Mosaïque
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Mosaïque

Détente - amitié - rencontre entre nous - un peu de couleurs pour éclaircir le quotidien parfois un peu gris...
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 

 GEORGE SAND

Aller en bas 
AuteurMessage
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13976
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

GEORGE SAND Empty
MessageSujet: GEORGE SAND   GEORGE SAND EmptyJeu 11 Déc - 22:06

LE MARI DE GEORGE SAND DEMANDA LA LEGION D'HONNEUR AU TITRE DE COCU

L'extraordinaire vie de patachon que mena l'auteur de La Tour de Percemont a peut-être été due à un mariage raté. A dix-huit ans, Aurore Dupin, petite Berrichonne sentimentale et peu déniaisée qui avait épousé un gaillard assez frustre, le baron Casimir Dudevant, trouva son mari en tête à tête - si j'ose dire - avec une servante.
La jeune femme en fut vivement contrariée.
- C'est honteux de faire cela avec une domestique, s'écria-t-elle. Tu ne sais pas garder ton rang....
La jalousie, à ce moment, ne l'effleurait pas, car elle considérait les "relations entre époux" comme une chose écoeurante, douloureuse et même insolite. Elle écrivait : "On nous élève comme des saintes, puis on nous livre un jour comme des pouliches."

L'amour, pour elle, était alors un "sentiment où l'on donne son âme". Elle écrivait encore : "Quelles nuits ! quel dégoût ! Je ne comprends pas ce que les hommes trouvent agréable dans cette gymnastique bouffonne et bestiale. J'attends avec impatience qu'il soit endormi pour pleurer. C'est donc cela le mariage !"
La jeune baronne, déçue, chercha bientôt un amoureux. Au cours d'un voyage dans le Sud-Ouest avec son mari, elle trouva d'abord un jeune substitut au tribunal de Bordeaux, Aurélien de Séze, avec lequel elle put aller rêver tout à son aise. Ils se promenèrent dans les Pyrénées, la main dans la main, abandonnant Casimir.


Un jour, Aurore et Aurélien firent une découverte : leurs prénoms commençaient par les mêmes lettres. Comme ils étaient tous deux romantiques, ils éclatèrent en sanglots. On dut les ramener à l'hôtel en les soutenant tant ils étaient brisés par l'émotion.
Aurélien, on le conçoit, n'osa jamais devenir l'amant d'Aurore. C'est tout juste s'il eut l'audace de l'embrasser, un soir, dans le cou.
Ce qui les fit s'évanouir tous les deux.

Enivrée de bonheur, Aurore revint avec son mari à Nohant, où ils habitaient, et continua son idylle avec Aurélien grâce à une correspondance enflammée dont Casimir n'ignorait rien. En effet, Aurore était trop exaltée pour cacher son amour - fût-ce à son mari...
A la longue, cette correspondance émoustilla la jeune baronne. Un peu énervée, elle regarda autour d'elle avec un oeil chaud et vit qu'un camarade d'adolescence semblait la considérer avec tendresse. Il portait le joli nom de Stéphane Ajasson de Grandsagne. C'était un jeune naturaliste, collaborateur de Cuvier, qui était venu passer l'été dans le Berry.

A la fin de septembre, il retourna à Paris. Deux jours plus tard elle faisait ses malles pour aller le retrouver.

- Je vais voir un dédecin, dit-elle à son mari. J'ai le foie qui me démange.
C'était une image.

Elle revint à Nohant ravie et, par ailleurs, enceinte. Neuf mois plus tard, elle accouchait d'une fille qu'on nomma Solange et que Casimir ne se souvenait point d'avoir faite...
L'année suivante, Aurore fit la connaissance, chez des amis, d'un jeune écrivain timide qui s'appelait Jules Sandeau. Ils se promenèrent au clair de lune en tenant des propos hypocrites... Or il y avait, dans le parc de la propriété de Nohant, un petit pavillon.
Aurore et Jules y parvinrent après une heure de promenade sentimentale. Un lit que Casimir avait fait installer pour retrouver ses bonnes, les accueillit...
Quelques mois plus tard, ils partaient tous les deux pour Paris et s'installaient rue de Seine.

Pour vivre, Aurore écrivit avec Jules Sandeau un roman intitulé Rose et Blanche qu'ils signèrent Jules Sand. Puis elle composa un livre seule, conserva le pseudonyme de Sand mais décida de se prénommer George.
Au bout de deux ans de cette vie, elle trouva un soir, son petit Jules alité avec une blanchisseuse...
Furieuse, elle le quitta et s'en fut chercher ailleurs des satisfactions amoureuses. Peu sectaire en la matière, elle eut une liaison avec la comédienne Marie Dorval qui était d'ailleurs - et au même moment - la maîtresse d'Alfred de Vigny...

George Sand devint follment amoureuse de Marie et on les surnomma les Inséparables. Elles s'écrivaient des lettres brûlantes de passion et s'ébattaient sur des canapés ans aucune retenue, ce qui peinait beaucoup le pauvre Vigny.
Cette amitié particulière n'empêcha pas George Sand d'être, un soir, la maîtresse de Mérimée. Mais la rencontre ne fit pas honneur à l'auteur de Colomba qui ne montre - pour une fois - qu'une virilité dérisoire...

Puis George Sand rencontra Musset. Il était beau, cynique, spirituel, elle fut séduite. Alfred s'en aperçut. Poète jusqu'au bout de lui-même, il écrivit un soir à George Sand ce poème acrostiche :

QUAND je vous jure, hélas, un éternel hommage,
VOULEZ-vous qu'un instant je change de langage ?
VOUS seule possédez mon esprit et mon coeur,
QUE ne puis-je avec vous goûter le vrai bonheur.
JE vous aime, ma belle, et ma plume en délire
COUCHE sur ce papier ce que je n'ose dire.
AVEC soin, de mes vers lisez les premiers mots,
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.


Elle lui répondit :

CETTE grande faveur que votre ardeur réclame
NUIT peut-être à l'honneur, mais répond à ma flamme
.


Ils devinrent amants.
Revenir en haut Aller en bas
epistophélès

epistophélès


Nombre de messages : 13976
Age : 33
Date d'inscription : 15/10/2009

GEORGE SAND Empty
MessageSujet: GEORGE SAND   GEORGE SAND EmptyJeu 11 Déc - 23:04

Leurs amours furent des plus romantiques. Ils allaient se promener dans les cimetières, rêvaient de se suicider ensemble et mangeaient des fraises à la crème dans un crâne.
Puis il partirent pour Venise où Musset, après avoir fréquenté les maisons de tolérance, tomba malade. Comme il avait des hallucinations, George Sand en profita pour le tromper avec le médecin qui le soignait, pensant qu'elle pourrait toujours lui dire qu'il avait la berlue...
Mais le jeune Alfred finit par trouver anormal que le docteur Pegello couchât avec eux. Il s'en ouvrit à George Sand.

- C'est une coutume du pays, répondit-elle.


Musset n'en crut rien et comprit qu'il était trompé, ce qui le rendit plus malade encore. Rechute que George Snd et Pagello mirent à profit pour se connaître plus profondément.
Dégoûté, le poète des Nuits revint à Paris.
Au bout de quelques mois, George rentra à son tour, accompagnée de Pagello dont elle aimait l'ardeur.
Mais à Paris, elle se lassa de lui et retourna dans le lit de Musset. Rafistolage qui ne dura point car le poète se mit bientôt à la battre sous prétexte, sans doute, qu'on ne badine pas avec l'amour...
Enfin, ils se séparèrent définitivement et George Sand fit la connaissance d'un avocat berrichon, Michel de Bourge, devint sa maîtresse, puis le quitta, insatisfaite encore une fois...

Vers cette é"poque, elle écrivait à Marie d'Agoult :
"J'ai la fibre très forte et je ne trouve jamais d'instruments assez forts."
Elle parlait de piano.
Et Liszt lui fit faire la connaissance d'un jeune Polonais nommé Frédéric Chopin, dont le doigté plut à la romancière.
Il devint son amant entre deux gammes et un prélude... Cette liaison dura huit ans. Elle fut brisée par la coquetterie de la jeune Solange Dudevant, fille de George Sand.
Finalement, ils se quittèrent fâchés à mort.

L'auteur d'Indiana, qui ne savait pas dormir seule, eut ensuite quantité d'amants d'importance secondaire. Ille aima même un cul-de-jatte qu'elle était obligée - dans leurs ébats - de porter à bout de bras, et dont elle usait à la façon de ces instruments que Ronsard nommait "godelichy".
A ce moment, sa vie était fort bien remplie : elle écrivait le jour et aimait la nuit. Aussi l'existence de cette femme qui voulait être considérée comme un homme de lettres (elle ne parlait d'elle qu'au masculin et fumait la pipe) est-elle admirablement résumée par ce dialogue que rapporte un journaliste de son temps.

- Je n'ai pas encore été reçu par George Sand, disait un jeune auteur.
- Ah dame ! répondait un familier de la romancière, c'est que dans la journée IL est occupé.
- Et dans la soirée ?...
- Oh ! dans la soirée, c'est différent. ELLE est prise...


Enfin elle rencontra Alexandre Manceau qui vécut avec elle pendant treize ans...
Devant un tel tempérament de don Juane, le mari de George Sand finit par éprouver une espèce d'orgueil assez cocasse. Au point qu'en q1869, il écrivit à Napoléon III pour lui demander la Légion d'honneur... au titre de cocu.

Voici sa lettre :

"Sur le soir de mes jours (il avait alors soixante-treize ans), j'ambitionne la croix de la Légion d'honneur. C'est là la faveur suprême que je sollicite de votre magnificence impériale. En demandant cette récompense, je m'appuie non seulement sur mes services depuis 1815 au pays et au pouvoir établi, services sans éclat, insuffisants peut-être, mais encore sur les services éminents rendus par mon père depuis 1792 jusqu'au retour de l'île d'Elbe. Bien plus, j'ose encore invoquer des malheurs conjugaux qui appartiennent à l'Histoire. Marié à Lucile Dupin, connue dans le monde littéraire sous le nom de George Sand, j'ai été cruellement éprouvé dans mes affections d'époux et de père, et j'ai la confiance d'avoir mérité le sympathique intérêt de tous ceux qui ont suivi les événements lugubres qui ont signalé cette partie de mon existence."

Mais l'empereur avait fait trop de cocus lui-même pour s'intéresser à ce M. Dudevant qui méritait si mal son nom...
Revenir en haut Aller en bas
 
GEORGE SAND
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mosaïque :: Bibliothèque :: HISTOIRE D'AMOUR DE ...-
Sauter vers: