprises. Il ne savait pas se défendre d'une femme portant l'auréole d'une origine royale ; cette femme, même visiblement dangereuse, devait forcer aisément la cuirasse de son coeur ; une fois dans la place, elle userait de ses charmes et de son aristocratie pour s'approprier exclusivement ses soins, en lui suscitant maintes difficultés ; il lui était facile de le tenir en son pouvoir et de lui faire des ennemis partout en le poussant à faire du tort à ses propres amis pour la protéger et réveiller par des imprudences la colère de ses ennemis.
"Elle l'endormirait dans ses bras et ils se réveillerait ensuite en s'écriant : "Le monde entier est contre moi."

Pour l'instant, Marie-Louise, volontairement ou non, se contentait d'amoindrir les facultés de l'empereur
...
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MessageSujet: NAPOLEON ET LES FEMMES   NAPOLEON  ET LES FEMMES - Page 11 EmptyVen 10 Aoû - 18:14

Au retour de Hollande, les souverains, réinstallés aux Tuileries, continuèrent - sur tous les lits - à préparer le roi de Rome. Tant d'efforts devaient être récompensés. Au mois d'août, la jeune impératrice annonça, en rougissant, à Napoléon qu'elle avait "la belle espérance"...
L'empereur poussa un cri de joie et, sans plus attendre, nomma les personnages qui devaient constituer la maison du futur petit prince.
Pendant sept mois, un affolement extraordinaire régna à la Cour. On prépara des berceaux, des langes, des robes, des bonnets, des chaussures, des berceuses, des jouets en quantité suffisante pour équiper les maternités de cinq parties du monde.


Enfin, le 19 mars au soir, Marie-Louise ressentît les premières douleurs. Dès lors, et jusqu'après l'accouchement, les scènes les plus burlesques et les plus folles devaient se dérouler. Les dames d'honneur s'évanouirent, le médecin se mit à trembler, un valet renversa un meuble garni de verrerie, un garde alla faire sonner le bourdon de Notre-Dame, et Napoléon courut prendre un bain...

Ce vent de folie souffla toute la nuit. A l'aube, l'empereur était toujours dans sa baignoire lorsqu'il vit arriver le docteur Dubois, pâle et défait.

- Alors ?

L'autre bredouilla quelques mots inintelligibles.
Napoléon, complètement égaré, crut comprendre que Marie-Louise était morte. Il se dressa tout nu et prononça cette phrase stupéfiante :

- Eh bien ! si elle est morte, on l'enterrera !


Dubois réussit à expliquer que rien ne s'était encore passé, mais que les choses se présentaient mal et qu'il allait devoir employer les fers.
Napoléon, regrettant sans doute les paroles qu'il venait de prononcer, dit alors d'un ton ferme :

Sauvez la mère ! Avec elle je peux avoir un autre enfant !

Puis il passa dans l'appartement de l'impératrice.
Mais la pauvre poussait de tels cris qu'il préféra attendre la fin de l'opération dans un cabinet de toilette
.
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