Mosaïque
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Mosaïque

Détente - amitié - rencontre entre nous - un peu de couleurs pour éclaircir le quotidien parfois un peu gris...
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Coffret dresseur d’élite ETB ...
Voir le deal
56.90 €

 

 Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué

Aller en bas 
5 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
AuteurMessage
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 21 Mar - 13:59

Je rectifie la faute d'orthographe : "Comme nous seronS heureux... "
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 21 Mar - 14:02

J'attaque le chapitre 9 après avoir dégusté une glace. ... Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 21 Mar - 14:06

J'ai fait une faute de frappe : "... nous seronS tous heureux..."

J'attaque le chapitre 9 après avoir dégusté une glace. ... Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 21 Mar - 14:47

9


Pour la rentrée, ma nouvelle maîtresse principale c'était Mlle Iris. Elle est gentille comme maîtresse, elle est jeune et elle porte plein de maquillage. Elle est bonde. Elle a du vernis à ongles et des tas de jolis habits comme à la télé. Elle se parfume ce qui est divin. Et puis aussi elle est sympa, mon vieux, pas vache et elle gueule jamais. Une fois elle nous a dit :
"Je vous laisse vraiment me manger la soupe sur la tête", mais j'ai jamais mangé sur Mlle Iris.
(L'année d'avant, j'avais Koshar qui est vache. Une fois Andy Debbs avait ses doigts dans son nez après la sonnerie et Kolshar l'a vu. Qu'est-ce qu'elle lui a mis ! "Espèce de petit dégoûtant ! Tu te rends donc pas compte que c'est l'habitude la plus répugnante ?" Mais Andy a rien répondu pasqu'il est timide et elle a encore gueulé : "Va aux lavabos et lave-toi les mains !" Andy s'était appuyé sur son pupitre et elle lui a dit qu'il faudrait qu'il le lave aussi. "Qui t'a appris à te tenir aussi mal, hein ?" Quelle a gueulé, et Andy Debbs il lui a répondu : "Personne, j'ai appris tout seul !"Andy Debbs, il est de l'orphelinat. La mère Kolshar est vache avec ceux de l'orphelinat pasqu'y sont pauvres, mais moi je trouve que c'est elle la plus répugnante habitude.)
Mais Mlle Iris, elle, elle est gentille avec tout le monde. Seulement une fois, il est arrivé quelque chose. J'arrive à la maison et Mlle Iris était dans notre cuisine en train de déjeuner avec manman. Manman m'a dit : "Après la réunion des parents d'élèves, j'ai invité Dolores, tu veux manger avec nous ?" J'ai couru dans ma chambre et j'ai claqué la porte; J'aime pas voir les maîtresses en dehors de l'école, c'est pas bien. Mlle Iris était en pantalon.
Mais le troisième jour après la rentrée, Mlle Iris nous a annoncé que le lendemain y aurait sortie au zoo. Elle a distribué des petits papiers ronéotypés à faire signer des parents. J'ai reniflé le mien pendant une heure. Elle a dit qu'on ferait un pique-nique mais que chacun devait apporter son déjeuner.
Le lendemain je me suis réveillé tôt, tout seul. Je m'ai préparé tout seul mon petit déjeuner, du ketchup et une barre de Mars. Shrubs est passé me prendre, il a sonné à la porte et réveillé tout le monde. Toutes les classes de troisième année allaient ensemble au zoo. La classe de Mlle Hellman, celle de Mlle Craig et la mienne. On avait un autocar pour nous Mlle Iris a compté tout le monde et puis elle est venue près de moi et elle m'a dit :
- Je peux m'asseoir à côté de toi, Gil ?
J'ai dit non mais elle l'a fait quand même, alors. Et puis, on s'est mis en route.


T'ite pause. ... Basketball
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 21 Mar - 18:39

Ronéotypé.R.O.N.E.O.T.Y.P.E. Ronéotypé.

Au zoo, chacun devait avoir un p'tit copain qui était celui ou celle à côté desquels on était assis dans le car. Alors moi c'était Mlle Iris mon petit copain. J'ai dit :
- Je peux pas avoir Shrubs ?
Et elle a répondu :
- Mais dis donc, Gil, tu vas finir par me vexer.
Le zoo c'est des arbres et des barrières et des haies et des trucs en ciment qui ont les animaux dedans et des buvettes. Y a une piste à suivre qu'est faite de grosses traces d'éléphant jaunes. J'ai demandé à Mlle Iris si c'était des vraies et elle m'a répondu que oui bien sûr.
On les a suivies. Elles conduisaient au Train du Zoo. J'ai dit : "Est-ce que le train est si petit pasque l'éléphant l'a écrasé ?" Et Mlle Iris a dit ; "Oh, Gil, comme tu es mignon !" Et puis elle a mis la clé en forme d'éléphant dans le livre sonore qui vous dit des choses sur les animaux et Shrubs a dit : "Je vais pousser le bouton Chien de Chasse" mais le train est arrivé.
Il est comme celui du Jardin d'acclimatation mais y fait plus vrai tout de même. Mlle Iris m'a demandé si je la protégerais de tous les animaux sauvages et j'ai dit non.
Le train faisait tout le tour du zoo. Mlle Graig nous disait de faire bonjour bonjour avec la main aux animaux et Marty Posaski a dit qu'il leur enverrait plutôt une carte postale. Des fois le train prenait un tournant et Mlle Iris glissait contre moi et je me sentais tout drôle. Elle avait son parfum. Et puis tout d'un coup Marty Polaski s'est mis à gueuler : "Y a un gorille qui me met en pièces, y a un gorille qui me met en pièces !" Tout le monde s'est retourné et il a montré du doigt Marilyn Kane en criant : "Le voilà, le gorille, le voilà !" Elle était assise à côté de Jessica.
Après le train on est allé voir les chimpanzés. Y mettaient le doigt dans leur nez, comme Andy Debbs, et Shrubs s'est mis à chanter.

Tout le monde se cure le nez
Cure le nez, cure le nez,
Tout le monde se suce les doigts
Suce les doigts, suce les doigts.

mais Mlle Hellman l'a fait arrêter. Elle aime pas la musique.
On est allé aux serpents qui sortent la langue et j'ai eu les trouilles, et on est allé aux pingouins qui sont en habit et on est allé aux antilopes. Et puis c'était l'heure du déjeuner. J'avais un sandwich au thon et à la salade, qui était devenu chaud et tout mou comme je les aime et une pomme et une barre de Twinkie. Ma manman avait laissé tout ça dans le frigo pour moi.
(Le sac en papier était fermé par un trombone, elle devait être à court d'agrafes.) On s'est remis par classe dans la zone des pique-niques. Mlle Iris avait un truc de limonade qu'elle avait faite elle-même. Mlle Hellman avait une boîte de pop corn qu'elle avait fait porter par le conducteur du car.
J'aime manger tout seul pour pouvoir faire semblant. Au zoo j'ai fait semblant que j'étais en haut d'un arbre en train de manger mon déjeuner que j'avais tué avec un poignard et qu'en bas y avait les hommes qui étaient l'ennemi pasqu'ils ne sont pas de bons petits citoyens de la jungle. Et puis quelque chose arrivait : un des hommes me voyait et s'avançait jusqu'à mon arbre. C'était un chasseur blanc.
- Tu veux ça ? qu'il a dit le chasseur.
Il me tendait une bouteille de soda orange Nesbitt et je la lui ai fait tomber de la main et il s'en est mis plein sa jolie robe verte pasque c'était Jessica.
Elle a regardé par terre. Le soda coulait de ses doigts, elle avait encore le bras tendu.
- Je m'étais dit que tu préférerais peut-être ça à la limonade.
Et moi j'ai répondu :
- Oumga-oua !
Alors Marty Polaski s'est mis à hurler :
- Gilbert a une fiancée, Gilbert a une fiancée-heu !
- Tu ferais mieux de te taire, que je lui ai dit.
- Essaye un peu de me faire taire, qu'il a dit.
- J'aurais peur de me salir les mains.
- Les mains, les mains, tu veux dire les pattes.
Alors je lui en ai balancé un. Je visais son ventre mais j'ai touché sa figure par accident et il est tombé par terre. Et puis il m'a donné un coup de pied dans le zizi et je pouvais plus tenir debout. Tout tournait sans arrêt autour de moi. Alors je lui ai balancé encore un coup de poing et il s'est relevé mais je lui ai couru après, je l'ai rattrapé et je l'ai jeté encore par terre. Mais il m'a donné un autre coup de pied dans le zizi et j'ai plus vu claire. Il était de nouveau surmoi.
Et puis sans que je comprenne comment, il a disparu et je m'ai retrouvé allongé dans l'herbe et Mlle Iris était penchée sur moi? Je sentais son parfum. Elle arrêtait pas de me demander si je me sentais bien? Je m'ai relevé. Il fallait que je m'appuie sur quelqu'un. Il était là où il fallait, quand il fallait, Shrubs.
Et puis j'ai vu plein d'élèves rassemblés près de la fontaine. Ils regardaient Marty Polaski qui était dans l'herbe avec une coupure à la tête. Shrubs m'a dit que Jessica Renton l'avait frappé avec la bouteille de Nesbitt quand il était sur moi. J'ai vu que Mlle Hellman tenait Jessica très serrée et l'engueulait. L'eau de la fontaine coulait par la tête d'un lion. Il dégobillait.

PAUSE.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyLun 23 Mar - 16:52

Je suis retourné m'asseoir à la table du pique-nique et Mlle Iris est venue s'asseoir pèrs de moi. Elle a fait comme ça, comme une caresse à mes cheveux et elle m'a dit :
- Ca va mon petit chou ? Je peux faire quelque chose pour toi ?
- Oh oui, j'ai dit, m'appelez pas petit chou, d'ac ?
Très vite ça a été le moment de retourner voir les animaux. Tout le monde a changé de p'tit copain. J'ai eu Shrubs.Il boitait. Je lui ai demandé ;
- Pourquoi tu boites ?
Et il a répondu :
- Un lion m'a mangé le genou.
On a dû aller voir les oiseaux. Je les déteste pasque c'est pas des vrais animaux sauvages et qu'y sentent.
Quant on est arrivé là, Shrubs et moi on n'est pas entré, on a attendu dehors en faisant un plan pour tendre une embuscade à Marty Polaski que quand il sortirait on lui jetterait ma chemise dessus et on lui casserait la gueule. Et puis Shrubs a dit qu'y voulait pas pasqu'y voulait aller voir les élans. Il a dit que c'était pasqu'il y en avait un qu'il connaissait.
Y a des fois où Shrubs est crétin, moi personnellement je trouve. Une fois je lui ai appris le mot idiot et il est resté sur son perron et il disait idiot à tous les gens qui passaient devant chez lui.
Tout le monde est sorti de l'oisellerie. La première à sortir était Mlle Iris. Elle a dit :
- Au nom du ciel, Gil, pourquoi as-tu retiré ta chemise. Tu veux attraper une bonne pneumonie en plus de tout le reste ?
J'ai dit oui.
Et puis Jessica est sortie et elle m'a vu et elle est venue vers moi et alors j'ai eu honte pasqu'on voyait très bien la sécatrice sur mon ventre.
- Ce n'est pas grave que tu ne protes pas ta chemise, elle m'a dit Jessica. C'est les germes et les bactéries qui donnent des maladies, pas les courants d'aire. Je te le dis.
- Comment tu le sais, j'ai répondu.
- Je l'ai lu dans un magazine.
- Menteuse, t'es trop jeune !
- Mais si. On les reçoit au courrier, chez moi. Mon papa est professeur de lycée et il me laisse lire tout ce que je veux.
- Mavon navoeil, j'ai dit. (C'est du javanais. Ca veut dire mon oeil. Mon oeil ça veut dire que je la croyais toujours pas.)
Et puis, j'ai vu Shrubs qui demandait au monsieur du zoo où étaient les élans. Et ensuite on est tous allé voir les porcs-épics. Ils dormaient tous dans un trou, on voyait presque rien? Je m'ai rappelé un Popeye oùsqu'il était piqué par un porc-épic et puis après y vuvait et l'eau lui giclait de partout comme par les trous d'une passoire - la crise ! Jessica s'est appuyée contre la chaîne des porcs-épics. Elle était en colère.
- Tu n'avais pas besoin de fiare tomber cette bouteille, elle m'a dit. Tu aurais pu dire ; "Non merci, je n'en ai pas envie." Ca a taché ma robe.
- Je disais que j'étais Tarzan, que je lui ai répondu.
- T'es fou, elle m'a dit, et puis elle est partie voir les lamas.
Dans le même machin que les lamas y avait un gros oiseau. C'était un oiseau d'Australie, un koukaberra.
Jessica le regardait, alors j'ai chanté une chanson que j'avais apprise en musique :

Koukaberra perché
Dans le vieux caoutchouc
Roi de la brousse
Roi de la brousse
Ris Koukaberra
Ris grand roi
Chante ta joie.

Jessica m'a regardé une minute, elle écoutait ma chanson, et puis elle a secoué la tête.
- Ca ne coûte rien d'âtre gentil, elle a dit. C'est mon papa qui l'a dit.
- Et alors ?
- Et alors quoi ?
- Et alors ?
- Et alors quoi ?
Tous les lamas dormaient mais comme y z'étaient pas dans les trous, on pouvait les voir.
Parfois, je ne lis pas les magazines, elle dit Jessica. Parfois je regarde seulement les images. J'aime regarder les vêtements. Ils sont très élégants.
- Je ne regarde jamais les vêtement, j'ai dit, moi, jamais.
- Tu regardes les vêtements de Mlle Iris.
- Pas du tout.
- Bien sûr que si. Elle s'assied à côté de toi tout le temps et tu regardes ses vêtement et quand elle croise les jambes tu regardes ses chaussures. Je t'ai vu dans le car.


-
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyLun 23 Mar - 17:28

Alors on a regardé les lamas tous les deux. C'est des drôles de bêtes moi personnellement je trouve.
- Regarde, en voilà un joli, a dit Jessica. Il est tout noir avec des chaussettes blanches comme mon cheval.
- T'as pas de cheval.
- Si j'en ai.
- Ah oui, où ça ?
- Si on te le demande...
J'ai regardé le lama. Il crachait par terre.
- Tu sais, Jessica, une fois j'ai eu un cheval et je lui ai dit de marcher sur la tête à Mlle Fimer et alors le sang lui est sorti par les yeux et on l'a emmenée au four et on l'a brûlée et pendant ce temps-là moi je suis parti sur mon cheval.
- J'parie qu'elle devait sentir la merde, elle a dit Jessica.
Et alors je m'ai mis en rogne.
- Faut pas dire merde, je lui ai dit, c'est des gros mots.
Mais Jessica est partie en disant :
- Merde, merde, merde, merde...
Après on est allé voir les bisons. Y dormaient tous. Pas dans des trous.
- Je dis des gros mots si je veux, on vit en république, Gilbert, m'a dit Jessica.
- Je m'appelle pas Gilbert, j'ai dit, je m'appelle Gulp ! (Je sais pas pourquoi j'ai dit ça.)
Et pui on est allé aux alligators qui sont mes bêtes favorites depuis que j'ai failli en avoir un à Miami en Floride quand on y était pasque là y les vendent dans des boîtes en carton. Des bébés. Au zoo y z'étaient sur une île entourée d'une fosse et puis y avait un peu d'herbe et une chaîne. Pas de cage. Je les ai regardée. ( J'ai un alligator à la maison, il s'appelle Allie. Il est mort, je l'ai eu à l'aérodrome. Il est empaillé.) Y souriaient tous. Alors j'ai sauté par-dessus la chaîne et j'ai marché sur l'herbe pour aller me pencher par-dessus la fosse et j'ai dit :
- Salut, les alligators !
Y en avait cinq. Y dormaient tous et y en avait un qui avait la bouche grande ouverte sans bouger. Et puis j'ai entendu toutes les classes hurler. Je m'ai retourné et j'ai vu Mlle Iris qui courait dans tous les sens. Et Shrubs lui a dit :
- Tout va bien, mademoiselle, je crois qu'y les connaît.
Mais Mlle Iris s'est mise à gueuler :
- Reviens ici tout de suite, Gilbert, tu m'entends, sinon tu vas avoir affaire à moi !
- Il ne s'appelle pas Gilbert, il s'appelle Gulp ! J'ai entendu quelqu'un dire ça dans mon dos et je m'ai tourné de nouveau ; c'était Jessica qui était près de moi.
- Tu ferais mieux de sortir tout de suite, je lui ai dit. Y vont te tuer et te bouffer, Jessica, c'est pas tes amis.
- Je vais me présenter, qu'elle a dit.
Le vent soulevait un tout petit peu sa robe et on voyait ses chaussettes qui montaient aux genoux. Et un des alligators a fait comme un coup de fouet avec sa queue.
- Je m'appelle Jessica Renton, elle lui a dit.
- Y comprennent pas, j'ai dit moi.
- Ca doit-être des alligators espagnols. Une fois j'ai vu un dessin animé où Popey donnait un coup de poing à un alligator et il l'envoyait en l'ai et quand il retombait c'était des sacs et des valises.
- Et alors ?
- Alors rien, elle a dit.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyLun 23 Mar - 18:23

Et elle s'est mise à marcher vers les alligators. Je l'ai attrapée par le bras.
- Viens, on s'en va.
Les élèves criaient encore plus fort. Mlle Iris se mordait la main et elle faisait des signes à un monsieur du zoo.
- Jessica, j'ai dit.
- Je m'appelle pas Jessica
- Comment tu t'appelles ?
- Contessa. C'est mon papa qui m'appelle comme ça. Mais toi tu ne peux pas.
Elle s'est encore approchée des alligators et y en a un qui a commencer à se retourner.
- Buenas dias, cocodrillo, a dit Jessica.
Et puis tout d'un coup quelqu'un nous a attrapés. C'était le monsieur du zoo. Mais Jessica a tiré sur son bras et s'est mise à courir à toute vitesse et, pendant qu'il la regardait, je m'ai échappé aussi et je m'ai mis à courir. On a ressauté la chaîne et on s'est enfui. On est passé en courant devant les léopards. (Une fois j'ai vu Popeye passer un léopard au détachant.) On est passé en courant devant les ours qui faisaient le beau comme des chiens. On est passé en courant devant les phoques. (Y jouent à la balle à la télé en faisant oumf, oumf ! c'est la barbe.) On est passé en courant devant les girafes et on a encore couru jusqu'aux éléphants. Jessica m'a battu. Elle court vachement vite, mon vieux ! Elle était même essoufflée.
Et puis tout d'un coup tous les élèves de troisième année sont venus vers nous en courant, c'était une vraie cavalcade de bisons et ils criaient tous. Mlle Iris venait aussi, en courant, je n'ai jamais vu Mlle Iris courir avant cette fois-là ça n'était pas normal à voir. Mlle Hellman et Mlle Craig venaient aussi.
Hellman m'a attrapé par le bras et a commencé à me secouer. Alors Jessica s'est retournée :
- Mademoiselle, mademoiselle, vous aviez dit qu'on aurait tous une glace en arrivant à la buvette. C'est là, la buvette ! On peut avoir une glace ?
Tous les élèves se sont mis à chanter "On veut une glace-heu, on veut une glace-heu !" et à tirer sur la manche de Mlle Hellman qu'a fini par me lâcher "D'accord", qu'elle a fait.
Ils y sont tous allés. Y z'ont tous mangé une lace sauf Jessica et moi. Elle s'était appuyée à un écriteau pour regarder les élépants. L'écriteau disait :

NE MANQUEZ PAS DE VENIR
VOUS TENIR LES CÔTES
DEVANT NOTRE SPECTACLE D'ELEPHANTS
16 H et 17 H 30

Il faisait chaud. Je regardais les éléphants, ils faisaient de la poussière en marchant, ils étaient trois. Ils étaient tout gris, tous secs et tout craquelés. Ils remuaient doucement, d'avant en arrière, d'arrière en avant, d'avant en arrière. Puis y en a deux qui se sont mis à reculer et celui du milieu a tourné en cercle. Et puis y z'ont tous avancé et ensuite y z'ont tous reculé. C'était tellement lent on aurait dit que ça durait des semaines.
(J'allais lancer le cri et ils se seraient réveillés et ils m'auraient emporté dans la jungle, mais je l'ai pas fait.)
Derrière nous tous les élèves de troisième année étaient en train de bavarder en mangeant des glaces et en se faisant engueuler.
Jessica était près de moi.
- Regarde les éléphants, Gulp ! elle m'a dit.
- Je m'appelle pas vraiment Gulp !, j'ai répondu.
- Je sais, elle a dit.
Et on restait l'un près de l'autre. Les éléphants allaient d'avant en arrière, d'arrière en avant, d'avant en arrière. Et Jessica a dit :
- Regarde, Gil, ils font leur spectacle d'éléphants même en dormant. Ils dorment mais ils ne peuvent pas s'arrêter.
Mlle Iris ne s'est pas assise à côté de moi dans le car pour rentrer. Elle s'est assise à côté de Marty Polaski

FIN DU 9.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyLun 23 Mar - 20:18

10

En rentrant de l'école après le zoo je me suis bagarré avec Harold Lund. C'est un grand affreux qui est copain avec Marty Polaski. Y m'a pris par surprise, ce qui est pas une manière régulière de se battre, mon vieux, y m'a sauté dessus et y m'a jeté par terre et y m'a coincé avec ses genoux sur mes épaules jusqu'à ce que Shrubs lui balance une poubelle sur la tête et l'à on a couru tous les deux jusque chez nous.
Dès que je suis arrivé à la maison, ma manman m'a dit : "Pas un mot !" pasqu'elle a vu que mon pantalon était tout vert aux genoux d'avoir traîné dans l'herbe. (Un pantalon neuf, j'l'avais eu à Best Clothing, oùsqu'il n'y a pas de porte aux salons d'essayage et qu'une petite fille a vu mon slip.)
- Non mais regarde-moi ça, a dit ma mère. Dans quel état tu es ! Avec qui t'es-tu battu cette foi-ci, hein ?
- Les juifs, j'ai dit.
- Quoi ?
Je suis parti. Elle m'a couru après et m'a attrapé par le bras.
- Dis-moi la vérité s'il te plaît.
Alors je la lui ai dite. Je m'avais fait écraser par une voiture conduite par un rabbin et il en était sorti et il avait que j'étais pas juif mais j'ai dit que si seulement y voulait pas me croire et on avait dû faire un bras de fer et je l'avais battu pasqu'il était faible et puis un nègre était venu qui avait que je pouvais être nègre si je préférais et j'avais d'ac et le rabbin s'était mis en rogne et y m'avait poussé dans l'herbe et j'étais rentré à la maison.
Je suis monté dans ma chambre. Ma manman a crié :
- Reviens ici immédiatement et dis-moi la vérité !
Mais je l'ai pas fait.
Je m'ai assis sur mon lit et j'ai pris quelqu'un. Câlinou-Singe, il m'attendait. Il m'a dit qui'l avait regardé par la fenêtre et que c'était moi qu'avais battu Harold Lund, pas Shrubs. J'ai jeté mon pantalon dans le toboggan à linge sale, qui est dans la chambre à Jeffrey derrière la porte. C'est une petite porte et puis ça glisse jusque dans la cave pour le linge sale. J'aimerais pouvoir y glisser, mais je suis trop grand. Et même mon pantalon il est pas descendu. Il est resté coincé à mi-chemin, ça s'entend très bien. Alors j'ai dû y jeter un livre ce qui est la méthode pour débloquer le toboggan à linge sale. Je suis allé dans mon tiroir prendre J'apprends l'orthographe : Livre I que je garde dans ma commode pour étudier pour le concours d'orthographe.
Seulement il y était pas. Je l'avais perdu. (Je suis désordre. Je ramasse pas mes affaires derrière moi. Ma manman elle dit toujours : "J'en ai par-dessus la tête de passer ramasser tes affaires derrière toi. Un de ces jours je vais arrêter et tout va s'entasser et quand il n'y aura plus moyen d'entrer dans ta chambre, qu'est-ce que tu fera, hein ?" Et moi je réponds : "J'irai en Floride") Mais au lieu de J'apprends l'orthographe : Livre I, il y avait La Petite Graine. Ma manman l'avait laissé dans ma chambre après nous l'avoir lu. J'ai regardé dedans. Y avait beaucoup d'images. Y avait grand-mère et grand-père et un petit garçon et une petite fille et des cochons et des bébés cochons et des vaches et des bébés vaches, et des poules et des oeufs. Et un zizi.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMar 24 Mar - 12:15

J'ai refermé le livre, je me sentais bizarre à l'intérieur. Je m'ai assis sur mon lit. Et puis la porte s'est ouverte et un poulet est entré dans ma chambre, il avait une crête qui était rouge. C'était comme de la peau et ça ballottait d'un côté et de l'autre. Il a grimpé sur mon lit et a essayé de s'approcher de moi et moi j'essayais de le repousser. Et puis il y eut un autre poulet et encore un autre. Ma chambre en était pleine et y en avait qui pondaient des oeufs et celui qui était sur mon lit a commencé à donner des coups de bec à mon zizi alors j'ai eu très peur et je l'ai frappé et sa crête s'est mise à gonfler et à devenir grosse et quand je l'ai touchée avec mes doigts et il en est sorti une espèce de jus blanc sur ma main. Et puis c'était plus un poulet ou une poule. C'était Jessica. Elle était assise sur mon lit avec une main sous sa robe et elle me regardait.
- Gilbert, qu'est-ce que tu fabriques, a crié ma manman depuis l'escalier, ça va ?
J' ai ouvert la porte en me frottant les yeux.
- Tu t'étais endormi, elle m'a dit. Il est presque l'heure de se mettre à table. Va vite te laver les mains et descends. Et ne réplique pas à ton père, il est d'une humeur massacrante.
Je suis allé me laver dans la salle de bains. (J'ai utilisé une savonnette Sweetheart, c'est celles que je préfère, elles ont des dessins gravés dessus.) Quand je suis retourné dans ma chambre me changer y avait plus ni poulet ni Jessica. J'ai remis La Petite Graine dans ma commode et je suis descendu dîner.
- Je croyais que tu devais réviser pour ton concours d'orthographe, m'a dit Jeffrey.
Il était en train de regarder les filles dans un magazine, les publicités pour les sous-vêtements.
- On est en république, non ?
- Tiens, fume, il m'a dit en faisant un geste comme ça au-dessus de son zizi que c'est pire qu'un gros mot.
Mon papa l'a tapé. Il était d'une humeur massacrante.
Pour dîner manman avait fait de la poitrine. C'était délicieux et nutritif. Sauf que Jeffrey arrêtait pas de chahuter. Il me donnait des coups de pied sous la table. Mais après dîner y m'a aidé à réviser pour le concours d'orthographe.

Le concours d'orthographe a eu lieu deux semaines après les zoo. C'était l'automne, octobre. (Je m'en souviens pasque mon papa m'a donné son blouson de plastique jaune. Il est super-chouette mon vieux. Les manches gonflent un peu sur moi pasqu'elles sont trop longues mais j'aime que ça soye en plastique, pas en tissu. Mais la fermeture à glissière est cassée, c'est pour ça que je l'ai eu.)
Pendant deux semaines Jeffrey m'avait aidé à réviser. Je m'ai servi de J'apprends l'orthographe : Livres I, II et III.. Jeffrey en avait deux qu'il avait gardés d'avant et Mlle Iris m'avait prêté le troisième. Et aussi je me servais d'un dictionnaire. Jeffrey me demandait des mots et moi je les épelais.
D'abord il y a le concours d'orthographe de la classe, puis celui de toutes les classes de même année, puis celui de l'école, celui de toute la ville et je sais plus quoi encore après. Celui de ma classe je l'ai remporté en épelant liquoreux. J'ai eu droit à une petite image collante sur mon front. C'était une dinde. (Mlle Iris avait fini ses étoiles) Ma manman m'a dit qu'elle était très fière de moi et elle m'a emmené chez Maxwell après l'école et elle m'a dit que je pouvais choisir un jouet pas trop cher. J'ai demandé Zorro. C'est un modèle déjà monté. Il est super. Y a des tas de modèles et de maquettes chez Maxwell mais c'est Zorro le plus grand. Jeffrey dit que c'est pasqu'il est d'une autre marque. Mais moi je crois que c'est pasqu'il est espagnol. De toute manière il était trop cher, alors j'ai eu une nouvelle boîte de soldats. Mais manman a dit que si je gagnais le concours d'orthographe des trois troisièmes réunies, je pourrais avoir Zorro.

PAUSE MIAMMIAM
Exclamation
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMar 24 Mar - 15:48

La veille du concours, j'étais nerveux. J'ai eu ma pleurodynie. Alors j'ai emporté J'apprends l'orthographe : Livre I avec moi au cabinet pour m'entraîner encore.
- Gilbert, qu'est-ce que tu fabriques là-dedans ? elle a demandé ma manman.
- Rien, que j'ai répondu.
- C'est bizarre, j'aurais juré que tu chantais Heartbreak Hotel ! qu'elle a dit. (Et pourtant, c'était exactement comme le disque. Mais alors exactement.)
Le lendemain j'étais même pas nerveux ce qui m'a surpris mais c'était comme ça. Je m'ai levé j'ai mangé mon petit déjeuner et puis Shrubs est passé me prendre comme toujours et puis il est allé au salon et il a chipé des bonbons dans le truc en verre de manman comme toujours, et puis on est parti. J'y ai dit que peut-être j'allais avoir le Zorro de chez Maxwell et il a dit : "Eh ben dis donc."
A la cloche j'avais des fourmis dans les jambes. (Pas des vraies fourmis.) On avait d'abord cours avec Ackles la prof de sciences nat. Elle est du Sud, elle nous appelle "les amis". Et puis aussi elle a un calepin dans lequel elle te colle un zéro si tu te conduis mal. Elle appelle ça "un bon gros zéro". Ce matin-là, Marty Polaski a levé le doigt quand elle a demandé qui avait quelque chose d'intéressant à raconter.
- Ce matin, j'étais chez moi occupé à fabriquer une petite chaise électrique quand je me suis tranché le doigt par accident. Mais je l'ai ramassé par terre et je l'ai mis dans une petite boîte pour pas le perdre. Et le voilà !
Il a sorti une petite boîte blanche et dedans y avait du coton et sur le coton y avait son doigt dis-donc ! La mère Ackles est devenue toute blanche comme si elle allait dégobiller. Marilyne Kane est tombée dans les pommes. Et alors Marty nous a fair voir qu'y avait un trou dans le fond de la boîte et qu'il avait passé son doigt par le trou. - Il a eu droit à un bon gros zéro dans le calepin de la mère Ackles, les amis.)
Et puis une fille est venue dans la classe et elle a dit :
- Est-ce que les finalistes pour le concours d'orthographe des troisièmes veulent bien me suivre en salle 215 ?
Et j'y suis allé.
Dans la salle 215 tous les élèves étaient debout contre le mur comme un peloton d'exécution. Mlle Iris et Mlle Kolshar étaient assises au milieu de la salle sur leur fauteuil de professeur. Mlle Kolshar était dans un mauvais jour, ça se voyait tout de suite. Je me suis mis debout en face d'une fenêtre et j'ai regardé dehors. C'était l'automne et les feuilles tombaient des arbres. Ils étaient en train de devenir chauves.
La salle 215 c'est la salle de Mlle Iris. Elle avait encore d'accroché le tableau d'affichage que j'avais fait pour la Journée Portes Ouvertes. (La Journée Portes Ouvertes c'est quand vous venez à l'école avec vos parents et puis tout le monde fait la queue pour faire connaissance des maîtresses qui peuvent leur raconter des tas de mensonges sur vous. Mon tableau d'affichage était un cheval au galop avec d'écrit "Tous premiers !" On peut accrocher des notes et des feuilles de papier après. C'est moi qui l'avais fait. Je suis un artiste. Je suis bon en dessin. Mlle Verdon, la prof de dessin, elle dit que j'ai du talent. J'aime faire des bulletins d'affichage. On a le droit de se servir des ciseaux de maîtresses qui sont pointus et risquent de vous crever un oeil.)
Quand tout le monde a été installé, Mlle Iris nous a dit les règles du concours d'orthographe.
- Nous demanderons à chaque élève un mot à la fois. Vous avez le droit de nous le faire répéter. De nous demander de l'utiliser dans une phrase.Mais une fois que vous avez commencé à épeler nous ne pouvons plus rien dire et vous n'avez pas le droit de changer d'avis en cours de route.
Et alors la porte s'est ouverte et Mlle Klegan est entrée. C'est une maîtresse. Y avait quelqu'un avec elle. Qu'elle tirait par le bras. C'était Jessica.
- Allez, mademoiselle, faites-moi le plaisir d'aller prendre votre place parmi vos camarades. Et plus vite que ça.
Jessica a jeté à Klegan un regard noir. Elle portait un livre. Il était recouvert de papier noir, il venait de la bibliothèque de l'école.
- Veuillez déposer ce livre, mademoiselle, a dit Kolshar. Les livres sont interdits pendant les concours d'orthographe.
- Il a fallu que je la traîne jusqu'ici, a dit Mlle Klegan.
- Pourquoi ? a demandé Mlle Iris.
Klegan s'est torunée vers Jessica et elle a répété :
- Pourquoi ?
- Mais comment voulez-vous que je le sache, bon sang ! a fait Jessica. (C'était pas une façon de parler devant des maîtresses. Tout le monde a attendu.°
- Je ne vais certainement pas vous encourager à continuer sur ce ton, espèce de péronnelle, taisez-vous ! a dit Klegan. Et faites-moi le plaisir de ranger ce livre dans votre pupitre et finissons-en !
Jessica a attendu une minute mais elle a quand même rangé le livre. Mlle Kolshar a dit "Perci, Fran", à Mlle Klegan qui est repartie.
Et le concours d'orthographe a commencé.
Mlle Kolshar a demandé gamin à Mike Funt.
- Vous pouvez l'utiliser dans une phrase s'il vous plaît ? a demandé Mike.
- Oui. C'est un petit gamin.
- Gamin. G-A-M-I-N. Gamin.
Mlle Iris a demandé promenade à Marion Parker.
- Promenade. P-R-O-M-E-N-A-D-E. Promenade.
Mlle Kolshar a demandé à Tommy Halsey bicyclette.
- Byciclette. B-Y-...
Mais il s'est rendu compte qu'il se trompait et il s'est rassis en pleurant presque.
Mlle Koshar a demandé bicyclette à Ruth Arnold.
- Vous pouvez l'utiliser dans une phrase s'il vous plaît ?
- Oui. Je viens à l'école à bicyclette.
- Bicyclette. B-I-C-Y-C-L-E-T-T-E. Bicyclette.
Elle a épelé en souriant. Je déteste Ruth Arnold. C'est toujours le chouchou pasqu'elle est tellement maligne et qu'elle joue du violon. une fois je lui ai posé une devinette :

L'aéroplane rugit et vrombit dans les airs
Peux-tu m'épeler ça sans "r" ?

Elle n'a pas pu, Ruth Arnold. Alors je lui ai dit : "Ca, C-A, ça ; ah, ah" ! Pour ne rien vous cacher, je voudrais la tuer, moi, Ruth Arnold. Une fois, en instruction civique, elle m'a cafté pasque je montrais à Shrubs comment qu'on fait pour faire croire qu'on s'arrache le pouce. j'ai dû aller voir dans le couloir si la mère Crowley (qui nous fait instruction civique) y était et j'ai manqué un contrôle et elle m'a collé un zéro alors que je parlais même pas d'abord. (Je faisais plutôt de la pantomime, comme on a appris en classe.)
Mlle Iris m'a demandé automne. J'ai épelé facile j'ai même pas eu à lui demander une phrase. Mais Ruth Arnold a levé le doigt et elle a dit :
- Mademoiselle, mademoiselle ! C'est pas juste ! Y a le mot "automne" sur le tableau d'affichage. Là dans les papiers, Un poème d'automne. C'est Gil qui a fait le tableau, il a vu.
- C'est pas vrai, menteuse ! j'ai dit moi.
- On ne vous a pas donné le signal de parler, a dit Koshar.
Mais elle a dit que Ruth Arnold avait raison et qu'il fallait que Mlle Iris me demande un autre mot.
- Attends un peu, Helen, a répondu Mlle Iris, je ne trouve pas juste que Gilbert doive épeler un deuxième mot. D'ailleurs, ce n'est pas lui qui a affiché ces papiers. C'est moi. Il a seulement fabriqué le tableau d'affichage.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMar 24 Mar - 16:58

- Bon, eh bien, c'est moi qui vais lui demander un mot, alors, a dit Mlle Kolshar.
- Il n'en est pas question, a dit Mlle Iris.
Elle devenait toute rouge et tous les élèves commençaient à ouvrir de grands yeux.
- Mais enfin regarde, tu vois bien que c'est sur le tableau, a dit Mlle Koshar.
- Mais ça ne va pas, non ? Il ne peut pas voir le tableau de là où il est.
Les deux maîtresses se sont mises vraiment en colère et elles se regardaient en chiens de fusil. Et puis Mlle Iris a dit que si quelqu'un devait vraiment me demander un mot de plus, ce serait elle. Et elle m'a demandé alternativement.
- Vous pourriez l'utiliser dans une phrase s'il vous plaît ?
- Oui. La règle d'un concours d'orthographe c'est que les maîtresses posent alternativement les questions.
- Alternativement. A-L-T-E-R-N-A-T-I-V-E-M-E-N-T. Alternativement.
Alors Mlle kolsher a demandé détruire à Joan Overbeck et Mlle Iris a demandé négligence à Irving Klein. Et Mlle Kolshar a demandé exagération à William Gage qui s'est trompé mais n'a pas voulu s'asseoir. Mlle Kolshar lui a dit de s'asseoir mais rien à faire, il restait à regarder par terre sans bouge. Y voulait pas avoir perdu. Alors c'est Mlle Iris qui lui a parlé :
- Ecoute, William, mon bonhomme, ce sont les règles et il faut que tout le monde les respecte, tu comprends, mon grand ? Tu auras de nouveau tes chances au semestre prochain. Je parie que tes parents seront déjà très fiers de toi en apprenant que tu es allé aussi loin dans le concours.
Alors William s'est assis et Mlle Kolshar a de nouveau regardé Mlle Iris en chien de fusil.
Et puis ça a été le tour de Jessica. Mlle Iris lui a demandé comment mais Jessica a eu l'air de ne pas entendre.
- Jessica.
- Oui ?
- Comment.
- Comment quoi ?
Tout le monde a ri. Kolshar était folle de rage.
- Comment c'est votre mot, petite écervelée. Epelez-moi ça plus vite que ça !
- C-A.
- Dites donc, Jessica, vous préféreriez peut-être renoncer à votre droit de concourir pour vous rendre directement au bureau de la directrice ? a dit Kolshar. C'est ça que vous voulez ? Ca peut s'arranger très facilement mais croyez-vous que vos parents trouveront ça amusant ?
Ensuite, c'est Mlle Iris qui a parlé :
- Jessica, ou bien tu épelles un mot, ou bien je te colle un zéro en orthographe pour le semestre entier, nous sommes bien d'accord ?
Elle était furieuse aussi. Mais j'ai pensé quelque chose. J'ai pensé que Jessica était très forte en classe et qu'elle allait gagner le concours d'orthographe. Et je suis devenu très inquiet.
- Comment, a dit Mlle Kolshar.
- Pourriez-vous l'utiliser dans une phrase s'il vous plaît ?
- Comment allez-vous ?
- Comment, a dit Jessica. M-O-X-P-L-Y-T. Comment.
Personne n'a rien dit, tout le monde ouvrait de grands yeux. Jessica restait debout sans bouger. Et puis, très, très doucement, Mlle Kolshar a dit :
- Filez au bureau de la directrice, mademoiselle.
Jessica a repris son livre dans le pupitre et elle a pris la porte. Dave Sutton a fait : "Po-pom, po-pom, po-pom-po-pom..." (C'est la musique de la panthère rose à la télé.)
- Qui vous a donné le signal de parler ? a demandé Kolshar.
Et puis les mots ont commencé à devenir difficiles. Les élèves savaient pas les épeler et ils abandonnaient le concours. Helen Tressler est sortie sur cellophane. Audrey Burnstein aussi, celle qui porte un apparel dentaire. Et cinq élèves sont tombés sur yacht, jusqu'à ce que Ruth Arnold l'épelle correctement. Elle n'a pas manqué non plus décorum et nausée. Moi, j'ai eu hospitalier et incriminer. On n'était plus que quatre en jeu. Nancy Kelton es tombée sur engrais et Sidney Weiss après elle. Mais Ruth Arnold a encore réussi. Y restait plus qu'elle et moi.
Mlle Iris m'a demandé attraper.
- Vous pouvez l'utiliser dans une phrase, s'il vous plaît ?
- Oui. Si tu ne cours pas plus vite je vais t'attraper.
- Attrapper. A-T-T-R-A-P-P-E-R. Attrapper.
- Ruth Arnold, elle a fait Mlle Iris. Attraper.
Et j'ai su que je m'étais trompé. Tout d'un coup j'ai eu l'impression que j'allais tomber. J'avais perdu le concours d'orthographe. Ruth Arnold a dit :
- Atraper. A-T-R-A-P-E-R.
Elle s'était trompée aussi. J'ai failli éclater de rire.
Mlle Kolshar m'a demandé finance.
- Finance? F-I-N-A-N-C-E. Finance.
Je l'ai dit un peu au hasard mais sans me tromper. Et alors Mlle Iris a demandé scène à Ruth Arnold.
- Sène. S-E-N-E. Sène, a dit Ruth Arnold.
Et moi, je le savais, je le savais ! Je le savais à cause de "la grande scène du II" que j'avais cherchée au dictionnaire ! Alors je l'ai bien épelé. Et Mlle Kolshar m'a demandé nécessaire.
- Nécessaire. N-E-C-E-S-S-A-I-R-E. Nécessaire !
Mlle Iris s'est mise à applaudir. Kolshar lui a lancé un regard mais j'avais gagné le concours d'orthographe ! Le concours de toutes les troisièmes années ! Et je me suis mis à applaudir aussi. Je m'applaudissais. Mlle Kolshar a fair remarquer que ce n'était pas très intéressant. Mais j'applaudissais encore et encore. j'ai applaudi jusqu'à ce que tous les autres soient sortis. Mlle Iris m'a donné un baiser sur le front et elle m'a dit :
- Va donc au bureau chercher ton prix, voilà un billet.
C'est ce que j'ai fait.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMar 24 Mar - 19:31

Devant le bureau il y avait quelqu'un d'assis sur le banc où s'asseyent les méchants et attendant de se faire engueuler par la directrice. c'était Jessica. Je suis passé devant elle, et je suis entré dans le bureau, sans rien lui dire pasqu'elle ne m'avait pas vu, elle était en train de lire son livre. J'ai demandé à la secrétaire rousse pour mon prix. Elle m'a dit que c'était un dictionnaire. Que j'aille l'attendre dehors, assis sur le banc. Alors j'y suis retourné. Jessica lisait toujours. J'ai vu, c'était l'Etalon noir.
La cloche a sonné. Tous les élèves sont allés à leurs casiers. Ils m'ont vu assis sur le banc. J'ai dit :
- J'ai pas été puni. Je viens de gagner le concours d'orthographe.
Comme ça personne n'a pensé que j'étais puni. Mais Jessica, elle, elle a rien dit, elle continuait de lire. Au bout d'un moment, elle a posé le livre et elle a regardé dans le hall, mais personne en particulier. Personne. Et elle a dit :
- Pour le moment, il doit être dans le Wyoming. Il a commencé dans le Montana, avec tout le troupeau, c'est lui le chef parce qu'il est le plus grand et le plus sauvage, personne ne peut le monter que moi. Mais maintenant il vient tout seul.
- Qui ça ? J'ai demandé.
Elle s'est tournée et elle m'a regardé droit dans la figure et j'ai vu ses yeux. Y ont géants, mon vieux, verts avec des éclats marron dedans.
- Blacky, elle a répondu. Mon cheval.
- Ah, bon.
Et puis on a plus rien dit pendant longtemps. Les élèves ont arrêté de passer devant nous, les protes des casiers ont cessé de claquer et tout est resté coi et tranquille dans le hall de l'école.
Et puis Jessica a dit quelque chose :
- Tu sais, Gil, je t'ai laissé gagner le concours d'orthographe, elle a dit. Parce que tu en avais très envie.

FIN DU 10. ...
Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMer 25 Mar - 14:40

11

Une fois j'avais cinq ans. J'allais souvent en voiture. Je me mettais à côté de papa sur la bosse. La bosse c'était au milieu du siège avant, là où il n'y avait pas de couture. Ca me soulevait comme ça je pouvais voir. C'était ma place spéciale à moi tout seul. Une fois on est allé jusqu'à Frankfort dans le Michigan et j'ai passé tout le voyage sur la bosse.
Tout le voyage.
Et puis un jour mon papa nous a emmenés Jeffrey et moi dans la boutique Hanley-Dwson Chevrolet pour acheter une nouvelle voiture. On y est allé dans notre vieille voiture. J'étais assis sur la bosse. Et puis on est monté dans la nouvelle voiture. Elle avait une drôle d'odeur. Papa est monté et il a démarré. On est parti. J'ai regardé par la vitre arrière notre vieille voiture et je lui ai fait au revoir avec la main.
- Et notre vieille voiture, papa ? J'ai demandé.
- Quoi, ce tas de ferraille ? On s'en fiche.
J'ai regardé le siège avant. Y avait pas de bosse.Mon papa a expliqué :
- C'est parce que cette petite merveille a le moteur à l'arrière. Vous avez vu toute la place supplémentaire que ça nous donne ?
J'ai posé mon menton sur le dossier du siège arrière et j'ai regardé notre vieille voiture par la fenêtre arrière. J'ai même pleuré, peut-être. Et Jeffrey m'a dit :
- Qu'est-ce que t'as à pleurer, bébé ?
Et j'ai dit :
- J'ai pas de place pour m'asseoir.

FIN DU 11.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMer 25 Mar - 15:43

12

Je suis à la résidence Home d'Enfants les Pâquerettes depuis deux semaines et demie maintenant. Tous les jours le facteur vient mais je ne reçois aucune lettre de Jessica. Et tous les jours je demande au Dr Nevele si y a une lettre pour moi et il me répond non.
Ce matin j'étais assis devant la table où nous jouons des fois à des jeux dans mon aile. J'étais en train de fabriquer monsieur Tête de Patate. Il était en pâte à modeler, pas en vraie pomme de terre comme à la maison. J'étais en train de lui mettre un nez quand Mme Cochrane est entrée en disant qu'elle avait une grande nouvelle.
- J'ai de très bonnes nouvelles ce matin, qu'elle a dit en souriant vraiment très faux-jeton. La nouvelle piscine est terminée. A partir d'aujourd'hui, tous les pensionnaires des Pâquerettes pourront y aller, quand ce sera leur tour. On a fait un emploi du temps et figurez-vous que nous sommes dans le tout premier groupe ! Pour de la veine, c'est de la veine, non ? Dès que nous aurons fini le petit déjeuner, nous irons nager !
Tous les enfants ont crié : "Ouah, super Exclamation "
Sauf un. Moi. Je suis resté à faire mon monsieur Tête de Patate. Je lui ai mis un autre nez, un grand comme celui du Dr Nevele, sauf qu'il avait pas de poils à l'intérieur comme le sien, ce qui me rend malade tellement c'est dégoûtant, pour ne rien vous cacher.
Le premier jour à la Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes, on m'avait parlé de cette nouvelle piscine en construction et des fois, j'entendais des bruits, c'était très loin dans les sous-sols. Avant, on mettait tous les enfants dans un car pour les emmener nager à l'YMCA (Association chrétienne de jeunes gens (N.d.T).
Je déteste l'YMCA, je voudrais pouvoir la tuer. (Une fois l'oncle de Shrubs a payé l'inscription à l'YMCA pour Shrubs et moi pendant un an. C'est un goy. Comme la maman de Shrubs. Je ne suis allé à l'YMCA qu'une fois parce qu'elle me file les trouilles. Y a des croix partout et des images de Jésus-Christ sur tous les murs et j'ai vu dans les douches que tous les hommes avaient un zizi à manche longue Razz )
- Bien sûr, nous devons tous nous conduire comme des anges, disait encore Mme Cochrane. Si nous voulons avoir le droit d'aller à la piscine. Nous ne pouvons pas envoyer les garnements à la piscine n'est-ce pas ? Ce serait injuste pour les autres enfants, ceux qui font un effort pour se tenir bien.
J'ai ajouté encore un nez à monsieur Tête de Patate.
Manny a dit qu'il voulait pas aller se baigner pasqu'il avait pas de maillot et Mme Cochrane a dit que des costumes de bain seraient mis à notre disposition. Ca voulait dire qu'on nous prêterait des maillots. Tous les enfants ont crié "hourra !" sauf Howie qui se curait le nez. Je l'ai vu (j'aime bien me curer le nez de temps en temps pasque j'aime bien les loups. Je les roule et je les jette. A l'école, des fois, je suis assis à côté de Marty Polaski et y se cure le nez et me montre et y se met à chanter Qui est-ce qui a peur du grand méchant loup ? Il est fort pour les blagues, il est rigolo, mais c'est un garnement.)
Tous les enfants de notre aile étaient en train de sauter et de danser en chantant : "On va à la piscine-neuh ! On va à la pisci-neuh !"

P'tite pause
Exclamation
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMer 25 Mar - 16:30

Sauf moi. Alors Mme Cochrane s'en est aperçue et elle est venue vers moi et elle a regardé monsieur Tête de Patate. Il avait plus que des nez.
Quand tout le monde a été habillé on est allé au petit déjeuner. Y avait des oeufs au plat avec les jaunes qui faisaient comme des yeux. J'étais assis à côté de Robert. Il pleur tout le temps. Alors je lui ai dit :
- Eh ! Robert ! Regarde un peu ça. On dirait que cet oeuf c'est ton oeil, d'ac ?
Il a dit d'ac et j'ai planté mon couteau dans le jaune qui a coulé sur toute l'assiette. Et il s'est mis à pleurer. Alors je lui ai donné un coup de poing dans la bouche et il a aspergé Mme Cochrane de céréales. Elle en avait partout. Elle s'est fichue vraiment en rogne et elle m'a attrapé la main à travers la table, c'était un poing. Et j'ai tiré et mon point s'est écrasé sur mon assiette et l'a cassée en morceaux. un morceau a frappé la figure de Rober qui s'est mis à hurler. Tout le monde s'est retourné vers nous pour voir ce qui se passait. Alors je me suis levé sur ma chaise et j'ai commencé à marcher sur la table, dans les assiettes de tout le monde et j'ai renversé les carafes d'eau. J'ai balancé un bon coup de pied dans mon verre de jus d'orante et il a valdingué à travers toute la selle et il est allé frapper Rudyard dans le dos. Il s'est retourné, il m'a vu, mais il n'a rien dit.
Mme Cochrane s'est levée et m'a attrapé par la ceinture en criant à un employé de la Résidence Homme d'Enfants les Pâquerettes qui était à la table d'à côté de venir l'aider. Et le monsieur s'est levé et il est venue me prendre alors je lui ai donné un coup de pieds dans le ventre et il m'a pris les bras et me les a tordus et je pouvais plus bouger et il me serrait vraiment fort. Il m'a emporté de la salle à manger.
Mme Cochrane est venue aussi.
Quand on est arrivé au bureau du Dr Nevele il y avait déjà quelqu'un dedans, la porte était fermée alors l'employé m'a fait asseoir sur le banc et m'a tenue très serré. Mme Cochrane a frappé à la porte et elle est entrée dans le bureau. J'ai essayé de mordre le monsieur mais il tiré si fort sur mes bras que j'ai cru qu'il allait les casser. Je pouvais plus bouger. Et puis Mme Cochrane est sortie du bureau et elle avait la figure rouge. Juste derrière elle venait une dame. j'ai arrêté d'essayer de mordre l'employé. J'ai regardé la dame et elle m'a regardé. Je ne savait pas quoi faire. C'était la mère de Jessica.
Elle me regardait comme si elle était paralysée, gelée sur place, comme si j'étais un monstre. Et puis elle a regardé ailleurs sans dire un seul mot et j'ai vu qu'elle tremblait.
Le Dr Nevele est sorti, il a posé la main sur son dos et elle l'a regardé lui et puis moi et lui a fait oui avec la tête et elle est partie. J'ai rien fait du tout. L'employé m' lâché et le Dr Nevel m'a dit d'entrer dans son bureau. Il était en colère.
- Bon, que se passe-t-il, cette fois ? qu'il a demandé.
- Rien.
Il a sorti un tas de papiers d'un tiroir de son bureau mais ils lui ont glissé des mains et sont tombés par terre.
- Merde, il a dit.
- Faut pas dire des gros mots, docteur Nevele, j'ai dit, moi.
Il a ramassé les papiers un par un, mais il y en avait deux attachés ensemble par un trombone qui restaient par terre sous le bureau. Lui ne les voyait pas mais moi si. Je les ai touchés avec ma chaussure.
- Bon, il a dit, qui a commencé cette fois-ci ?
- Moi, j'ai dit.
- Que s'est-il passé ?
- Rien. Est-ce que je peux aller en Salle de Repos ?
- Non, qu'il a dit. Pas question. Chaque fois que tu as la moindre contrariété tu files dans cette fichue Salle de Repos écrire sur le mur au lieu de te confier à moi. Peut-être que si je t'empêche d'aller là-bas tu me parleras.
- Docteur Nevele, que je lui a dit, jamais je vous parlerai, jamais.
Et je m'ai levé j'ai été jusqu'à sa bibliothèque et j'ai posé ma main dessus comme si j'allait encore la fiche par terre. Mais il m'a repoussé sur le fauteuil et il a sorti la ceinture. Il l'a mise autour de moi lui-même cette fois, et il l'a serrée très fort. j'ai essayé de la desserrer, elle me pinçait.
- Laisse-la ! qu'il a hurlé.

A TOUTE Exclamation ... Basketball Basketball
J'ai eu peur. Je l'avais encore jamais entendu crier.
- Tu vas rester ici mon garçon ! Et réfléchir un peu à tout ça.
Et puis il est sorti du bureau. Et j'étais seul.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMer 25 Mar - 17:33

J'ai pensé à une fois où on était allé à Frankfort dans le Michigan, avec mon papa et ma manman et mon grand frère et puis on était allé au Grystal Lake pour nager sauf que moi je voulais pas pasque je savais pas mais on y est allé quand même. Mon papa m'avait mis une ceinture de sauvetage qui était froide et toute mouillée pasque quelqu'un s'en était servi avant moi, c'étais orange avec des boucles qui m'ont pincé le nombril quand il les a fermées. Je pleurais, j'arrêtais pas de pleurer. Y m'a ramassé et il a dit ; "Ca suffit fiston, tu veux donc que tout le monde sache que tu ne sais pas nager ?" Et il m'a fait honte. Mon père m'a emporté dans l'eau. Il m'a emporté tout au bout là où c'est profond, là où j'ai pas pied où y a de l'eau au-dessus de ma tête. J'ai crié : "Me lâche pas, s'il te plaît, me lâche pas !" et il a dit : "Je ne te lâcherai pas, voyons." "Je veux sortir ! Je veux sortir !" Je hurlais. "S'il te plaît !" Mais non, y ne voulait pas. Il m'emmenait encore plus loin. Et puis il a commencé à me mettre dans l'eau. "Non !" que j'ai encore hurlé mais il a commencé à me lâcher. Il a dit : "Tu n'as pas à t'en faire, tu as une bouée une ceinture de sauvetage !" Et il m'a lâché. j'ai essayé de m'accrocher à lui, de m'agripper mais il m'a dit : "Eh, attention avec tes ongles !" "Non, papa ! Non !" je hurlais. "Je vais me noyer ! Je vais me noyer !" Mais ça ne l'a pas empêché. Il m'a lâché et d'un seul coup je voyais plus rien. C'était monté au-dessus de ma tête et j'avais commencé à couler et il faisait un froid terrible dans mes oreilles et je voyais plus rien et j'entendais plus qu'un gros bruit comme un train qui passe. J'ai voulu respirer mais il m'est entré que de l'eau et je m'ai mis à étouffer. Et puis il m'a repris. Je toussais, je toussais, j'arrivais pas à m'arrêter de tousser. Je l'ai tapé à coups de poing en criant, criant. En criant si fort que j'entendais rien d'autre. "Tout va bien fiston", il me répétait dans l'oreille. "Tout va bien, tout va bien." Mais c'était pas vrai. Alors il m'a ramené au bord mais je m'ai dit quelque chose à moi-même. Dans ma tête. J'irai plus jamais nager, plus jamais.
Le Dr Nevele est revenu. J'avais enlevé la ceinture. je l'avais enlevé tout seul. Y s'en est même pas aperçu.
- Tu sais, Gilbert, il m'a dit, on vient de terminer la nouvelle piscine. Mais si tu continues à te comporter aussi mal je t'interdirai provisoirement d'aller te baigner avec les autres. C'est ça que tu veux ? Que je t'interdise la piscine ?
Alors je suis allé jusqu'à son bureau, j'ai pris tous les papiers qu'étaient dessus et je les lui ai jetés à la figure et j'ai couru jusqu'à la fenêtre et j'ai cassé un carreau d'un grand coup de point et j'ai hurlé :
- Je veux renrer chez moi, je veux rentrer chez moi, je veux rentrer chez moi !
Le Dr Nevele m'a attrapé.
- Bon, c'est complet ! J'en ai par-dessus la tête. Vas-y dans ta fichue Salle de Repos ! Vas-y ! Mais tu seras privé de piscine, tu m'entends ! Tout le monde ira à la piscine sauf toi ! Allez, disparais, sors d'ici !
J'ai tendu la main pour ramasser sous son bureau les papiers qui étaient tombés. Vite vite je les ai mis dans ma poche et j'ai été dans la Salle de Repos.
Je m'ai assis dans un coin et j'ai taillé mon crayon avec mes dents pour écrire. Ca m'a fait la langue toute noire. J'ai pensé aux affiches oùsqu'on met du crayon sur les dents des dames pour faire croire qu'elles en ont plus...

PAUSE Exclamation
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyMer 25 Mar - 19:40

La porte s'est ouverte. C'était Rudyard, il m'a regardé dans le coin et il a mis un doigt contre sa bouche pour faire chut ! Il est venu s'asseoir en face de moi, dans l'autre coin, tourné vers le mur.
- Le Grand Salut ! qu'il a chuchoté.
Et puis il a mis sa main sous son menton, comme ça, et il a gigoté ses doigts pour faire la barbichette.
Je le regardais.
- Le Grand Salut, il a répété de nouveau, et il l'a fait.
Et puis il a soupiré un peu comme ça et il m'a dit :
- C'est le grand Salut, Gil (et il l'a refait), c'est juste pour que tu le connaisses.
Il s'est appuyé en arrière contre le mur, il a fermé les yeux et il les a rouverts. Par-dessus ma tête, il regardait mon mur.
- Quelle jolie écriture, il a dit. Et puis les lignes sont très droites, aussI
Je me suis levé d'un bond et je me suis mis devant le mur en hurlant :
- Non ! Y faut pas que tu regardes. Rudyard, c'est à moi, c'est privé !
- Même un tout petit peu ?
- Non !
Il a tourné le dos au mur en disant :
- D'ac Gil. Cochon qui s'en dédit.
- Et n'écris plus dessus non plus, le Dr Nevele a dit qu'y avait que moi qui peux écrire dessus.
Il s'est tourné de nouveau.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire que je n'écrive plus dessus ?
Je lui ai montré l'endroit où c'était pas mon écriture, où il avait écrit Il voulait voir s'envoler les minutes.
- C'est pas moi qui ai écrit ça, il a dit.
Il mentait pourtant, pasque je savais que c'était lui qui l'avait écrit, je le savais. Et puis j'ai vu qu'il avait quelque chose de passé dans sa ceinture et je lui ai demandé ce que c'était. Il m'a dit que c'était de la sauce piquante pour mettre dans la bouche des enfants fous qui mordent pour leur apprendre à ne plus mordre. J'ai déjà vu ça à la Résidence Home d'Enfants les Pâquerettes. C'est comme sur une petite éponge et ça brûle la bouche des enfants et alors ils ne mordent plus. Ils poussent des cris. Mais jamais j'avais vu Rudyard s'en servir. Je lui ai demandé pourquoi y s'en sert pas.
- J'aime pas les plats épicés, il a dit.
Et puis il a plus rien dit et moi non plus. On est simplement restés assis, comme ça, sur le plancher, sans rien dire. Et puis il s'est levé pour partir.
- O% tu vas ? J'ai demandé.
- Nulle part, il a répondu.
Et il a traversé le vestibule pour aller dans une pièce spéciale qui est là et qu'on appelle Salle de Thérapie Ludique où on emmène les enfants pour que les docteurs les regardent jouer avec tous les trucs qui sont là et écrivent des choses sur leur carnet. Moi j'étais jamais allé dedans. J'ai suivi Rudyard.
Il avait laissé la porte ouverte alors je suis entré. Il était assis sur une chaise au milieu de la pièce et tout autour de lui il y avait des choses pour jouer sauf qu'elles avaient pas l'air tout à fait normal. Il y avait une grosse maison de poupée avec des gens en bois à l'intérieur, il y avait une manman, un papa et même un petit chien. Il y avait une boîte avec d'autres personnes de bois dedans, il y avait un docteur et une infirmière, et un policier et un facteur. Rudyard était assis, les mains repliées sur les genoux, il ne disait rien. Il était seulement assis sans rien dire.
J'ai pris le petit facteur de bois dans la boîte et je l'ai assis sur mes genoux et il m'a dit que Jessica allait très bientôt m'écrire des lettRes et qu'il me les apporterait alors que j'avais pas à m'en faire.
- D'ac, j'ai dit, je m'en fais pas.
- Moi si, a dit Rudyard.
- Je te parlais pas à toi.
- Tant mieux,il a dit, pasque moi je te parlais pas à toi non plus.
- A qui tu parlais ?
- A moi-même, a dit Rudyard.
Et il a levé sa main devant ses yeux et il s'est mis à gigoter les doigts.
- Fais pas ça, je lui dit pasque ça m'énervait.
Il fait comme un dingue des fois et ça ne me plaît pas. Mais y s'est pas arrêté. Il l'a fait encore plus. J'ai reposé le facteur et je suis allé jusqu'à lui et je lui ai attrapé la main pour qu'il arrête de gigoter les doigts.
- Fais pas ça !
- Oh, il a fait, c'était donc à moi que tu parlais ?
Je suis allé à la maison de poupée et j'ai ramassé la manman. Et puis j e l'ai reposée et j'ai ramassé le petit garçon. C'était moi. Il allait au cabinet. Il avait de la pleurodynie pasqu'y ne voulait pas aller à la piscine, y voulait pas nager.
Et puis Rudyard m'a dit :
- Je crois que j'ai besoin que tu me rendes un service, Gil.
- Quoi donc ? j'ai demandé.

Le petit garçon en bois sortit du cabinet et alla dans le salon, seulement y pouvait pas regarder la télé pasqu'il avait pas pris son bain avant Popeye.
- Je me demandais si tu voudrais bien m'aider. Y faut que j'aille nager aujourd'hui mais j'ai un peu peur, c'est tout.
- T'es qu'une mauviette, je lui ai dit.
- Merci, a dit Rudyard. T'as raison, d'ailleurs j'ai peur de plusieurs choses. La mort et nager. C'est pour ça que je suis ici. Normalement, en ce moment, je devrais être en train de mourir à la piscine.
- C'est pas vrai, je lui ai dit.
Y mentait, mon vieux. C'est un grand, il avait pas peur. Y mentait.
- Si, il a dit.
Je lui ai jeté le petit garçon de bois en criant :
- C'est pas vrai, c'est pas vrai ! T'es qu'un menteur ! Tu mens, salaud ! Y s'est seulement levé pour ramasser le petit garçon de bois sur le plancher et il l'a tenu dans sa main. Il l'a tenu dans ses deux mains.

Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyJeu 26 Mar - 15:49

Pour commencer on passe par le vestiaire avec des casiers métalliques. Les casiers sont plus petits que ceux de l'école mais ils font beaucoup plus de bruit quand on les claque, comme des canons dans ma tête.
Tous les enfants courent dans tous les sens en criant et en se battant et ça me fait très peur. On te donne une serviette, mais elle est pas douce comme à la maison, elle me gratte. Y faut se déshabiller devant tout le monde. On te refile un maillot mais c'est pas le tien et on t'envoie aux douches qui sont une grande salle très chaude et pleine d'autres enfants que tu ne connais pas et le jet d'eau est si fort qu'il te pique et la salle sent l'odeur des gens tout nus.
Ensuite tu dois traverser l'entrée pour aller à la piscine. Il fait très froid et le sol est glissant.Je suis tombé. Tout le monde s'est moqué de moi mais Rudyard est venu et m'a ramassé et il les a regardés et ils ont tous arrêté. Et puis il m'a tenu la main et on est entré dans la piscine.
Il m'a mis un truc comme une bouée recouverte de tissu. Il s'en est d'abord mis à lui, comme une seule était trop petite, il en a attaché deux ensemble et il se les est mises. C'était marrant. Si j'avais pas eu tellement peur, j'aurais ri. Mais avant de m'en mettre une, il a pris la bouche et il a soufflé dessus et il l'a frottée dans ses mains.
- Je déteste quand ça fait froid, il a dit.
Et puis il me l'a mises et a fermé la boucle. Etc'était pas froid.
Y avait plein d'autres enfants dans la piscine. Ils sautaient dans l'eau en faisant des éclaboussures partout et en criant très fort sans arrêt. Rudyard m'a regardé et il m'a tendu la main. Il m'a pris la main et on a marché tous les deux jusqu'au petit bain. C'était très froid. J'ai failli hurler. Mais Rudyard a hurlé avant moi. Il hurlait :
- C'est trop froid !
Et y voulait pas entrer.
- Rudyard, je lui ai dit, les autres vont penser que t'es qu'un bébé.
Et il m'a regardé et il m'a dit qu'il s'en fichait de ce que les autres pensaient. Sauf moi. Moi ça l'intéressait. Alors je lui ai dit :
- On pourrait quand même y aller là où on a pied. Et on y est allé.
On était debout dans le petit bain, y avait plein d'enfants qui éclaboussaient tout autour de nous. Rudyard les a engueulés et y z'ont arrêté d'éclabousser. Il a crié que l'eau lui faisait très peur. Il leur a dit d'aller éclabousser ailleurs, et ils sont allés dans un autre endroit de la piscine. Y s'en fichait même si les autres pensaient qu'il était un bébé. Et moi j'étais content qu'il les aye fait partir.
- Qu'est-ce que tu en penses ? Y m'a demandé en montrant vers le milieu de la piscine, tu crois qu'on essaye d'y aller ?
J'avais peur, seulement il avait peur aussi.
- Je suis trop petit, j'ai dit. C'est trop profond pour moi.
- Bon, ben, si je te prenais dans mes bras tu ne serais pas trop petit et moi j'aurais moins peur pasque tu serais avec moi.
Je l'ai regardé. Il a mis très doucement ses mains autour de moi et puis il m'a soulevé et il m'a tenu bien serré.
- Serre-moi fort, il a dit pour que j'aye pas peur.
Et je l'ai serré très, très fort. Et on est allé dans le grand bain.
Tous les enfants criaient si fort qu'on entendait rien. Et puis d'un seul coup Rudyard s'est mis à crier aussi. Il criait :
- J'ai peur ! J'ai peur !
Mais personne ne pouvait le comprendre que moi avec tout ce bruit. Alors j'ai fait quelque chose. j'ai dit :
- N'aye pas peur, Rudyard. Je suis là.
Et il m'a serré comme ça, comme un câlin. L'eau m'arrivait au ventre.
- Des fois ça m'aide de crier, il a dit. Quand j'ai peur. Je m'en fiche qu'on m'entende ou pas. Ca m'aide quand j'ai peur.
Et il m'a encore serré.
- Serre-moi un peu plus fort, Gil. Ca m'aide ça aussi.
Et je l'ai fait. L'eau m'arrivait à la poitrine.
Quelqu'un a lancé une balle et Rudyard l'a reçue en pleine figure. il s'est mis dans une vraie rogne et a hurlé au garçon qui l'avait lancée de la prendre et de fiche le camp. Le gosse a eu très peur de Rudyard. Je l'avais jamais vu dans une telle colère.
- Je me fiche vraiment en rogne quand j'ai peur. Il a dit. C'est tout le monde pareil. Des fois, les gens le savent même pas. La prochaine fois que tu seras terriblement en rogne, penses-y. Peut-être que tu découvriras que tu as peur de quelque chose, tu comprends ? Et alors plus besoin de te mettre en colère.
Il s'est mis à sauter. Il sautait en avançant et l'eau me montait un peu plus haut à chaque fois mais ça allait puisque je savais bien qu'il oserait pas me lâcher. Et l'eau m'arrivait au menton.
Alors Rudyard m'a serré encore plus fort.
- Eh, tu me serres trop, j'ai dit. Tu me fais mal.
Alors il m'a un peu lâché. Il continuait de sauter sur le fond de la piscine. L'espèce de bouée était dans l'eau et je sentais qu'elle me retenait.
- Lâche-moi un peu plus, j'ai dit.
- Tu crois ? Je sais pas, m'a dit Rudyard.
- Mais si, ça va. Lâche, j'ai dit.
Il se tenait encore à mes bras et à mes mains et il avait gardé un bras passé autour de moi.
- Donne des coups avec tes pieds, il m'a dit.
Je l'ai fait et je m'ai rapproché de lui. Puis j'ai arrêté et j'ai reculé, il me tenait le bras. Alors j'ai redonné des coups de pied et je suis allé vers lui de nouveau. Tout seul.
Rudyard s'est mis à rire.
- Tu nages, il m'a dit. Tu veux que j'aye l'air idiot ?
Mais moi je donnais des coups avec mes pieds et lui m'a lâché encore un peu plus. Y me tenait plus que le poignet.
- Tape avec tes mains comme ça, qu'il m'a dit, comme ça.
Et je l'ai fait et je m'ai approché de lui encore plus vite.
- Repousse-moi encore ! Je lui ai demandé.
Il l'a fait, et j'ai donné des coups de pied et tapé comme ça avec mes mains et je suis allé jusqu'à lui, vraiment vite.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyJeu 26 Mar - 18:07

Et puis un ballon m'est tombé sur la tête et ma tête est allée sous l'eau et je pouvais plus respirer et tout était devenu noir. J'ai essayé de respirer et j'ai pu ! Pasque Rudyard tout de suite tout de suite y m'avait complètement sorti de l'eau et perché sur son épaule et il me tenait là, tout en haut, pour que je puisse respirer.
Il était hors de lui. Il disait des gros mots au petit qui m'avait lancé le ballon. Et puis il m'a serré contre sa poitrine et y m'a dit :
- Allez, on sort, maintenant.
- Non, j'ai dit.
- Non ?
- J'y arrive, Rudyard. Je nageais mon vieux ! Je sais nager, tu te rends compte, mon vieux ? Je sais nager !
Et alors y m'a regardé droit dans la figure, ma figure était juste en face de la sienne, et il m'a souri comme ça vaec toute sa figure.
- C'est vrai, mon vieux, il m'a dit.
Et il m'a remis dans l'eau. Et il a marché à côté de moi tout le temps, tout le long de la piscine, avec une main sous moi presque à me toucher, et il a pas laissé personne s'approcher de moi ou me faire du mal ou me faire peur tout le long de la piscine. J'ai agrippé le rebord et je m'ai retourné. Rudyard était loin derrière moi. Il m'a fait le Grand Salut. Alors je lui ai crié "C'est le Grand Salut" et je l'ai fait aussi. Pasque je l'avais bien eu mon vieux. J'avais nagé tout seul. Je savais nager, bon sang.

Quand je suis revenu de la piscine, j'ai trouvé quelque chose dans ma poche. C'était les papiers que j'avais ramassés par terre dans le bureau du Dr Nevele.

12/17

Le patient continue de refuser toute communication et toute coopération. Je suis bien contraint d'estimer que les interventions constantes et intempestives de Rudyard Walton sont pour quelque choses dans le peu de progrès de ce traitement. Bien que le conseil de discipline lui ait enjoint, cette semaine, de "déférer aux désirs du psychiatre officiellement responsable du patient, que que soit son
jugement personnel", il a trouvé de bonnes raisons de voir le patient plus encore que par le passé
Aujourd'hui, j'ai reçu de lui une note que je crois devoir joindre au dossier pour information.

Dr Nevele,
Je vous adresse ce petit mot dans un but sincèrement "diplomatique" qui, vous avez pu le constater, n'entre pas vraiment dans le cadre de mon modus operandi habituel. Mais c'est un effort, parmi d'autres que vous n'avez pas été sans remarquer, que je suis prêt à consentir tant la situation me tient à coeur.
Voici ce que j'ai à dire : Sheriff, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil.
Le jeune Gilbert Rembrandt, encore que probablement coupable de quelque crime (terme que je continuerai d'utiliser par amou de la poésie) auquel a été mêlée une jeune fille, n'est certainement pas un criminal. Je demande au autre jury. Et plus précisément : moi-même.
Cet enfant ne menace guère plus la société que la petite marchande d'allumettes. Les pzychoses que vous semblez très enclin à dénicher dans sa jeune psyché ne sont rien d'autres que des poteaux indicateurs qui montrent très clairement une direction et une seule, celle d'une ville où vous ne vous êtes apparemment jamais rendu ; Egocité, la ville du Moi.
Gilbert s'est fait avoir et il est hors de lui. Vous le serez à sa place, non ? Il ne le sait pas par l'esprit (les arbres lui cachent la forêt) mais il le sait dans ses tripes (très littéralement parfois), et c'est en partie parce qu'il sait qu'il s'est fait avoir qu'il s'est laissé pousser jusqu'à l'incident concernant la petite Jessica Renton. C'est aussi pour cela qu'il pique des crises ou observe un silence qui vous déplaît ici, où il n'a rien à faire, il le sait fort bien.
Figurez-vous que c'est un être humain habillé en enfant. Il possède les organes et les sentiments de son espèce mais n'en a aucun des droits. Et il n'est pas le seul. Notre pays baigne encore dans l'idée malsaine qu'on n'est pas une personne à part à part entière avant d'être en âge de voter et de boire de l'alcool. C'est entièrement faux.
Avec tout le respect que je vous dois, docteur, vous n'y avez rien compris, et comme vous n'y avez rien compris, vous n'êtes pas en mesure de l'aider à comprendre. Vous ne pouvez rien pour lui. Laissez-le rentrer chez lui. Il n'est pas fou, il n'est même pas bizarre. Nous avons trouvé l'ennemi, c'est nous.
Bien à vous,

Rudyard Walton

J'estime quant à moi que M. Walton souffre malheureusement du même genre de trouble de la personnalité que Gilbert Rembrandt à cette différence près que le plus âgé des deux dispose du langage et de sa maîtrise comme moyen de défense. Et d'ailleurs, il n'est pas jusqu'à ses méthodes thérapeutiques qui ne relèvent plus de l'astuce que d'une connaissance réelle (ce me semble). Ses imitations remarquables de ses patients autistiques, qui sont censées lui permettre d'établir des relations empathiques avec les patients, me semblent en réalité plus vaudevillesques et et théâtrales que vraiment thérapeutiques. Et je demeure convaincu que les succès qu'il obtient en apparence avec les patients du pavillon Sud-Ouest se révéleront éminemment provisoires.
N'en déplaise à M. Walton, le cas de Gilbert Rembrandt sera traité par moi et par moi seul. J'examinerai seul sa conduite et déterminerai seul les mesures à prendre pour lutter contre des écarts qu'il n'est pas question un instant de tolérer. J'ai cette fois-ci décidé de porter officiellement plainte contre Walton auprès des autorités administratives compétentes de notre établissement. Walton sera entendu la semaine prochaine par notre conseil d'administration. En bonne justice,je pense qu'il sera écaré une fois pour toues du personnel de la Résidence Homme d'Enfants les Pâquerettes.
Depuis une semaine, des lettres de la fillette en question, Jessica Renton, sont arrivées à la Résidence pour le petit Gilbert. J'ai appelé sa mère au téléphone et verrai bientôt cette dame pour examiner la question avec elle. Je lui ai déjà dit par téléphone que j'estimais cet enfant (Gilbert) sérieusement perturbé et que, dans l'attente des résultats d'examens purement médicaux destinés à déterminer s'il est neuro-pathologiquement susceptible de quelque traitement chimique, j'estimais que la correspondance ne devait pas être remise au jeune Gilbert tant que je ne le jugerais pas capable de bénéficier de genre de stimulation. J'estime même qu'il ne fau pas l'informer de l'existence de ces lettre. j'ai jugé particulièrement intéressant ce qu'écrit la petite à propos des cauchemars que lui aurait donnés l'incident vécu avec le patient. Il n'est pas possible, vu son état actuel, d'exposer de dernier à des révélations aussi
pénibles pour sa sensibilité
J[size=18]'ai recopié tout ça sur le mur. Oh, pour copier, je sais copier, mon vieux.Mais j'y comprends rien. C'est des trop grands mots.[/size]
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptyJeu 26 Mar - 18:09

C'était la fin du 12. ... Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 28 Mar - 12:36

13

Après le concours d'orthographe il s'est mis à faire froid et j'ai été étonné. Je suis toujours étonné par les saisons. C'est parce que je suis un enfant et que tout me paraît plus long, à moi. Je pense que ce sera toujours l'été. Mais ce n'est jamais comme ça. (On a eu les saisons en sciences nat avec la mère Ackles, elle nous a dit que le soleil tape sur la terre de travers ou quelque chose comme ça, seulement, j'ai mal compris et quand on a eu un contrôle elle m'a mis un X sur ma copie en face de la réponse à cette question-là. Un X ça veut dire quo'n a faux. Un B, ça veut dire qu'on a bon. La mère Ackles utilise un crayon de correction pour corriger nos copies. Les crayons de correction c'est ce que je préfère comme fourniture scolaire avec les étiquettes gommées autocollantes renforcées, ils sont bleu d'un côté et rouge de l'autre. Comme les blousons réversibles. Et sans fermeture à glissière.)
Bientôt le temps est devenu glacial, dehors, et toutes les feuilles sont tombées et j'ai dû les ratisser, ce que je déteste pour ne rien vous cacher. C'est comme pelleter avec une pelle qui serait pleine de trous. Heureusement pour moi nous avons un arbre qui n'est qu'un bébé alors nous n'avons pas beaucoup de feuilles. (Notre vieux, on l'a coupé. Il était mort.)
Une semaine à peu près après le concours d'orthographe, Mlle Iris nous a dit qu'on allait faire une petite fête costumée pour Halloween. Seuls les enfants de l'orphelinat pourraient venir sans costume, pasqu'y z'étaient pauvres. Seulement Marty Polaski a dit qui z'avaient qu'à venir habillés en pauvres et Mlle Iris a ri et a dit quelque chose que j'ai pas bien compris sur un gamin gavé de brioche, ou gavroche, je sais plus bien.
Tout le monde devait aussi apporter quelque chose pour le buffet. Moi j'ai dit que j'apporterais des petits sablés pasque ma manman les faits et qu'y sont très épatants.
Des costumes, moi, j'arrête pas d'en porter, pas seulement pour Halloween. Ils sont parfaitement merveilleux comme vêtements, moi personnellement je trouve. Ma manman les fait pour moi. (Sauf le costume d'astronaute qui vient d'un magasin, elle l'avait acheté pour Jeffrey y a deux ans et puis il me l'a donné pasque l'année dernière qu'est-ce qu'il a grandi, houla !)
Mais mon plus beau costume c'est Superman.
Y a longtemps j'avais demandé pour un costume de Superman mais mon papa avait dit non que j'avais assez de costumes comme ça. Et puis un jour il était arrivé à la maison avec une boîte d'un magasin et il avait dit que c'était une surprise pour son fiston numéro 2(ça c'est moi). J'ai ouvert la boîte et c'était un costume de Superman seulement quand je l'ai mis il me pendait de partout et puis il était brillant pas comme un vrai. Alors je l'ai pas aimé pasque le vrai est serré serré et on voit ses muscles. (Y met les mains sur les hanches et les balles lui rebondissant dessus.)
Mais mon papa a dit que j'avais qu'à le porter en tout cas maintenant qui'l l'avait acheté, alors j'ai fait la grande scène du II et j'ai jeté des livres dans l'escalier et j'ai été puni et envoyé dans ma chambre. Plus tard ma manman est venue et elle a dit qu'elle donnerait le costume de Superman à des enfants pauvres et qu'elle m'en ferait un vrai pour la fête d' Halloween.
J'ai dit :
- Tu le feras bien serré, hein ?
Le même soir, Jeffrey m'a fait un cadeau, c'était sa gourmette pasqu'il en avait eu une neuve pour son anniversaire. Elle est chouette, mon vieux.

M'en vas déjeune. ...
Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 28 Mar - 12:36

13

Après le concours d'orthographe il s'est mis à faire froid et j'ai été étonné. Je suis toujours étonné par les saisons. C'est parce que je suis un enfant et que tout me paraît plus long, à moi. Je pense que ce sera toujours l'été. Mais ce n'est jamais comme ça. (On a eu les saisons en sciences nat avec la mère Ackles, elle nous a dit que le soleil tape sur la terre de travers ou quelque chose comme ça, seulement, j'ai mal compris et quand on a eu un contrôle elle m'a mis un X sur ma copie en face de la réponse à cette question-là. Un X ça veut dire quo'n a faux. Un B, ça veut dire qu'on a bon. La mère Ackles utilise un crayon de correction pour corriger nos copies. Les crayons de correction c'est ce que je préfère comme fourniture scolaire avec les étiquettes gommées autocollantes renforcées, ils sont bleu d'un côté et rouge de l'autre. Comme les blousons réversibles. Et sans fermeture à glissière.)
Bientôt le temps est devenu glacial, dehors, et toutes les feuilles sont tombées et j'ai dû les ratisser, ce que je déteste pour ne rien vous cacher. C'est comme pelleter avec une pelle qui serait pleine de trous. Heureusement pour moi nous avons un arbre qui n'est qu'un bébé alors nous n'avons pas beaucoup de feuilles. (Notre vieux, on l'a coupé. Il était mort.)
Une semaine à peu près après le concours d'orthographe, Mlle Iris nous a dit qu'on allait faire une petite fête costumée pour Halloween. Seuls les enfants de l'orphelinat pourraient venir sans costume, pasqu'y z'étaient pauvres. Seulement Marty Polaski a dit qui z'avaient qu'à venir habillés en pauvres et Mlle Iris a ri et a dit quelque chose que j'ai pas bien compris sur un gamin gavé de brioche, ou gavroche, je sais plus bien.
Tout le monde devait aussi apporter quelque chose pour le buffet. Moi j'ai dit que j'apporterais des petits sablés pasque ma manman les faits et qu'y sont très épatants.
Des costumes, moi, j'arrête pas d'en porter, pas seulement pour Halloween. Ils sont parfaitement merveilleux comme vêtements, moi personnellement je trouve. Ma manman les fait pour moi. (Sauf le costume d'astronaute qui vient d'un magasin, elle l'avait acheté pour Jeffrey y a deux ans et puis il me l'a donné pasque l'année dernière qu'est-ce qu'il a grandi, houla !)
Mais mon plus beau costume c'est Superman.
Y a longtemps j'avais demandé pour un costume de Superman mais mon papa avait dit non que j'avais assez de costumes comme ça. Et puis un jour il était arrivé à la maison avec une boîte d'un magasin et il avait dit que c'était une surprise pour son fiston numéro 2(ça c'est moi). J'ai ouvert la boîte et c'était un costume de Superman seulement quand je l'ai mis il me pendait de partout et puis il était brillant pas comme un vrai. Alors je l'ai pas aimé pasque le vrai est serré serré et on voit ses muscles. (Y met les mains sur les hanches et les balles lui rebondissant dessus.)
Mais mon papa a dit que j'avais qu'à le porter en tout cas maintenant qui'l l'avait acheté, alors j'ai fait la grande scène du II et j'ai jeté des livres dans l'escalier et j'ai été puni et envoyé dans ma chambre. Plus tard ma manman est venue et elle a dit qu'elle donnerait le costume de Superman à des enfants pauvres et qu'elle m'en ferait un vrai pour la fête d' Halloween.
J'ai dit :
- Tu le feras bien serré, hein ?
Le même soir, Jeffrey m'a fait un cadeau, c'était sa gourmette pasqu'il en avait eu une neuve pour son anniversaire. Elle est chouette, mon vieux.

M'en vas déjeune. ...
Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 28 Mar - 14:02

Le lendemain matin, Shrubs est venu me chercher pour aller à l'école, comme tous les matins. Pendant que je mange mon petit déjeuner, il se glisse dans le salon et il vole des bonbons dans le truc en verre de ma manaman. (On en a de toutes les sortes. Y en a même qu'éclatent quand on les suce que je les appelle des grenades.)
En allant à l'école ce matin-là, j'ai dit à Shrubs pour le costume de Superman et y m'a dit : "Super, vieux." Et puis j'y ai fait voir la gourmette et il a dit : "Super, vieux." Il a dit qu'il allait faire son costume de Halloween avec les boîtes en carton du magasin de meubles qui est en face dans la rue. Je lui ai demandé en quoi tu vas te déguiser et y m'a répondu en boîte en carton
- Faut pas manger des bonbons avant l'école, j'y ai dit. (Il en mangeait.) Ma manman elle dit que ça donne des vers.
- C'est pas vrai ! qu'il a dit Shrubs. J'ai jamais arrêté de bouffer des bonbecs et j'ai jamais eu de vers. Les vers y bectent de la terre pas des bonbons.
A l'école tout le monde parlait du costume qu'il allait porter pour Halloween. Marilyn Kane a dit qu'elle viendrait en petite souris des dents (celle qui passe ramasser les dents de lait qu'on a perdues, sous l'oreiller.) Elle ressemble à une dent, moi personnellement je trouve. Plus tard, comme métier, elle devrait faire carie, Marilyn Kane.
Pendant toute la récré j'ai pas arrêté de dessiner des Superman. Je dessine toujours les choses que je veux. Je les dessine sans arrêt jusqu'à ce que je les aye. L'année dernière j'ai dessiné Bengali. C'est un tigre. Je l'avais vu à la télé. On dirait un vrai. Il rugit. Je l'ai demandé pour Hanoukah mais mon papa a dit qu'il coûtait trop cher et que de toute façon j'en aurais assez au bout de deux jours. J'ai dit : "Même si je le demande très, très gentiment, s'il te plaît mon petit papa ?" E til a dit : "On verra." Ce qui veut dire non. Alors je m'ai mis à dessiner Bengali. Je le dessinais. Je le dessinais sur les journaux et dans les marges de mes illustrés. Et puis je l'ai eu, le premier soir de Hanoukah. C'était Bengali, mon vieux. Il était gros. Mais il avait des fils électriques qui lui sortaient. Et deux boutons, un pur avancer et l'autre pour rugir. Seulement le rugissement on aurait dit qu'y rotait, pas du tout un vrai rugissement comme à la télé, et aussi j'avais pa vu les fils à la télé, et aussi sa tête était différente du reste, elle était comme du plastique alors que le reste était en fourrure. J'en ai eu assez au bout de deux jours.
Je dessinais des Supermen. Enfin des costumes, pas la tête, mais je mettais quand même des muscles. J'en dessinais dans la salle de Mlle Iris où ma place est près de la fenêtre et que je regarde dehors et je fais semblant que Tarzan est dans l'arbre que je vois et que je le rejoins et qu'on se balance et puis qu'on jette le cri et qu'on sauve l'école quand elle est attaquée par des nègres de couleur en jupe d'herbes.
Je regardais pas la fenêtre quand j'ai entendu Mlle Iris gueuler. Elle était en train d'engueuler Pat Foder qui bavardait avec Francine Renaldo qu'est assise derrière elle en classe. Pat Foder a dans les quatre ans de plus que tout le monde pasqu'elle arrête pas de redoubler. C'est une affreuse. Elle a des cheveux on dirait une explosion seulement elle porte des jupes courtes avec des bas et ça me fait une sensation bizarre dans le bas du ventre. Elle bavarde toujours avec Francine Renaldo qui n'a redoublé que deux fois mais qu'est moche. Elle a un gros nez et des moustaches. (Mais une fois je suis sallé au bureau porter un mot à la secrétaire rousse de la part de Mlle Verdon et Francine était sur le banc des punis et elle m'a parlé et elle est gentille.)
Mlle Iris a appelé mon nom.
- Gil, fais-moi le plaisir de prendre toutes tes affaires et de changer de place avec Mlle Renaldo. Peut-être qu'avec toi entre elles deux ces demoiselles papoteront un peu moins et n'empêcheront pas les autres de travailler.
Marty Polaski a dit :
- Y'en a qui travaillent ici ?
Et Mlle Iris l'a regardé en chien de fusil.
J'ai changé de place.
Pat Foder elle se met du parfum. Je l'ai senti quand je m'ai assis et elle s'est retournée et elle m'a regardé et elle m'a fait un clin d'oeil. Je m'ai senti tout drôle.
Et puis y a eu lecture. C'était une histoire qui s'appelait Le Chien rouge.[i][/i C'est tout à fait intéressant comme histoire moi personnellement je trouve. Ca raconte l'histoire d'un chien rouge, quoi.
Francine Renaldo m'a touché l'épaule
- Fais passer, d'ac ? elle m'a dit.
C'était un mot pour Pat Foder.
Je l'ai fait passer. Normalement on a pas le droit mais je voulais pas avoir d'ennui en commençant à bavarder.
Et puis c'est Pat Foder qui m'a dit :
- Fais passer.
Mais j'ai dit non. Alors je me suis fait engueuler pour bavarder. Et puis plus tard elle me l'a de nouveau fait passer et elle m'a appelé "mon mignon", et elle m'a de nouveau fait un clin d'oeil.
Toute la journée j'ai passé des mots entre Pat Foder et Francine Renaldo. Y en avait qui qui disait :

Je trouve que Bill Bastalini est jentil.

Alors j'ai corrigé l'orthographe avec mon crayon à correction. Alors Pat Foder s'est mise à me demander comment s'écrivaient des trucs et de nouveau je m'ai fait engueuler pasque je bavardais. Et puis y a eu la cloche du déjeuner.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13927
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 EmptySam 28 Mar - 18:08

Les élèves ont commencé à se mettre en rang. Pat Foder c'est retournée et elle m'a demandé de lui montrer ma gourmette. J'ai dit non.
- S'il te plaît, mon mignon ? elle a dit.
- Non, j'ai dit. Et arrête de me faire avoir des ennuis.
- Je te la rends tout de suite.
- Non.
Alors elle s'est mise à bavarder et elle m'a dit qu'elle s'arrêterait pas avant que je lui fasse voir. Alors je lui la lui ai fait voir. Elle l'a mise à son poignet.
Pourquoi qu'y a Jeffrey d'écrit dessus ? elle a demandé.
- Rends-la moi.
Et puis ça été le tour de notre rangée de se mettre en rant. Elle s'est levée et elle est allée à la porte. j'ai essayé de reprendre ma gourmette mais elle a tiré dessus et elle l'a gardée. Dans les rangs elle l'a fait voir à tout le monde et elle a dit qu'on était ensemble et que Bill Bastalini le savait pas encore mais que quand il le saurait y me causerait du pays.
Je me suis fichu en rogne pour de vrai et je l'ai attrapée par le bras. Et puis Mlle Iris nous a vus.
- Qu'est-ce qui se passe là-bas ?
- Rien.
- Si, y m'a donné sa gourmette pour qu'on se mette ensemble, mademoiselle, a dit Pat Foder.
- Menteuse ! j'ai crié.
- Tiens, je croyais que t'étais avec Jessica Renton, a dit Marty Polaski. J't'ai vu l'embrasser au zoo.
Alors évidemment je lui ai donné un coup de poing et Mlle Iris a crié "ça suffit" et j'ai été gêné et puis tout le monde est allé déjeuner sauf nous, on a dû attendre et Mlle Iris m'a envoyé au bureau de la directrice.
J'ai été puni. J'ai dû rester après l'école sur le banc des punis. Shrubs y était aussi. Il doit toujours rester après l'école pasqu'il s'arrange toujours pour avoir des ennuis. (Une fois il a même eu des ennuis pour avoir écrit lui-même son mot d'excuse pour une absence : il avait écrit qui'l avait le cancer du poumon.) Cette fois c'était pour avoir mangé des bonbons pendant le cours de Mlle Crowley. Elle lui avait dit que c'était mal élevé de manger si on n'en avait pas assez pour en offrir à tout le monde. Alors Shrubs avait ouvert son pupitre et il avait jeté trente bonbons en l'air en hurlant : "Bonne année tout le monde !"
- Tu sors pour la nuit du diable, ce soir ? il m'a demandé.
(La nuit du diable c'est la veille de Halloween quand on sort pour passer les fenêtre au savon et tirer les sonnettes. On est censé être comme des espèces de petits lutins. C'est des délinquant juvéniles.)
- Je sais pas, j'ai dit.
Shrubs a dit :
- Ta matouse a donné à la mienne un bouquin qu'elle doit me lire. Ca s'appelle La Petite Graine.

- C'est sur comment naissent les bébés, je lui ai dit.
Shrubs m'a dit qu'ils savait déjà. Il a dit :
- D'abord le papa va au centre commercial et puis il achète un ballon. Un petit ballon blanc. Il l'apporte à la maison et il l'enveloppe dans une feuille de papier d'argent pour pouvoir le mettre dans le congélateur. Pour plus tard. Un jour la maman se met en pyjama et elle se couche. Alors avant de se coucher le papa va chercher le ballon au réfrigérateur et il le lui montre et la maman est si content qu'elle a un bébé.
Après l'école on a décidé de ratisser les feuilles. On serait une compagnie, la compagnie Shru-Gil, ratissage de feuilles. Et aussi on fabrique des choses. On construit des maisons qui sont des cartons dans lesquels on découpe des portes, et une fois aussi, on en a fait une en bois avec des sacs en plastique pour faire le toit. On a mangé dedans, des pommes de terre chips. Et aussi on publie un journal, le Shru-Gil Soir.[/i
Je l'écris moi-même avec du papier carbone. J'en fais cinq exemplaires. Mme Moss, qui habite à deux maisons de chez Shrubs, nous les achète tous les cinq. Et puis un jour Jeffrey s'en est mêlé. Il a décidé qu'il serait le directeur et moi le reporter et il m'a envoyé chercher des nouvelles. Alors je suis allé dans la rue Lauder et j'ai ramassé [i]les Nouvelles
devant toutes les portes. Vingt-six y en avait. Ma manman a dû tous les rapporter. Elle était furax.
Shrubs a un bon râteau. Il est en bois, pas comme le nôtre qui est en métal vert et fait bong ! On a d'abord ratissé chez Shrubs, et on a fait des tas pour y mettre le feu, puis on a ratissé chez moi. Ma manman nous a payé vingt-cinq cents et on est allé acheter des Malabars chez Nick. (Seulement ce n'est plus Nick, il est mort. C'est Steve, maintenant. Il est méchant. Il a pas voulu que Shrubs et moi on mange nos tartines de beurre de cacahuètes dans sa boutique la dernière fois qu'on était en fuite de chez nous.)
Après avoir ratissé, je suis rentré chez moi pour le dîner. Ma manman m'a dit de pas faire des traces de pied partout dans la salle de séjour.Puis elle a dit que c'était vraiment bien ratissé et que j'étais un grand garçon et puis elle m'a dit que pour me récompenser d'avoir été aussi gentil mon papa m'emmènerait faire un feu de joie après le dîner et qu'on y ferait rôtir des mâchemoelleux de guimauve.
- Oh, non, manman, que j'ai dit, ce soir c'est la nuit du diable,pour tous les petits lutins !
Elle a dit :
- Oh, mon Dieu, mais c'est vrai,j'avais oublié !
Mais elle avait l'air de jouer la comédie.

PAUSE.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué   Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué
Revenir en haut 
Page 2 sur 4Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mosaïque :: Bibliothèque :: HISTOIRE D'AMOUR DE ...-
Sauter vers: