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Détente - amitié - rencontre entre nous - un peu de couleurs pour éclaircir le quotidien parfois un peu gris...
 
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 Clovis et Clotilde

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MARCO
Martine
epistophélès
Jean2
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epistophélès

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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyLun 11 Avr - 20:08

Mais au printemps 1430, bien que ses Voix lui eussent annoncé sa capture prochaine, la Pucelle, mécontente de l'inaction du roi, se rendit à Melun, puis à Lagny, enfin à Compiègne où elle désirait s'attaquer à une armée de qutre mille Bourguignons.

Au cours de ce combat, elle se trouva tout à coup entourée d'Anglais. Elle tenait tête à six cavaliers. Ils lui crièrent :

- Rendez-vous et donnez votre foi.
- J'ai juré et baillé ma foi à autre qu'à vous, et je lui en tiendrai serment.

Alors un archer, la tirant violemment par sa huque de drap d'or, la fit tomber de cheval. Elle était prisonnière.


Le soir même, Isabeau reçut un message qui lui apprenait la nouvelle. En retour, elle fit parvenir au duc de Bedford cette lettre peu connue qui se trouve aujourd'hui à la bibilotèque royale de Londres :

Vous sentez de quelle importance il est pour vous, duc de Bedford, de faire promptement condamner cette maudite sorcière qu'on nomme Jeanne la Pucelle, prise par un de vos braves Anglais et maintenant baillée au compte de Ligny, Jean de Luxembourg. C'est cette damnable créature, soufflée par l'esprit de Satan et se disant toujours inspirée par de males inspirations, qui a conduit à travers mille périls le prétendu roi Charles à se faire couronner à Reims. Mais Dieu nous en fait justice ; elle a été punie de de méfait par des blessures et par sa captivité. Vous l'avez maintenant, gardez qu'elle n'échappe : la confiance entière que le Français a dans elle la rendait plus redoutable encore ; on dirait que c'est un miracle que Monseigneur le benoît Dieu fait pour elle ; notre parti, déjà très chancelant, n'a pas besoin de cela pour choir, et vous savez quelle impression fait sur ce peuple ignorant tout ce qui tient à la superstition. Dites à l'Inquisiteur de la réclamer ; il le doit, puisque cette fille est véhémentement soupçonnée de plusieurs crimes sentant l'hérésie.... Crimes qui ne peuvent ni se dissimuler, ni éviter la punition. Il faut donc que ce moine, que vous ferez agir, vous supplie de lui livrer cette femme, comme dépendante d'un office dont il est le chef élu par le Saint-Siège ; et, une fois que cette sorcière sera dans ses mains, dites-lui de procéder le plus tôt possible à son éxécution.

Isabeau de Bavière, reine de France.



Mais Jeanne n'était pas encore entre les mains des Anglais. Elle s'était rendue à un seigneur du parti bourguignon, Lyonnel de Vendôme, qui l'avait cédée à Jean de Luxembourg. Il fallait donc l'acheter à celui-ci.
Le 14 juillet, Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et chancelier de la reine d'Angleterre, vint proposer 10 000 écis d'or (environ huit cent mille francs de notre monnaie) contre la remise de Jeanne. Jean, malgré les supplications de sa femme, accepta l'argent et livra la Pucelle qui fut conduite à Rouen.

Et le 30 mai 1431, sur la place du Vieux-Marché, Jeanne "la merveille de notre histoire et de toutes les histoires", mourait dans une gerbe de flammes, victime d'une vieille reine rendue folle par le désir d'amour...


La mort de Jeanne d'Arc avait redonné quelque espoir aux Anglais et à Isabeau.
Le sacre de Henri VI fut décidé.
Et, le 2 novembre 1431 au matin, le jeune garçon, qui allait avoir neuf ans, fit son entrée solennelle à Paris. Le prévôt des marchands et les échevins allèrent au-devant de lui en habit de cérémonie, et lui présentèrent le dais semé de fleurs de lys d'or sur fond d'azur.

Après quoi, le cortège, précédé de vingt-cinq hérauts d'armes et de vingt-cinq trompettes, se rendit au palais, à la Sainte-Chapelle et aux Tournelles. Tout au long des rues, le peuple parisien, qui a toujours aimé les défilés, criait "Noël ! Noël !" et le jeune roi saluait gentiment cette foule aimable. En passant devant l'hôtel Saint-Pol, il vit une vieille femme entourée de voiles qui se penchait à une fenêtre. C'était Isabeau de Bavière, sa grand-mère, qui se délectait d'un spectacle longtemps désiré.


Henri VI, très respectueusement, la salua en abattant son chaperon. La reine lui rendit son salut par un geste de la main et rentra dans sa chambre, ivre de joie.
Son rêve le plus cher était réalisé : son petit-fils, par la vertu du sacre, allait devenir roi de France et d'Angleterre ; et elle allait pouvoir régner sur ces deux pays.
Un enfant de neuf ans peut-il ne pas être aveuglément soumis à la volonté de sa grand-mère ?

Après le dîner, Henri vint rendre visite à Isabeau.
Toute de suite, elle sut lui parler :

- Mon fils, lui dit-elle, ne cédez jamais le trône où je vous élève. Il n'y a que vous qui soyez digne de l'occuper.

Enfin, le 17 novembre, Henri VI fut sacré et couronné roi de France à Notre-Dame par le cardinal de Winchester
.

Isabeau eut la décence de ne point paraître à la cérémonie. Pourtant, elle ne put s'empêcher de fêter en son hôtel, avec quelques amis sûrs, un événement qui lui permettait de nourrir les espoirs les plus insensés.

Elle ne se doutait pas qu'un mariage d'amour allait, quelques mois plus tard, changer toute la situation, en séparant le parti bourguignon de l'Angleterre
.
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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyLun 11 Avr - 20:32

Le 13 novembre 1432, "en l'hôtel de Bourbon,emprès du Louvre", deux heures après minuit, une gracieuse jeune femme de vingt-huit ans trépassait doucement.
Sa mort allait avoir des conséquences inattendues.

Cette dame, qui s'appelait Anne était la soeur de Philippe de Bourgogne et la femme du régent de France, le duc de Bedford. Tout le monde l'aimait à Paris pour sa bonté et sa grâce. On disait d'elle qu'elle était"la plus plaisante de toutes dames qui adoncques fussent en France"...
Ses obsèques furent suivies par une foule navrée qui plaignit le pauvre duc de Bedford dont le désespoir eût arraché des larmes à un "écorcheur".



Or, au début du printemps, le régent, qui semblait inconsolable, changea brusquement d'humeur. Sa tristesse fit place à une douce mélancolie. Son entourage n'eut pas le temps de s'en étonner, car on apprit assez rapidement qu'il avait rencontré une jeune femme rousse aux yeux verts pailletés d'or dont il était tombé amoureux. Elle s'appelait Jacqueline de Luxembourg, et l'on put admirer bientôt avec émotion, sa démarche onduleuse.

Au mois d'avril, il l'épousa à Paris. La foule, qui était allée en pleurant aux obsèques d'Anne, se rendit joyeusement au mariage de Jacqueline.

Quand il fut informé de cette union, le duc de Bourgogne entra dans une violente colère. Il traita son ex-beau-frère de parjure et d'infidèle :

- Je ne veux plus jamais voir cet homme, dit-il. Quand on est capable d'oublier si vite une épouse, on doit pouvoir, plus vite encore, trahir ses amis
.

Et Philippe le Bon décida sur -le-champ de rompre avec les Anglais et de reconnaître Charles VII pour son roi.

Ce renversement d'alliances allait précipiter la défaite anglaise. Il allait aussi, d'une façon définitive, ruiner les espoirs d'Isabeau.


La reine le comprit immédiatement et, suivant une méthode qui commençait à lui être familière, elle essaya de faire assassiner l'homme qui la gênait. Un individu nommé Gilles de Postel fut chargé par elle d'aller tuer le duc de Bourgogne. Découvert au moment où il allait commettre son forfait, le criminel fut arrêté et décapité sur l'heure.

Isabeau allait tenter, une seconde fois, de se débarrasser du duc de Bourgogne, lorsqu'elle apprit avec stupeur qu'une conférence devait avoir lieu à Paris pour étudier les conditions d'un traité de paix, et que Philippe le Bon allait servir de médiateur entre Henri VI et Charles VII.

Cette fois, elle s'avoua vaincue.


Assommée, rendue folle par un désespoir infini, elle s'enferma dans son hôtel et vécut amèrement, l'échine parfois glacée au souvenir de ses rêves défunts.

Le jour de Pâques 1435, le duc de Bourgogne, venant en négociateur, entra dans Paris avec son épouse. Avant de se rendre à l'assemblée, Philippe tint à organiser un fastueux défilé dans les rues de la capitale et prit un malin plaisir à passer devant l'hôtel Saint-Pol, où la reine se terrait.

Cachée dans un coin de fenêtre, elle vit le fils de son dernier amant sourire dans un char couvert de drap d'or. Elle entendit la foule des Parisiens hurler de joie en voyant passer ces magnifiques équipages. Et elle pleura.


(Philippe arborait, ce jour-là, la Toison d'or. Précisons que, pour lui, l'insigne de cet ordre fameux, qu'il avait créé en 1429, n'était pas fait de poils de mouton, mais de la touffe dorée d'une Flamande qu'il aimait)
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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyMar 12 Avr - 19:15

Les propositions anglaises ayant été refusées par les ambassadeurs français, une paix séparée fut conclue à Arras, entre Philippe le Bon et Charles VII. Une des clauses du traité était un véritable soufflet (gifle) à Isabeau.
Elle précisait que le duc de Bourgogne était convaincu que jamais Charles n'avait attenté aux jours de son père, Jean sans Peur, assassiné sur le pont de Montereau, et que l'auteur de ce crime continuerait à être recherché.
En outre, Philippe reconnaissait formellement le roi Charles pour seul et légitime souverain.

Bientôt, dans toute l'Ile-de-France, puis en Normandie, les habitants se soulevèrent contre les Anglais qi durent reculer vers la mer.


Pendant que le roi retrouvait ainsi, chaque jour, un peu de son royaume, à Saint-Pol, abandonnée de tous, la vieille reine terminait misérablement sa vie. Privée d'argent, elle, qui avait jadis puisé à pleines mains dans le trésor royal, était obligée de porter des vêtements "qu'elle eut rougi, autrefois, de voir aux femmes qui la servaient".

"Elle était si pauvrement gouvernée, nous dit un chroniqueur du temps, qu'en la voyant on lui demandait à elle-même où était la reine.
Elle n'avait que huit septiers de vin par jour, pour elle et pour sa maison.
On faisait si peu état d'elle, pour les grands maux qu'elle avait causés sur la terre, qu'on eut l'insolence de la poursuivre en raison de dettes contractées par elle pour les premiers b esoins de sa vie, tels que le feu, l'éclairage, la nourriture, etc.
Et elle fut condamnée au payement."


Enfin, le 30 septembre 1435, Isabeau rendit le dernier soupir. Elle avait soixante-huit ans.

Son corps, dont l'ardeur avait causé tant de maux à la France, fut exposé pendant trois jours au public, et les Parisiens se rendirent en foule à Notre-Dame pour le contempler.


L'enterrement posa un problème. Les Armagnacs occupant alors quelques villages autour de Paris, on craignit de les rencontrer en allant à Saint-Denis et d'être pris dans une escarmouche.
Après bien des hésitations, on finit par placer les restes de la reine dans un bateau sous la seule garde d'un aumônier, d'un domestique et de deux rameurs.
C'est ainsi qu'Isabeau de Bavière vogua, sans aucune pompe, vers la nécropole des rois de France
.
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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyMer 13 Avr - 19:36

AGNES FAIT TERMINER LA GUERRE DE CENT ANS




Gentille Agnès, plus de los tu mérites.
La cause estant de France recouvrer,
Que tout ce que en cloistre peut ouvrer
Close nonnain ni en désert hermite.


François Ier



Cinq mois après la mort d'Isabeau, Paris se rendit au connétable de Richemont, et Charles VII put entrer dans sa capitale.

Huit années s'écoulèrent alors, remplies de petites guerres au cours desquelles la France, peu à peu, reprenait forme. Et, le 28 mai 1444, une trêve fut signée avec l'Angleterre.


Le roi soupira. Il allait pouvoir, enfin, penser à la seule chose qui l'intéressait : la bagatelle.
Doué d'un tempérament assez vif, il avait eu mille aventures dans sa jeunesse ; mais, s'il lui était arrivé plusieurs fois de tromper la reine Marie, son épouse, il n'avait jamais eu le temps de se consacrer à la chose aussi complètement qu'il le désirait. Il résolut de ne plus perdre une minute et se mit à lorgner les demoiselles qui vivaient à la Cour.


La première qui retint son attention, fut Mme de Joyeuse. Elle était jolie, gracieuse, et douée d'une adorable perversité qui donnait de l'éclat à son regard.
Son élégance était réputée. Elle portait, en effet, les plus belles et les plus riches toilettes du royaume.
Ses robes étaient garnies de fourrures rares, ses bijoux égalaient ceux de la reine, ses coiffures, qui se composaient de cornes merveilleuses, étaient si hautes et si larges qu'elles l'obligeaient à se baisser pour passer sous les portes.

- Faut-il que le sire de Joyeuse soit riche ! disaient les bonnes gens en hochant la tête.


Comme toujours, les bonne gens se trompaient : ce n'était pas son mari qui la parait si somptueusement, mais son père, Jean Louvet. Car celui-ci, qui portait le titre de conseiller "chargé du maniement des monnaies", ne jugeait pas contraire à ses principes de puiser à pleines mains dans le Trésor royal et possédait, de ce fait, une fortune rondelette...

Charles VII, ayant rencontré un jour, Mme de Joyeuse seule dans un couloir, lui fit "par gestes et mots galants" des propositions si malhonnêtes que la belle, offusquée, alla sur-le-champ informer son père de l'état indécent dans lequel semblait se trouver le roi à cause d'elle.

Le conseiller fut ravi. Depuis longtemps, il espérait voir Charles VII occupé par une passion capable de lui retirer tout désir de s'intéresser aux affaires de l'Etat et surtout aux comptes du trésor.




- Il y aurait maladresse à montrer trop grande pruderie, dit-il à sa fille. Pourtant, ne vous rendez pas en hâte aux pressantes invites de notre sire.
Faites en sorte de lui "eschauffer le sentiment".


La belle était finaude. Elle comprit fort bien ce qu'elle devait faire et se mit à inventer mille coquetteries propres à exalter la passion de Charles. Mais un tel manège n'est pas sans danger, cela est bien connu. De plus, certains simulacres, dit-on, tentent le destin... Ceci explique pourquoi la jeune femme s'aperçut un matin qu'elle était tombée amoureuse du roi. Un peu honteuse de s'être prise au piège qu'on lui avait ordonné de tendre, elle cacha soigneusement son sentiment, et il fallut un curieux incident pour que Charles VII en eût la révélation.

La chose se passa dans la forêt de Chinon, pendant la promenade à cheval que toute la Cour avait coutume de faire au coucher du soleil.
Le roi avait réussi à entraîner Mme de Joyeuse un peu à l'écart de sa suite et lui tenait, comme à son habitude, des propos assez lestes, dans le but de créer chez elle, les heureuses dispositions qu'il souhaitait. Soudain, nous dit un historien :

"Alors qu'il s'était baissé jusques sur l'arçon pour lui dire quelque chose à l'oreille et qu'attentif à son discours il n'était pas en garde contre les ombrages du cheval, qu'il montait, celui-ci se cabra tout d'un coup, en telle sorte que, si Charles n'eût eu une vigueur étonnante, ce fougueux animal se serait renversé sur lui.
Mme de Joyeuse pâlit de cet accident, et la frayeur qu'elle en eut lui causa une faiblesse qui pouvait presque s'appeler un évanouissement."


En constatant "l'émotion que son aventure avait suscitée", le roi fut si bouleversé qu'il ne put prononcer une parole. Quant à Mme de Joyeuse, elle resta tremblante et muette jusqu'au retour à Chinon.

Aussi, est-ce absolument sans dire un mot "qu'à peine arrivés au Chastel, ils se prirent par la main et s'allèrent coucher ensemble".


Leur liaison dura quelques moi, tumultueuse et passionnée, jusqu'au jour où Charles VII fit la connaissance de la fille d'honneur de la reine de Sicile.
Elle était si belle "qu'il rêva tout éveillé et ne crut pas que le sommeil lui pût apporter de plus doux songes".

Fasciné, il contempla ses cheveux blond cendré, ses yeux bleus, son nez parfait, sa bouche ravissante, sa gorge généreusement décolletée, et lui demanda son nom :

- Je suis fille de Jean Soreau et me nomme Agnès Sorel, dit-elle.
( Jadis, on mettait ainsi, souvent, le nom des femmes au féminin).

Sans rien répondre, le roi remonta vers ses appartements
. Il était émerveillé.

Comment ne l'eût-il pas été, puisque cette femme éblouissait tous les hommes qui la voyaient ? Du fond d'un abîme de cinq siècles, leurs cris d'admiration montent vers nous comme des litanies. Ecouton-les :

- Entre les belles, c'était la plus jeune et la plus belle du monde, s'écrie Jean Chartier.

Olivier de la Marche ajoute :

- Et, certes, c'était une des plus belle femmes que je vis oncques.

- Laquelle, pour vrai, avait été la plus belle femme jeune qui fût en celluy temps possible de voir, s'exclame l'auteur de la Chronique Martinienne.

- C'était une des plus belles femmes du royaume, précise Jacques Leclerc.
[i]

Agnès de Belle Agnès retiendra le surnom
Tant que la Beauté Beauté sera le nom ![/
i]

s'écrie le poète Baïf.

Enfin, Pie II ne peut s'empêcher de dire :

- Elle avait le plus beau visage qu'on pût voir...

Et dans la bouche d'un pape, ce n'est certes pas un compliment banal
...
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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyJeu 14 Avr - 20:33

On ignore à peu près tout des origines d'Agnès Sorel.
Ce que l'on sait, en effet, se résume à fort peu de chose que l'on peut facilement faire tenir en trois phrases :

son père, Jean Soreau, était conseiller du duc de Clermont : sa mère, Catherine de Maignelay, était châtelaine de Verneuil ; à l'âge de quinze ans, sa tante la fit entrer à la Cour d'Isabelle de Lorraine, reine de Sicile et femme du roi René, en qualité de demoiselle d'honneur.
C'est tout. On ne sait ni à quelle date, ni en quel lieu, la plus belle femme du XVè siècle ouvrit ses admirables yeux sur le monde.

Car, si un chroniqueur a la complaisance de nous révéler qu'Agnès est née à Fromentau, encore omet-il de nous préciser s'il s'agit du Fromentau picard ou du Fromentau tourangeau.


Et, si les historiens s'accordent pour dire qu'elle avait vingt-deux ans lorsque le roi la vit pour la première fois, c'est uniquement parce qu'une tradition veut qu'elle ait vu le jour en 1422.

Rien de tout cela n'est précis, rien de tout cela n'est authentifié par des documents irréfutables.

La seule chose dont nous soyons sûrs, c'est qu'elle était, dès son adolescence, comme "oncques en aucun païs reine tant belle ni divine ne fut..."


Cette beauté, nous l'avons dit, avait littéralement frappé Charles VII, qui était rentré chez lui dans un état voisin de l'extase. Il se croyait en paradis. Tout cela resta pourtant très humain, ainsi qu'il en eut subitement la preuve...

Le soir même, il essaya de prouver son affection à la Agnès ; mais la jeune fille se sauva avec un air effarouché qui ne fit qu'accroître l'ardeur dont il brûlait.


Pendant plusieurs jours, les artères temporales de Charles VII inquiétèrent la Cour par leur étonnant relief.
Mais un matin, on s'aperçut qu'elles avaient repris un aspect rassurant ; et tout le monde comprit que la belle Agnès n'avait pas dormi seule.


Mme de Joyeuse, lorsqu'elle fut informée de sa disgrâce, tomba malade de douleur et de jalousie, au point que son mari, sérieusement inquiet, lui fit prendre quelques remèdes propres à rendre la joie de vivre.
Ces remèdes eurent le meilleur effet, quinze jours plus tard, Mme de Joyeuse devenait la maîtresse du sire de la Trémoille.


Durant quelques mois, les amours du roi et de la dame de Fromentau ne furent connues que de tout le monde.
La reine les ignorait.


Un soir, pourtant, tout changea. Marie d'Anjou rencontra la favorite se promenant dans un couloir du château les seins à l'air.
Cette grande liberté d'allure, qui témoignait d'une certaine assurance, lui donna à penser qu'Agnès avait pris brusquement à la Cour une place importante ; et elle se mit à surveiller son époux.

Celui-ci était fort prudent, et le chroniqueur Jean Chartier nous dit que "oncques ne virent toucher Agnès par le roi au-dessous du menton"...
On dut admettre cependant qu'il la touchait en cachette un peu plus bas, car en 1445, la belle se trouva enceinte...


Le jour de l'accouchement, voyant que le roi souriait d'un air fat, la reine n'eut plus de doute sur son infortune. Elle alla trouver sa mère, Yolande d'Anjou, et lui conta ses malheurs. Yolande était sage. Elle savait que sa fille, dont les attraits physiques et les facultés intellectuelles étaient médiocres, ne pouvait lutter contre l'éblouissante et spirituelle Agnès.
Elle savait en outre, que, si l'on obligeait Charles VII à chasser sa favorite, il irait chercher des partenaires en dehors de la Cour et même jusque chez les ribaudes ; mieux valait donc encore accepter la situation...

La reine, indulgente et bonne, se résigna facilement et entretint, dès cet instant, d'excellentes relations avec la maîtresse de son mari.
Ensemble, elles se promenaient, écoutaient la musique et dînaient en devisant ; ce dont se réjouissait fort Charles VII qui n'avait pas de plus grand contentement que de voir la bonne entente régner autour de lui.



Pendant quelques années, le roi, qui, d'après le pape Pie II, "ne pouvait demeurer une heure sans sa belle amie", se préoccupa plus de perfectionner sa technique amoureuse que de diriger les affaires de l'Etat.

Le résultat fut qu'en 1448 la France était surchargée d'impôts et qu'Agnès Sorel avait trois enfants...


Charles VII désira un jour anoblir la mère de ses bâtards. Il eut alors une idée ravissante, qui est sans doute le plus bel hommage qu'il ait pu rendre à son adorable favorite.
Il possédait, près de Paris, en bordure de la forêt de Vincennes, sur un coteau dominant la boucle de la Marne, un petit manoir que Charles V avait fait construire pour abriter sa bibliothèque.
Ce lieu s'appelait Beauté-sur-Marne. Le roi en fit don à Agnès, qui devint, en titre et en fait, Dame de Beauté.


Hélas ! ces libéralités, et surtout cette vie molle passée en fêtes et en "doux esbatements", finirent par faire murmurer le peuple qui, pour lors, vivait misérablement.

Aussi, lorsqu'en avril 1448 Agnès vint à Paris, la foule ne lui fit-elle pas un accueil très chaleureux.

Ecoutons ce qu'en dit le bourgeois de Paris dans son Journal :


"La dernière semaine d'avril, vint à Paris une demoiselle, laquelle on disait être aimée publiquement du roi de France, sans foi et sans loi, et sans vérité à bonne reine qu'il avait épousée ; et bien apparaît qu'elle menait aussi grand état comme une comtesse ou duchesse ; et allait et venait bien souvent avec la bonne reine de France, sans ce qu'elle eût point honte de son péché. Dont la reine avait moult de douleur à son coeur : mais souffrir lui convenait pour lors. Et le roi, pour plus montrer et manifester son grand péché et sa honte, et d'elle aussi, lui donna le chastel de Beauté, le plus bel chastel et joli, et le mieux assis qui fût en l'Isle de France. Et se nommait et faisait nommer "la belle Agnès".
Et pour ce que le peuple de Paris ne lui fit une telle révérence comme son grand orgueil demandait, qu'elle ne pût celer, elle dit au départir ; que ce n'était que vilains et que si elle eût cuidé (cru) qu'on ne lui eût fait plus grand honneur qu'on ne le fit elle n'y eût jà (jamais) entré ni mis le pied ; qui eût été dommage, mais il eût été petit. Ainsi s'en alla la belle Agnès, le dixième jour de mai suivant, à son péché comme devant
."
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MessageSujet: Clovis et Clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyVen 15 Avr - 0:33

Et le bourgeois ajoute ce commentaire mar :

"Hélas ! quelle pitié, quand le chef du royaume donne si male exemple à son peuple ; car s'ils font ainsi ou pis, ils n'en oseraient parler ; car on dit en un proberbe : "Selon Seigneur mesnie duite" (tel maître, tel valet), comme nous savons d'une dame reine de Babylone, nommée Sémiramis, qui fut une des neuf preuses, qui fit de son propre fils son ami ou son ribaud ; et, quand elle vit que son peuple en murmurait, elle fit crier publiquement partout son royaume : qui qui voudrait prendre sa mère, sa fille ou sa soeur par mariage ou par fol amour ou autrement, qu'elle en donnait à tout son peuple, quel qu'il fût, licence et pouvoir de ce faire, et le commandait ; dont il vint moult de maux audit royaume de Chaldée ; car lles hommes efforçaient les femmes et le s filles. Dont maint homicide fut fait depuis cette loi que Sémiramis fit pour couvrir sa grande luxure : car quand un si grand seigneur ou dame fait publiquement grand péché, ses chevaliers et son peuple en sont plus hardis à pécher."


Alors on commença à parler des toilettes extravagantes imaginées par la favorite (elle fut la première à porter des diamants taillés, ce qui fit jaser).
Agnès avait compris, en effet, qu'elle pouvait ne pas cesser d'être "émouvante" même habillée, et, délaissant les tuniques vagues qui voilaient les formes, elle adopta de longues robes qui la moulaient étroitement de façon presque indécente.

En outre, elle mit au point ce décolleté qui avait tant éberlué la reine Marie. Cachant pudiquement un sein, elle découvrit l'autre avec une grâce infinie et lança une mode que bien des dames de la Cour enragèrent de ne pouvoir suivre.


Ce sont peut-être ces pauvres femmes, aux appas peu présentables qui poussèrent, d'ailleurs, quelques notables à protester hautement contre les fantaisies vestimentaires de la favorite.
Le chancelier Juvéna des Ursins, entre autres, demanda sur un ton indigné :


"...Que le roi, en son hôtel même, il mit remède tant en ouverture de par-devant, par lesquelles on voit les tétins, tettes et seins de femme, et les grandes queues fourrées (jupes fort longues)...
Et que en son hôtel et celui de la reine et de ses enfants, ne souffrît homme ou femme diffamé de puterie et ribaudie, et de tous autres péchés. Car les souffrir on a vu trop d'inconvénients adevenir et de punition divines. J'ai vu des robes de l'aïeule du roi qui ne traînaient point derrière un pied."


Juvénal des Ursins n'était pas le seul à traiter Agnès Sorel de femme légère. Le Bourguignon Chastelain disait également en parlant d'elle :

"De tout ce qui, en ribaudie et dissolution pouvait traire en fait d'habillement, de cela fût-elle produiseresse et inventeresse."


Lorsqu'on sait que Juvénal des Ursins et Chastelain étaient, de par leur rang, tenus à s'exprimer en un langage modéré, on imagine aisément de quelle façon le peuple devait parler de la favorite de Charles VII.
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MessageSujet: clovis et clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptySam 16 Avr - 10:10

Je continue avec Agnès Sorel, car j'arrive en fin de volume. Par contre, j'ai un souci. Je n'arrive pas à trouver le volume VI chez les bouquinistes. C'est le seul qui me manque.Si vous le possédez ou le trouvez, pensez à NOUS ! ........ ............ Very Happy Wink




Or ces reproches, ces insultes même, parvinrent, un jour, aux oreilles d'Agnès qui, loin de s'en irriter, s'en affligea.
Elle voulut connaître les raisons qui poussaient le peuple, dont elle ignorait tout, à la mépriser et à la haïr.
Lorsqu'elle sut qu'une misère profonde régnait sur le royaume, elle se repentit et décida de donner au roi une conscience plus nette de son devoir et de ses responsabilités.

Elle utilisa à cet effet une ruse fort habile, que Brantôme nous rapporte dans sa Vie des Dames Galantes :

"Voyant le roi enamouraché d'elle et ne se soucier que de lui faire l'amour et, mal et lâche, ne tenir compte de son royaume, écrit-il, Agnès lui dit :


"Lorsque j'étais encore jeune fille, un astrologue m'a promis que je serais aimée et servie par l'un des plus vaillants et courageux rois de la Chrétienté. Quand vous m'avez fait l'honneur de m'aimer, je pensais que ce fût ce roi valeureux qui m'avait été prédit... Mais je vous vois si mol, avec si peu de soins de vos affaires, que je vois bien que je me suis trompée. Ce roi courageux n'est pas vous, mais le roi d'Angleterre, qui fait de si belles armes et vous prend tant de belles villes à votre barbe (Brantôme veut dire sans doute "qui garde tant de nos belles villes", car, pendant la trêve, le roi d'Angleterre ne pouvait rien prendre du tout).
Adieu ! je m'en vais le trouver, car c'est celui-ci dont parlait l'astrologue."

"Ces paroles piquèrent si fort le coeur du roi qu'il se mit à pleurer. Prenant courage et quittant sa chasse et ses jardins, il prit le frein aux dents, si bien que, avec bonheur et vaillance, chassa les Anglais de son royaume"


Brantôme a raison. Quelque temps après cette conversation, Charles VII réorganisa ses fameuses compagnies d'ordonnances et, en 1449, rompant la trêve avec l'Angleterre, il reprit la lutte.
L'ennemi occupait encore plusieurs positions importantes. Il le "bouta hors" (le chassa). Et, en quelques mois, ce roi véritablement galvanisé par son amour pour la Dame de Beauté, mit fin à la guerre de Cent ans.
Agnès avait fait de Charles l'Indolent, Charles le Victorieux.


Hélas ! le destin ne devait pas permettre à la favorite de voir l'achèvement de son oeuvre. Alors que se déroulaient les derniers combats libérateurs, elle mourut brusquement dans des circonstances qui méritent d'être connues.

On était alors en 1449. Depuis quelques semaines, le roi se trouvait à l'abbaye de Jumièges.
Il préparait avec minutie l'investissement d'Harfleur, que les Anglais gardaient encore, et dirigeait de nombreux Conseils destinés à étudier les détails d'un assaut qu'il savait difficile.
Parfois, entre deux discussions avec ses chefs militaires, il se promenait dans les jardins, montrant un visage tourmenté qui aurait pu faire douter de sa confiance dans le succès de ses armes.
En réalité, il pensait à Agnès Sorel, Agnès, qu'il avait laissée à Loches, et qui était sur le point d'accoucher...

Charles VII, tout en reconquérant brillamment le beau duché de Normandie, attendait en effet son quatrième bâtard. (Agnès avait déjà donné trois filles à Charles VII : Charlotte, Marie et Jeanne)

"Peut-être, cette fois-ci, me donnera-t-elle un fils, pensait-il. J'aimerais tant avoir un fils d'elle."

Ce voeu ne trahissait aucune préoccupation d'ordre politique ; car Charles, qui était le père de cinq enfants légitimes, nés de Marie d'Anjou, avait déjà un héritier, le dauphin Louis, et l'avenir de la dynastie était assuré.
C'était seulement le voeu d'un homme follement amoureux de sa maîtresse et qui rêvait d'avoir par elle la plus grande des fiertés.


Un après-midi de janvier, alors qu'il se promenait ainsi en pensant à Agnès et à l'enfant qu'elle lui donnerait bientôt, il vit venir vers lui, en courant, un des moines portiers de l'abbaye.

- Sire, venez vite, mademoiselle Agnès Sorel est là, et en bien triste état.

Charles VII blêmit, et, perdant toute retenue, courut vers l'endroit où le chariot qui amenait la favorite s'était arrêté.
Il eut peine à reconnaître la Dame de Beauté, tant les fatigues du voyage avaient tiré ses traits et tant sa grossesse avancée avait déformé son corps.
Elle se leva en voyant le roi et lui sourit.

- C'est une folie, madame, dit Charles VII, de venir ici dans cet état.

- Il fallait que je vous voie, répondit Agnès, personne autre que moi ne pouvait venir vous dire ce que vous devez savoir.

Fort intrigué, le roi la conduisit dans une chambre où elle se coucha, épuisée. Puis, sans même attendre qu'elle eût pris quelque repos, il vint à son chevet, avide de savoir ce qu'elle avait à lui dire.
Elle lui apprit alors que "quelques-uns de ses gens le voulaient trahir et livrer ès mains des Anglais".

Charles VII, un peu sceptique, se mit à rire. Malgré son extrême lassitude, Agnès continua à parler, donnant mille précisions sur le complot qui se tramait et sur les conjurés don telle avait découvert, par hasard, les desseins.

- Je suis venue pour vous sauver, dit-elle doucement.
Elle avait raison, car, le lendemain, les ennemis du roi, en apprenant qu'Agnès avait percé leur secret et prévenu Charles VII, jugèrent prudent de ne pas agir...


Heureuse d'avoir informé son amant du danger qui le menaçait, la favorite s'endormit. Son sommeil fut court : à la fin de l'après-midi, prise des premières douleurs, elle se tordit sur le lit en gémissant.


Aussitôt, Charles VII la fit transporter au manoir du Mesnil-sous-Jumièges (Mesnil-sous-Jumièges porte maintenant le nom de Mesnil-la-Belle, en souvenir du passage d'Agnès), maison de plaisance des abbés, afin qu'elle y pût accoucher de façon confortable, et le lendemain elle mettait au monde une fille qui devait d'ailleurs mourir six mois plus tard.

Les suites des couches furent pénibles. Le chroniqueur Jean Chartier nous dit :
"Finalement, il advint qu'Agnès gagna le flux de ventre dont elle fut malade par longue espace de temps, durant laquelle maladie alle eut moult belles contritions et repentances de ses péchés.
Et lui souvenait souvent de Marie-Madeleine, qui fut grande pécheresse au péché de la chair, et invoquait Dieu dévotement et la Vierge Marie à son ayde. Et comme vraie catholique, après la réception de ses sacrements, demanda ses Heures pour lire les vers de saint Bernard qu'elle avait écrits de sa propre main.
Et, depuis, fit plusieurs voeux, lesquels furent mis par écrit, afin de les accomplir par ses exécuteurs avec son testament qui se pouvait bien monter, tant pour aumônes que pour payer ses serviteurs, à la somme de soixante mille écus et fit sess exécuteurs de Jacques Coeur, conseiller et argentier du roi, de maître Robert Poictevin, physicien, et maître Estienne Chevalier, trésorier du roi ; et ordonna que le roi seul, et pour le tout, fût par-dessus les trois.
"Et depuis, ladite Agnès, voyant et sachant sa maladie rengrever de plus en plus (s'aggraver), dit à ceux qui l'entouraient que c'était peu de chose, orde (malpropre) et puante que notre fragilité."


Enfin, après avoir demandé à son confesseur, messire Denis, de l'absoudre, Agnès, la Belle des Belles, mourut le 9 février 1450, à six heures du soir.
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MessageSujet: clovis et clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptySam 16 Avr - 11:30

Cette mort était survenue si brusquement que le menu peuple, dont on connaît le goût pour le drame, parla immédiatement d'un crime.

- Agnès Sorel a été empoisonnée ! murmurait-on.
Et, comme, dans une telle affaire, il fallait à la foule un coupable de choix, on accusa le dauphin Louis, futur Louis XI, d'avoir fait disparaître la favorite de son père.

Certains rappelaient que l'héritier de la couronne avait toujours détesté Agnès Sorel, dont il redoutait l'influence sur le roi, et qu'un jour, à Chinon, il s'était emporté contre elle jusqu'à lui donner un soufflet, en criant :

- Par la Pâques Dieu, cette femme est la cause, à nous tous de notre malheur !

D'autres ajoutaient qu'il avait même essayé de la tuer en la pousuivant, l'épée à la main, et qu'elle n'avait échappé à la mort qu'en se sauvant dans la chambre du roi.
Enfin, quelques personnes bien informées assuraient que, si le dauphin était présentement en rébellion ouverte contre son père, c'était à cause de la favorite.


Monstrelet se fait d'ailleurs l'écho de ces bruits lorsqu'il écrit dans sa chronique :
"La haine de Charles VII contre Louis venait de ce que ce prince avait plusieurs fois blâmé et murmuré contre son père pour la belle Agnès, qui était dans la grâce du roi beaucoup plus que n'était la reine, dont le dauphin avait grand dépit et, par dépit , il lui fit la mort avancer...

Dix-huit mois passèrent et, déjà, le gentil pleuple commençait à oublier l'affaire, quand une dame de la Cour, nommée Jeanne de Vendôme, qui devait de l'argent à Jacques Coeur, vint affirmer, sous serment que le grand argentier du roi avait empoisonné Agnès Sorel.
Charles, très ému, ordonna immédiatement une enquête.


Une semaine plus tard, on arrêtait Jacques Coeur à son domicile et on le traînait devant un tribunal étrange, composé de juges bien peu recommandables puisqu'on trouvait sur leurs bancs un ancien capitaine d'Ecorcheurs (les Ecorcheurs étaient des pillards organisés en bande, qui désolèrent la France pendant plusieurs années) et un aventurier italien au passé plus que douteux.

Cette arrestation, qui causa une grande surprise dans le royaume, soulagea bien des gens. En effet, l'argentier n'était pas seulement le créancier du roi, il avait prêté de fortes sommes à la plupart des seigneurs qui vivaient à la Cour, et certains pensaient déjà que sa condamnation arrangerait grandement leurs affaires.
De sorte que les juges comprirent qu'en le faisant emprisonner à vie ils s'assureraient de puissantes amitiés.

Le procès eut lieu. On commença naturellement par accuser Jacques Coeur d'avoir empoisonné Agnès Sorel.
Mais les preuves apportées par Mme de Vendôme parurent rapidement inconsistantes, même aux plus farouches ennemis de l'argentier.

Allait-on le relâcher ? Non. Trop heureux de tenir à leur merci un homme qui les gênait par sa puissance et sa richesse, les juges, appuyés par certains courtisans, résolurent d'en profiter pouor l'abattre, et le procès changea de tournure.
On vit alors tous ceux qui pensaient trouver un intérêt à sa perte venir l'accabler lâchement.
Des centaines de "témoins" heineux se ruèrent vers la salle du Conseil, et Jacques Coeur, stupéfait, fut bientôt écrasé sous les griefs extravagants et absurdes. On l'accusa d'avoir vendu des armes aux infidèles, exporté dans le Levant des monnaies françaises et des lingots d'or marqués à la fleur de lys, fabriqué des écus trop légers, usurpé des dons faits au roi par différentes villes du Languedoc, commis des exactions dans cette province, enrôlé de force des marins sur ses galères, etc.

Finalement, les juges condamnèrent Jacques Coeur pour "détournement de fonds".
Mais ne voulant pas donner au peuple l'impression que le premier chef d'accusation était abandonné définitivement, ils déclarèrent avec perfidie :
"qu'au regard des poisons, pour ce que le procès n'était pas en état d'être jugé pour le présent, il n'en était pas fait mention..."


Et l'argentier, qui avait été l'un des plus grands serviteurs du roi et l'un des plus intimes amis d'Agnès, fut jeté en prison. Fort heureusement, au bout de quelques mois, il parvint à s'enfuir et alla se réfugier à Rome où la pape l'accueillit avec un vif plaisir.

Etait-il coupable ? Assurément non. Pour la bonne raison qu'Agnès Sorel n'est pas morte empoisonnée.
Le simple fait que son enfant ait vécu six mois le prouve amplement.
Il semble, d'après les médecins qui se sont penchés sur les symptômes indiqués par les chroniqueurs, que la Belle des Belles ait succombé plutôt à la dysenterie des accouchées.

L'affaiblissement dû aux fatigues causées par l'épuisant voyage de Loches à Jumièges l'empêcha de vaincre son mal.
Ainsi la Dame de Beauté est-elle morte pour avoir voulu sauver son amant...


Après la mort d'Agnès, Charles VII, qui était "d'un naturel passionné et galant", chercha une nouvelle maîtresse.
Et, pensant que les fruits du même arbre ont la même saveur, il choisit Antoinette de Maignelay, propre cousine de la Dame de Beauté.

C'était une très jolie femme, qui eut rapidement une grande influence sur le roi.
Poussé par un reste de pudeur, celui-ci voulut tenter de justifier la présence de cette charmante personne à la Cour, et il la maria à l'un de ses intimes : André de Villequier, lequel sut à merveille jouer les époux complaisants.
Dès lors, Charles VII, qui avait quarante-huit ans passés, retrouva une seconde jeunesse.

Amoureux fou d'Antoinette, qu'il entraînait dans sa chambre quatre et cinq fois par jour sous des prétextes dont personne n'était dupe, il oublia complètement la pauvre Agnès qui lui avait pourtant sauvé la vie.

Rien n'était trop beau pour cette nouvelle maîtresse.


Voici, par exemple, la description d'un repas donné en son honneur, le 6 juin 1455 :
"La table était garnie d'une pelouse verte entourée de plumes de paon, avec des rameaux entremêlés de violettes et autres fleurs.
Au milieu de la pelouse, se voyait une tour argentée qui formait une volière où étaient des oiseaux avec la huppe et les pattes dorées.
On y mangea du civet de cerf, des quartiers de biche, des poulets farcis, des longes de veau couvertes de brouet d'Allemagne, des pâtés aux croûtes argentées et dorées, des esturgeons et du sanglier à la crème frite.
Des joueurs de trompe et des ménestrels accompagnaient le repas".

Mais le roi n'était pas le seul à combler la belle Antoinette de cadeaux, la reine elle-même, avec une magnanimité admirable, lui offrait des présents somptueux pour ses étrennes, ainsi que nous le prouve le livre de comptes de la Cour.

Une année, elle lui envoya une fontaine de cristal ornée de feuillage d'or.

Comme le dit un historien :
"Il fallait que cette favorite fût bien aimable pour être aimée ainsi de la femme de son amant..."


Hélas ! bientôt, une seule maîtresse ne suffira plus à l'ardent Charles VII...

Un jour, le roi, dont l'excitation amoureuse augmentait avec l'âge, appela Antoinette de Maignelay et lui demanda si elle ne connaissait pas quelques charmantes personnes agréables à la vue et au toucher, qui consentiraient à venir séparément, ou même ensemble, le retrouver dans ses appartements.

La nouvelle favorite connaissait l'appétit insatiable de son amant et le goût qu'il avait pour certaines complications. Elle fit cependant la naïve :

- Pourquoi donc, gentil sire, ce désir soudant de partenaires multiples ?

- C'est, dit-il, pour le besoin que j'ai de calmer mon humeur.

Antoinette n'était point du tout amoureuse de Charles VII. Elle profitait seulement du caprice royal, heureuse de recevoir des bijoux qu'elle remettait à son mari, et décidée à tout entreprendre pour que cette situation durât le plus longtemps possible.
Aussi ne fit-elle aucune difficulté pour rechercher ce que son amant lui demandait.
Au contraire.
Elle-même ne détestait pas, en effet, certains jeux particuliers.


A partir de ce jour, elle fut donc aux aguets et toutes les jeunes personnes "aimables de corps" qui passèrent à sa portée eurent l'honneur d'être priées, par elle, de vouloir bien entrer dans le lit du roi.
Dans le sien, par conséquent...


Voici d'ailleurs ce que raconte à ce sujet le chroniqueur Jean du Clerq :

"La dame de Villequier (Antoinette de Maignelay) rencontra un jour, chez Mme de Genlis, la fille d'un écuyer de la ville d'Arras, nommé Antoine de Rebreuves.
Cette jeune fille, qui s'appelait Blanche, était bien la plus belle qu'on pût voir.
La dame de Villequier pria Mme de Genlis de la lui confier. Mais celle-ci refusa, disant qu'elle ne pouvait pas disposer ainsi de cette efnant sans la permission de son père ; et Blanche fut reconduite à Arras. Lorsque Antoine de Rebreuves eut connaissance du désir manifesté par la favorite, il s'empressa d'y acquiescer ; et il chargea son fils Jacques, jeune et bel écuyer âgé de vingt-sept ans, de mener sa soeur, qui n'en avait que dix-huit, à la Cour du roi pour être aux ordres de la dame de Villequier. Elle arriva un mardi. Le soir même, le roi, fort réjoui s'alla coucher avec elle et la dame de Villequier (mais ces jeux, pourtant compliqués, ne devaient pas suffire à Antoinette. Le chroniqueur nous dit, en effet, "qu'elle garda pour elle le frère de Blanche et qu'elle en fit son écuyer tranchant
")

Charles VII, au bout de quelques jours, rappela à sa favorite que son humeur, pour être calmée, avait besoin de divertissements un peu plus corsés.
Alors, Antoinette se remit en chasse et chargea des marchands ambulants de lui signaler toutes les jeunes filles appétissantes qui pouvaient se trouver dans la région.
Grâce à ce travail méthodique, Antoinette eut bientôt réuni à la Cour toute une troupe fort sémillante dont la présence donna un bel éclat au regard du roi de France.

Les nuits de l'hôtel Saint-Pol furent, dès ce moment, beaucoup plus mouvementées. Et le bruit courut rapidement dans Paris que Charles VII se livrait à une débauche éhontée en compagnie de demoiselles fort impudiques
.
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MessageSujet: clovis et clotilde   Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptySam 16 Avr - 12:10

Plusieurs chroniqueurs se font d'ailleurs l'écho de ces rumeurs. Jean du Clercq, notamment, écrit :
"Après laquelle belle Agnès morte, le roi Charles accointa en son lieu la nièce (Jean du Clercq se trompe ; c'était sa cousine) de ladite belle Agnès, laquelle était femme mariée au seigneur de Villequier ; et se tenait son mari avec elle; et elle était bien aussi belle que sa tante. Et avait aussi cinq à six demoiselles des plus belles du royaume, de petite lieu, lesquelles suivaient le roi Charles partout où il allait ; et étaient vêtues et habillées le plus richement qu'on pouvait, comme reines, et tenaient moult grand et dissolu état et le tout dépens du roi, et plus grand état qu'une reine ne ferait."

Un autre historien du XVè siècle, Claude de Seyssel, exprime son indignation plus franchement encore :
"Ledit roi Charles septième, après qu'il eut chassé ses ennemis et pacifié son royaume, ne fut pas exempt de plusieurs malheuretés ; car il vécut dans sa vieillesse assez luxurieusement et trop charnellement, entre femmes mal renommées et mal vivant, dont sa maison était pleine. Et ses barons et serviteurs, à l'exemple de lui, consumaient leur temps en voluptés, danses, mômeries et folles amours."


Charles VII, absolument indifférent aux murmures de son peuple, se faisait suivre ent tous lieux pas son harem. Or ce "troupeau de petites femmes" (copiosus grex muliercularum) richement habillées lui coûtait fort cher. Et la reine voyait avec peine le roi de France se déshonorer et vider le Trésor pour quelques donzelles qui eussent été mieux à leur place dans un de ces bourdeaux que le prévôt tolérait aux abords de la ville.
(Pourtant, Marie d'Anjou montrait avec ces demoiselles la même stupéfiante générosité qu'avec Antoinette de Maignelay, puisqu'on trouve la note suivant dans son livre de comptes : "trois écus d'or pour bailler aux filles joyeuses qui suivent la Cour.")


Le comportement du roi eut une influence sensible sur les moeurs de ses sujets. Il semble, en effet, que, pendant quelque temps, une sorte de grand souffle d'amour ait donné le vertige aux gens les plus sages.
Une fringale de volupté poussa une partie des Parisiens dans une débauche effroyable.
Ecclésiastiques, moines, magistrats, hommes de toute condition et de toute classe eurent des concubines qu'ils affichaient sans puedeur, au grand étonnement des étrangers de passage dans la capitale.

Au point que Matthieu, dans son poème Matheolus Bigamus, ne put s'empêcher de montrer son indignation :
"Celui, dit-il, qui mènerait son cheval à l'église pour le vendre ferait une action très inconvenante ; mais les femmes qui, sous prétexte de religion, viennent à l'église pour s'y vendre elles-mêmes ne sont-elles pas plus coupables, ne convertissent-elles pas la maison du Seigneur en un marché de prostitution ?"


L'attitude désinvolte des membres du clergé français fut bientôt connue à Rome où elle causa une grande émotion.

- Ces prêtres son animés par une ardeur bien immodeste, dit le pape, qui, même en colère, savait modérer ses expressions.

Et décidé à faire cesser le scandale dont l'Europe entière commençait à parler, il envoya une lettre sévère à ces mauvais pasteurs qui se montraient un peu trop occupés de leurs brebis.

Par cette lettre, il leur enjoignait de "chasser les juments du diable" qu'ils avaient recueillies non par charité chrétienne, mais dans un but malhonnête, et leur rappelait en termes peu amicaux qu'un canon du Concile d'Augsbourg "défendait aux clercs d'avoir chez eux des femmes sous-introduites". (C'est le nom que l'on donnait aux femmes qui logeaient chez les prêtres)

Les ecclésiastiques furent mortifiés. Ils décidèrent de s'amender ; et comme le 45è Canon du Concile de Tolède les y obligeait, ils vendirent les femmes avec lesquelles ils avaient péché, ce qui les réconcilia avec la pape et leur rapporta un peu d'argent...


Les exploits galants qu'accomplissait Charles VII, sans fatigue apparente, finirent par être considérés avec indulgence par le gentil peuple, et l'on prit l'habitude de dire en voyant une jolie fille "qu'elle serait bien à sa place dans le lit du roi".
Or cette expression fut tant de fois répétée qu'un jour des parents malins - à moins qu'ils ne fussent naïfs - jugeant que leur héritière était fort désirable, l'adressèrent à Charles VII.

- On peut faire cela pour lui qui a tant fait pour le pays, dirent-ils.

La belle reçut un accueil si chaleureux que d'autres parents, intruits de l'affaire, envoyèrent à leur tout la plus gracieuse de leurs filles au château de Chinon, et qu'un curieux usage s'établit bientôt, ainsi que nous le rapporte l'auteur des Chroniques Martiniennes :
"A cause des nombreux travaux que le roi avait accomplis pour reconquérir la plus grande partie de son royaume, il fut décidé qu'on lui donnerait les plus belles filles que l'on pourrait trouver."


Hélas ! au début de 1467, on apprit que le roi, complètement épuisé, était mourant dans son château de Mehun-sur-Yèvre.

- Ce sont les femmes ! dirent les bonnes gens.

Ce n'était pas tout à fait vrai. Si les excès amoureux du roi avaient quelque peu amoindri son jugement, ils n'étaient pas responsables de son affaiblissement.

Depuis quelques mois, sachant que son fils, le dauphin Louis, attendait avec impatience le moment de monter sur le trône, Charles VII avait peur d'être empoisonné.

Cette idée fixe lui fit bientôt refuser toute nourriture.
Et le 22 juillet, le roi, dont deux femmes, Jeanne et Agnès, avaient fait la gloire, mourut d'inanition entouré de ses concubines en larmes.


A ce moment, la France, qui faisait craquer ses frontières comme des écorces de printemps pour prendre sa palce entre les Alpes et l'Atlantique, était déjà un royaume cohérent et équilibré.
Admirablement façonnée depuis mille ans par un amour qu'on dit aveugle, elle éblouissait tous les rois d'Europe qui la désiraient comme une femme.
Elle était belle. Il lui fallait encore s'épanouir.
Quelques demoiselles ardentes, spirituelles et ambitieuses allaient se charger de ce soin et faire, pour un temps, de notre pays l'Etat le plus puissant du monde
.
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MessageSujet: Re: Clovis et Clotilde    Clovis et Clotilde  - Page 6 EmptyMar 30 Aoû - 10:10

Episto a écrit:
Il est vrai qu'à cette époque, les femmes n'étaient l'objet d'aucune considération.
On les prenait, on les violait, on les rejetait, on les tuait au besoin.
Les théologiens se demandaient même si elles avaient une âme.
Selon une légende vivace, des évêques auraient discuté fort sérieusement de l'existence de l'âme des femmes lors d'un concile. Pour les uns, la question aurait été évoquée lors du concile de Trente (1545), pour d'autres versions de cette légende, au VIe siècle lors du second concile de Mâcon. Le concile en question n'aurait reconnu l'existence de l'âme des femmes qu'à une majorité de trois voix (ou d'une seule suivant d'autres sources).

Un tel débat n'a jamais eu lieu, les femmes ayant été baptisées aussi bien que les hommes dès les origines de la chrétienté, voire martyres pour cette raison, comme Blandine de Lyon.

La légende a pour origine probable une question linguistique qui aurait été évoquée lors du deuxième concile de Mâcon en 585, au cours duquel un évêque s'est demandé si homo (en latin), désignait l'être humain en général - femmes comprises - et non exclusivement le sexe masculin.


Ouf ! Very Happy

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